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6,4 milliards d’euros. C’est le montant total des investissements en France prévus par le géant de la logistique Prologis pour les prochaines années, après que le fonds d’investissement a

annoncé, lors du sommet Choose France du lundi 19 mai, ajouter 2,9 milliards d’euros aux 3,5 déjà révélés lors du Sommet de l’IA, il y a quelques semaines. Dans le détail, un milliard

d’euros sera utilisé pour financer 750 000 m2 de surfaces logistiques à Paris, Lyon, Marseille et Le Havre, entre autres, d’ici à 2028. En tout, ces entrepôts supplémentaires devraient

permettre de créer 3 200 emplois directs et 2 400 emplois indirects, selon Prologis. Les 5,4 milliards d’euros restants serviront à la création de quatre data centers, autre secteur

d’activité du fonds d’investissement. Localisés en Ile-de-France, ces centres de données doivent être mis en route progressivement jusqu’en 2035 pour une capacité totale de 584 mégawatts

(MW), ainsi que 400 emplois directs et 3 000 emplois indirects. Parmi les projets financés par ce nouvel investissement se trouve le hub logistique Connect : au total, 67 000 m2 sur cinq

étages dans la ZAC Clichy-Batignolles, pour la modique somme de 400 millions d’euros (pour le foncier). Avec, pour objectif, d’être au plus près pour les livraisons dans la capitale. Mais la

présence de Prologis en France n’est pas nouvelle. Durant ses 20 premières années, le fonds d’investissement dont le siège est à San Francisco grandit surtout aux Etats-Unis. En 2002, le

spécialiste de la logistique débarque dans l’Hexagone et s’y développe progressivement. En 2015, Prologis acquiert KTR Capital Partners, lui aussi spécialisé dans la logistique. Durant les

années suivantes, d’autres acteurs du secteur entrent dans le giron de Prologis, qui devient progressivement un véritable géant. En France, également, le fonds d’investissement agrandit son

parc de bâtiments logistiques, jusqu’à atteindre 123 entrepôts totalisant 3,13 millions de mètres carrés en début d’année 2022, date à laquelle il annonce vouloir augmenter ses surfaces

françaises de 50 % dans les deux ans. Déjà implanté dans plusieurs grandes villes de France, le groupe lance alors de nouveaux projets. Parmi ceux-ci, un entrepôt de 44 400 m2 à Douvrin,

dans le Pas-de-Calais, sur un ancien site de PSA. Le fonds américain mise aussi sur des bâtiments équipés de technologies de pointe afin de limiter leur empreinte carbone. En octobre 2021,

Prologis livre ainsi à Monoprix son entrepôt géant de 100 000 m2 de Moissy-Cramayel en Seine-et-Marne, à l’époque _« la première plateforme logistique carbone neutre au monde »_, avec 150

000 tonnes de CO2 neutralisées. Récemment, l’entreprise s’est aussi lancée dans des projets d’électrification des flottes de livraison en ville. Aujourd’hui, Prologis gère 147 entrepôts dans

l’Hexagone qui représentent 3,4 millions de m2. Le géant n’a donc pas doublé ses surfaces, mais continue de renforcer sa présence en France, en raison de sa _« confiance dans le potentiel à

long terme du pays »_, a souligné Hamid Moghadam, patron du groupe. La France reste cependant un marché encore assez petit au regard des 125 millions de mètres carrés que Prologis possède

au niveau mondial. Mais l’intérêt soutenu de l’un des leaders mondiaux de la logistique — 8,2 milliards de dollars (7,3 milliards d’euros) de chiffre d’affaires en 2024 — pour l’Hexagone

témoigne du potentiel tricolore, notamment dans le secteur de la construction de data centers. Un investissement bienvenu, et ce d’autant plus dans le contexte de baisse de 14 % des projets

d’investissements étrangers par rapport à 2023, bien que la France reste le premier pays européen dans ce domaine.