
Face à la recrudescence des demandes d'euthanasie de français, la belgique aussi attend la loi sur la fin de vie
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:

Le projet de loi sur la fin de vie est bien accueilli chez nos voisins belges, où le nombre de Français souhaitant avoir recours à l'euthanasie ne cesse de croître, au point de peser
sur le système de santé. Le projet de loi sur la fin de vie, qui poursuit son parcours législatif, provoque un certain soulagement chez nos voisins belges, où le droit à l'aide à mourir
est en place depuis 2002. Depuis 23 ans, un nombre croissant de Français traverse ainsi la frontière pour en bénéficier. Le docteur Pierre Forzy fait partie du collectif nordiste
Accompagner mon choix de vie, qui aide les patients français dans leurs démarches pour une euthanasie en Belgique. Face à l'augmentation des demandes, il estime que le projet de loi va
dans le bon sens. "La Belgique ne peut pas être une solution pour tout le monde", avance-t-il au micro de BFM Grand Lille, en ajoutant que la situation actuelle provoque une
"inégalité", puisque de nombreux patients ne peuvent pas "se déplacer là-bas". PLUSIEURS CRITÈRES Le "Plat Pays" a légalisé l'euthanasie en 2002 pour les
majeurs, avant d'étendre ce droit aux mineurs en 2014. Elle doit être soumise à plusieurs conditions: le patient doit notamment se trouver "dans une situation médicale sans
issue" et "faire état de souffrance physique et/ou psychique (...) constante, insupportable et inapaisable", comme l'explique le site du ministère de la Santé. Le nombre
de Français qui ont pu en bénéficier a doublé en deux ans: ils étaient 56 en 2022, 106 en 2024. Une hausse qui a des conséquences non-négligeables sur le système de santé belge. "Les
demandes, côté français, arrivaient de façon assez précipitée avec une attente d'urgence. Or, les délais imposés par la loi en Belgique font qu'il faut une prise en charge par un
médecin, une relation installée et un délai d'un mois", détaille Luc Pirson, référent à l'Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité (ADMD). UN VOTE AU SÉNAT EN
SEPTEMBRE Les médecins belges doivent s'assurer que les patients français sont capables de discernement et qu'ils remplissent l'ensemble des autres critères prévus par la loi
avant de pratiquer une euthanasie. Les démarches peuvent ainsi s'avérer longues. > "Il faut plusieurs entretiens, du temps... C'est une des raisons > pour lesquelles
nous avons de moins en moins de possibilités > d'être entendus auprès des hôpitaux pour que soient accueillis > des patients non-résidents", déplore Jacqueline Herremans,
> présidente de l'ADMD. La loi française sera très probablement plus restrictive que celle de nos voisins, notamment en ce qui concerne le pronostic vital engagé à court ou moyen
terme du demandeur. De quoi fermer des portes à certains patients, qui devront encore s'orienter vers la Belgique. Ce mardi 27 mai, des textes sur la fin de vie ont été largement
approuvés à l'Assemblée nationale (305 députés pour, 199 contre): l'un renforce les soins palliatifs, l'autre ouvre la voie à une aide à mourir. Le texte doit être examiné au
Sénat au mois de septembre. François Wasson avec Mathias Fleury