
Dordogne : le jeune accusé du meurtre de la rue des mobiles à périgueux devant les assises - ici
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Un jeune Tunisien de 30 ans est jugé à partir de ce lundi 20 février devant la Cour d’assises de la Dordogne pour le meurtre de son colocataire d’un coup de couteau en novembre 2020. Le
corps du jeune homme de 21 ans avait été retrouvé dans la cage d’escalier, à côté du kebab où ils travaillaient. Quand les premiers policiers arrivent rue des Mobiles à Périgueux, le soir du
mardi 24 novembre 2020, LA PREMIÈRE CHOSE QU’ILS VOIENT, C'EST DU SANG. Sur les murs, sur la porte d’entrée et sur les marches de la cage d’escalier située juste à côté d’un restaurant
de kebab. Au fond du couloir, les pompiers accroupis tentent désespérément de réanimer un jeune homme au sol. Il a reçu un coup de couteau à la gorge. Son décès est prononcé quelques
minutes plus tard. Ce sont les gérants du kebab qui ont prévenu les pompiers. Ils connaissent la victime. C’est leur employé, un jeune Tunisien de 21 ans à qui ils sous-louent l’appartement
du premier étage. Ils viennent aussi de recevoir un coup de fil d’un autre de leurs employés, lui aussi Tunisien : “J’AI FAIT UNE CONNERIE”, LEUR A-T-IL DIT AU TÉLÉPHONE. Il les a
d'abord supplié de lui prêter une voiture pour partir en Espagne, avant de leur dire d’appeler les secours. Les policiers sont encore en train d’interroger des témoins quand le jeune
homme se présente de lui-même devant l’immeuble, les bras en l’air. Il vient se rendre. TOUS LES DEUX SANS-PAPIERS Agé de 30 ans aujourd’hui, Saber A. est jugé à partir de ce lundi 20
février devant la Cour d’assises de la Dordogne pour le meurtre de son colocataire Mohamed Amine B. La victime était arrivée EN FRANCE DEPUIS SEULEMENT DEUX MOIS au moment des faits. Il
avait traversé la Méditerranée entre la Tunisie et l’Italie sur une barque de passeur. L’accusé, lui, était en France depuis déjà six ans, ballotté entre les jobs non-déclarés dans des
kebabs ou dans les vignes. Tous les deux sans-papiers, ils vivaient en colocation depuis quelques semaines dans ce petit appartement de 20 mètres carrés, au-dessus de leur lieu de travail. À
LIRE AUSSI Face aux enquêteurs de la police judiciaire de Périgueux, Saber A. va reconnaître le coup de couteau. MAIS IL CONTESTE AVOIR VOULU TUER LA VICTIME. Ce soir-là, il est rentré à la
fin de son service et une dispute a éclaté. A propos de quoi? L’accusé va changer plusieurs fois de version lors de ses interrogatoires, évoquant tour à tour un vol dans ses affaires, puis
des moqueries récurrentes de son colocataire, ou encore le fait que celui-ci aurait appelé sa petite-amie. Se sentait-il rabaissé, jaloux? La victime, qui mesurait 1 mètre 93, est décrite
par ses proches comme un _“grand garçon musclé, assez beau gosse”_. Tout le contraire de l’accusé. BAGARRE OU MEURTRE DE SANG-FROID ? Les jurés de la Cour d’assises devront décider si
l'intention homicide est caractérisée ou non. LA POSITION DE LA VICTIME AU MOMENT DU COUP DE COUTEAU SERA AU COEUR DU PROCÈS. Les déclarations de l'accusé sont en contradiction
avec les constatations des médecins légistes, qui parlent d’une blessure profonde, infligée par un coup unique et violent, alors que la victime était assise sur une chaise. Mais pour
l’avocat de la défense, Maître Eric Barateau, son client a frappé _"dans la panique"_. Le colocataire _"était plus grand, plus costaud"_, et il pouvait très bien être en
train de se lever pour se montrer menaçant, ce qui donnerait du poids à l'argument de la légitime défense. _“On est dans un cas d’école de la volonté de tuer, avec un coup porté dans
une zone vitale et exposée du corps avec une arme”_, affirme au contraire Maître Reda Hammouche, qui défend la famille de la victime. LA MORT DE MOHAMED AMINE AVAIT PROVOQUÉ UNE GRANDE
ÉMOTION dans son quartier d’origine de Raoued, une ville de la banlieue de Tunis. L’avocat des parties civiles va chercher à _“rendre un portrait fidèle de ce jeune homme solaire, qui aimait
la vie”_, à rebours de l’image du colocataire moqueur présentée par l'accusé. Saber A. encourt 30 ans de réclusion criminelle pour meurtre. Le procès va durer deux jours.