
86% des françaises victimes d'au moins une forme d'atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue : un chiffre "absolument terrifiant"
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L'enquête pointe "des comportements extrêmement divers, des insultes jusqu’au harcèlement et aux agressions", relève Gilles Finchelstein, le directeur général de la fondation
Jean-Jaurès pour qui elle a été réalisée. Radio France Publié le 19/11/2018 14:17 Mis à jour le 19/11/2018 14:25 Temps de lecture : 3min Selon une enquête IFOP pour la fondation Jean-Jaurès
rendue publique lundi 19 novembre, 86% des Françaises ont, au moins une fois, été victimes d’une forme d’atteinte ou d’agression sexuelle dans la rue. Cette étude _"doit être reçu comme
un coup de poing à l’estomac",_ a estimé Gilles Finchelstein, le directeur général de la fondation Jean-Jaurès, lundi sur franceinfo. Ce chiffre, 86%, est _"absolument
terrifiant"_ et _"inquiétant",_ a-t-il déclaré en rappelant qu’il concerne _"des comportements extrêmement divers, des insultes jusqu’au harcèlement et aux
agressions"_. Autre chiffre marquant dans cette enquête, 60% des femmes de moins de 25 ans disent avoir été victimes d’un de ces comportements au cours de ces douze derniers mois. La
situation la plus courant, déjà rencontrées par les trois quarts des Françaises : se faire siffler ou regarder avec insistance dans la rue. Viennent ensuite les injures, le harcèlement, dont
près de la moitié des Françaises ont déjà été victimes : le fait d'être abordée de façon insistante dans la rue, d'être suivie. Des chiffres toujours plus effrayants quand on
comptabilise le nombre de victimes d'agressions sexuelles, de caresses ou d'attouchements, qui concernent un quart des femmes. Les victimes sont dans l'ensemble jeunes (moins
de 35 ans), elles sont issues de milieux pauvres (beaucoup d'étudiantes) comme favorisés (la moitié des femmes cheffes d'entreprises disent avoir été victime d'atteinte ou
d'agression sexuelle). L'orientation sexuelle est un facteur aggravant : les homosexuelles ou bisexuels sont trois fois plus embêtés dans la rue que les hétérosexuelles et sont
deux fois plus nombreuses à avoir subi des attouchements. Est-ce le nombre d’agressions qui ont augmenté ou est-ce la parole des victimes qui s’est libérée, un an après MeToo ? Il est encore
trop tôt pour le savoir selon Gilles Finchelstein qui a toutefois expliqué qu’il est _"possible"_ que ce qui n’était pas auparavant forcément perçu comme une agression sexuelle le
soit aujourd’hui, ce qui pourrai expliquer l’ampleur des résultats de l’étude. L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 004 femmes, composé d’un échantillon représentatif de la
population féminine âgée de 18 ans et plus. La représentativité a été assurée par la méthode des quotas (âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région. Les
interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 25 au 30 octobre 2018.