Trump contre powell : pourquoi le bras de fer sur les taux américains peut déraper
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Alors que Donald Trump lui enjoint très vertement de baisser son taux directeur, le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, ne semble pas pressé de lui offrir un coup de
pouce, comme le prouve la stabilité des taux des emprunts fédéraux à trois mois. Pendant ce temps, la situation se dégrade sur les échéances plus longues, dont celles à 20 ans, dont les
rendements – qui évoluent en fonction inverse du cours des obligations – tutoient aujourd’hui les 5 %. Les conséquences de la hausse de tarifs douaniers et de celle des déficits publics
inquiètent. D’autant que les investisseurs internationaux sont de moins en moins friands d’actifs en dollars, dont le cours s’inscrit désormais dans une tendance à la baisse. Donald Trump
assume tout à la fois cette dévaluation compétitive, favorable au commerce américain, et un budget expansionniste. Au risque de provoquer un krach obligataire. Jerome Powell (Fed) garde le
pied sur le frein et Donald Trump appuie sur l’accélérateur. Quand la politique monétaire est plutôt restrictive et que les déficits publics se creusent, les rendements des obligations se
tendent. L’économie américaine est dans une classique configuration Mundell-Fleming, du nom des deux économistes qui l’ont théorisée au début des années 1960. Le cours d’une devise est
généralement indexé à son « loyer », c’est-à-dire le taux directeur décidé par son institut d’émission. Or le dollar a baissé d’environ 10 % face à l’euro depuis début 2025, alors que le
taux directeur de la Fed est figé à 4,5 %. Donald Trump n’en a cure : une monnaie dépréciée favorise les exportations. Faute de pouvoir influer sur Jerome Powell et la Fed, Donald Trump est
en train de remodeler la réglementation afin de favoriser la demande d’emprunts fédéraux, notamment de la part des établissements de crédit. De mystérieux « accords de Mar-a-Lago » en
gestation viseraient à rendre quasi obligatoire ces achats.