Avec les crises,

Avec les crises, "les ménages les plus fragilisés basculent dans la pauvreté", s'alarme le secours catholique - ici


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Le Secours catholique a rendu son rapport annuel sur la pauvreté en France. En 2021, 12 000 personnes ont été accueillies dans le Finistère. La succession de crises fragilisent les plus


précaires s'inquiète François Mandil, à la tête de la délégation du Finistère. "_On est dans une succession de crises et la crise, notamment sanitaire, a énormément fragilisé les


personnes que l'on accueille_", témoigne  François Mandil, délégué du Secours catholique du Finistère, alors que l'association vient de publier son rapport annuel sur


l'état de la pauvreté en France en 2021. Il était l'invité de France Bleu Breizh Izel jeudi 11 novembre. FRANCE BLEU BREIZH IZEL : ON PARLE BEAUCOUP CES DERNIERS MOIS DE


L'INFLATION. AJOUTÉE À LA CRISE DU COLIS, CELA À FAIT AUGMENTER SENSIBLEMENT LE NOMBRE DE PERSONNES QUI POUSSENT VOS PORTES ? _François Mandil_ : Ce qu'on constate, c'est que


l'on est dans une succession de crises et que la crise, notamment sanitaire, a énormément fragilisé les personnes que l'on accueille. Et donc on voit une fragilisation et une


précarisation de plus en plus forte. L'arrivée de nouvelles crises, la crise énergétique, la crise climatique fait que les personnes accueillies sont dans des situations de plus en plus


précaires et donc de plus en plus difficiles, et vont de moins en moins pouvoir supporter les crises qui arrivent. En fait, ce dont on se rend compte, c'est que les ménages les plus


fragilisés basculent dans la pauvreté. L'UN DES REPRÉSENTANTS NATIONAUX DU SECOURS CATHOLIQUE CE MATIN PARLE D'UNE BOMBE SOCIALE LIÉE À CETTE PAUVRETÉ QUI AUGMENTE EN FRANCE.


C'EST CE QU'ON CONSTATE AUSSI EN BRETAGNE ET DANS LE FINISTÈRE ? On le constate en Bretagne et dans le Finistère. En fait, on a quasiment le même constat partout en France. Si je


peux vous donner un chiffre qui peut vous donner une idée, on calcule ce qui s'appelle le reste à vivre.  C'est une fois qu'on a toutes les factures, le loyer, les assurances,


etc il reste en moyenne aujourd'hui parmi les personnes qu'on accueille 5 euros par jour et par personne. Cinq euros par jour et par personne pour les transports, l'hygiène,


l'alimentation, etc. Donc ça veut dire qu'à un moment il faut choisir. Et surtout, ce dont on se rend compte, c'est que ce reste à vivre. Il a diminué d'un euro en deux


ans. Les personnes qui poussent la porte du Secours catholique ont des revenus inférieurs de moitié aux revenus au seuil de pauvreté.  C'EST POUR ÇA QUE L'ASSOCIATION DEMANDE À CE


QUE LES MINIMAS SOCIAUX SOIENT FIXÉS À 40% DU REVENU MÉDIAN ET QU'ILS SOIENT INDEXÉS SUR L'INFLATION ? Ça fait partie de nos propositions. Le Secours catholique n'a pas


vocation à remplacer l'Etat. Si on est dans une situation de pauvreté, ce n'est pas aux ONG, aux associations caritatives de prendre la place de l'Etat. Donc nous, on peut


poser un constat, réaliser que la pauvreté n'est ni une fatalité - parce que politiquement, on peut la combattre -  ni un choix. Jamais, contrairement à certains préjugés. Et donc,


effectivement, on porte un certain nombre de discours, dont celui de l'amélioration des minimas sociaux et de les indexer effectivement sur l'inflation.  VOUS ÊTES INQUIET POUR LES


MOIS QUI VIENNENT ? C'est cette succession de crises qui nous inquiète tout particulièrement. On voit déjà apparaître des demandes d'aides pour remplir la cuve de fioul. Quand


vous avez une voiture qui tombe en panne et ou vous ne pouvez plus faire le plein pour aller travailler. En fait, la question de la voiture et de la dépendance à la voiture est une vraie


question de lutte contre la pauvreté.