
"la fin de la voiture, c'est une question de temps": jancovici appelle à "construire des alternatives" après la suppression des zfe
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Interrogé ce mardi 3 juin sur BFMTV-RMC sur la suppression des zones à faibles émissions (ZFE), le président Shift Project estime qu'il y a "plein de moyen" pour baisser la
pollution de l'air en ville, prônant la mise en place de mesures "progressives" assorties d'alternatives. "La fin de la voiture, c'est une question de
temps". Invité de RMC-BFMTV ce mardi 3 juin, Jean-Marc Jancovici estime qu'il va être très difficile "de conserver des véhicules d'une tonne et demie par personne avec
une énergie pas chère dans un monde où il n'y aura plus de pétrole, gaz ou charbon". Surtout, le spécialiste des questions climatiques juge que l'on va être "rattrapé par
la patrouille si on ne le fait pas délibérément". Le président du groupe de réflexion Shift Project revient notamment sur la récente suppression par le Parlement des ZFE, les zones à
faibles émissions, qui visaient à interdire la circulation des véhicules les plus polluants dans certaines zones urbaines. LES MESURES DOIVENT ÊTRE MISES EN PLACE DE "MANIÈRE
PROGRESSIVE" Cette mesure fait l'objet de vifs débats, certains pointant l'urgence d'avoir contre la pollution de l'air, d'autres jugeant que les ZFE sont une
mesure contre les personnes les moins aisées, qui ne peuvent s'acheter un véhicule plus propre. > "L'idée de baisser la pollution automobile est une bonne idée, > mais
il y a plein de moyens d'y arriver", réagit ainsi Jean-Marc > Jancovici, qui pointe le besoin que les mesures environnementales > soient mises en place de manière
"progressive". Selon lui, cette suppression des ZFE est "un coup de balancier excessif dans un sens après un coup de balancier excessif dans l'autre". En effet, il
estime que lors de la mise en place d'une telle mesure "il faut toujours des alternatives". "À partir du moment où on interdit la circulation à certaines catégories de
véhicules, quelles alternatives pour ces gens-là?", s'interroge-t-il. Jean-Marc Jancovici cite ainsi plusieurs manières de réduire la pollution de l'air en ville:
"interdire la vente des véhicules les plus polluant et attendre qu'ils sortent du parc, interdire leur circulation, renforcer l'incitation à remplacer son véhicule pour les
gens qui en possèdent..." Toutefois, parallèlement aux ZFE, les derniers budgets ont, par exemple, quasiment supprimé les aides à l'achat d'un véhicule moins polluant.
L'ingénieur mentionne également un impôt à la détention d'une voiture qui "dissuade sur la durée" ou encore la construction de pistes cyclables. "Si une fraction
croissante des gens se mettent au vélo, vous diminuez de fait la pollution". "FAIRE SE REJOINDRE L'ENVIRONNEMENT ET L'ÉCONOMIE" Quoi qu'il en soit, Jean-Marc
Jancovici appelle à agir car, selon lui, la fin de la voiture est "une question de temps". "En Europe, l'approvisionnement pétrolier est déjà contraint à la baisse depuis
15 ans", rappelle-t-il ainsi, ne se disant pas "surpris" de la situation actuelle, dans laquelle la vente de véhicules neufs est en chute libre. Fast fashion: les vêtements
Shein et Temu sont-ils pire pour l'environnement que les marques de prêt-à-porter de nos centres commerciaux? Que cela soit pour la voiture ou sur d'autres sujets comme, par
exemple, la problématique de la fast-fashion, sur laquelle se penche actuellement le Parlement, Jean-Marc Jancovici estime que "toute la difficulté est de faire se rejoindre
l'environnement et l'économie". Il rappelle que ce qui est "vertueux pour l'environnement, est, in fine, vertueux pour nous-mêmes". "Dans un environnement
en mauvais état, on handicape très fortement toutes nos autres activités", affirme-t-il. Si la préoccupation pour l'écologie et la planète semble parfois passer de mode, "les
problèmes à résoudre, eux, ne passent pas de mode". "Il faut, par exemple, qu'on arrive à se dire collectivement que ce n'est pas très grave d'avoir une garde-robe
moins garnie", illustre-t-il. Jean-Marc Jancovici déplore parfois une "mauvaise allocation des priorités", citant notamment l'adaptation de notre agriculture au
changement climatique, la relocalisation industrielle en France, la performance thermique des bâtiments ou, justement, le fait de "s'assurer que des gens avec peu de moyens aient
les moyens de se déplacer". La Question météo-climat, votre nouveau podcast BFMTV Pourquoi ne sommes-nous plus habitués au froid? Comment le changement climatique va-t-il changer notre
quotidien? Va-t-on manquer d'eau? C'est quoi un anticyclone? Tous les jours, nos journalistes répondent à vos questions sur le temps qu'il fait et le temps qu'il fera. La
Question météo-climat est un podcast quotidien de BFMTV, à retrouver sur le site et l'application et sur toutes les plateformes d'écoute - Apple Podcast, Amazon Music, Deezer ou
Spotify Salomé Robles