Pourquoi les syndicats hospitaliers s'opposent à l'arrêt des fermetures de maternités voté à l'assemblée

Pourquoi les syndicats hospitaliers s'opposent à l'arrêt des fermetures de maternités voté à l'assemblée


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Le moratoire sur la fermeture des maternités adopté par l'Assemblée nationale est désapprouvé par des syndicats hospitaliers, qui critiquent la visée électoraliste de cette mesure. Des


syndicats médicaux hospitaliers, des gynécologues-obstétriciens aux anesthésistes-réanimateurs, ont qualifié lundi de "proposition de loi purement électoraliste" le moratoire de


trois ans sur les fermetures de maternité approuvé mi-mai à l'Assemblée nationale. "Il s'agit d'une proposition de loi purement électoraliste" qui vise à maintenir


des petites "maternités de proximité aux dépens de la qualité et la sécurité des soins", écrivent les syndicats hospitaliers d'anesthésistes-réanimateurs (Snphare), de


gynécologues-obstétriciens (Syngof), de pédiatres (Snpeh), du Samu-Urgences de France (Sudf) et de praticiens (Aph). Ces acteurs de la santé s'insurgent "contre une telle manière


d'aborder la périnatalité" sans "aucune concertation avec les professionnels concernés". RISQUES NÉONATAUX Les organes représentatifs regrettent notamment que ce


moratoire recouvre les maternités à "moins de 300 accouchements par an" qui "ne devraient pas exister". Ces syndicats rappellent ainsi que "plusieurs de ces petites


maternités ont dû fermer (sous) la pression des professionnels de santé suite à des décès maternels et néonataux évitables". Les opposants au moratoire demandent donc "dans


l'intérêt des mères et des enfants à naître" la réouverture "des discussions sur la révision du décret de périnatalité, dans des dispositions pour la qualité sécurité des


soins pour tous". Les défenseurs du moratoire mettent eux en rapport une hausse de la mortalité infantile (3,5 décès pour 1.000 enfants nés vivants en 2011, à 4,1 en 2024, selon


l'Insee) avec la fermeture des maternités, conduisant à un allongement des temps de trajet pour les mères. > "Le risque de décès néonatal est multiplié par deux lorsque le > 


trajet jusqu'à la maternité dépasse 45 minutes", avait affirmé > le jour du vote la députée Josiane Corneloup (Droite > républicaine). Mais, déjà, à l'Assemblée


nationale, avant l'adoption du texte à une large majorité en première lecture, des voix s'étaient élevées contre cette proposition. "Une maternité qui réalise peu


d'accouchements peut offrir une moindre sécurité, faute d'une pratique régulière des gestes obstétriques", avait souligné le député Jean-François Rousset (Ensemble pour la


République). HC avec AFP