"gilets jaunes" frappés dans un burger king à paris : le parquet de paris requiert un procès contre neuf crs - ici


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Le parquet de Paris a requis mercredi un procès contre neuf CRS soupçonnés de violences volontaires aggravées sur au moins quatre "gilets jaunes" et un journaliste dans un


restaurant Burger King près des Champs Élysées fin 2018, a appris franceinfo ce jeudi. Neuf CRS seront jugés, soupçonnés de violences volontaires aggravées sur des "Gilets jaunes"


et un journaliste dans un restaurant Burger King près des Champs-Élysées fin 2018, a appris franceinfo ce jeudi. Le parquet de Paris a requis un procès contre ces représentants des forces de


l'ordre pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique". Dans son réquisitoire définitif que franceinfo a pu consulter, le ministère public


leur reproche d'avoir "_frappé des manifestants non hostiles (...) sans que des sommations n'aient été effectuées_". Cette affaire est symbolique des "gilets


jaunes", survenue lors de l'acte 3, le 1er décembre dernier 2018 vers 19h, en marge d'une manifestation qui avait rassemblé 5.500 personnes à Paris, selon le ministère de


l'Intérieur. La journée avait été marquée par de nombreuses violences et affrontements. 412 interpellations avaient eu lieu, conduisant à 318 placements en garde à vue. 263 blessés


avaient été recensés, dont 23 pour les forces de l'ordre. Au Burger King près des Champs-Élysées, ces violences avaient été filmées par plusieurs journalistes. On voyait sur les vidéos


des CRS frapper violemment, à coup de matraque, des manifestants dont certains étaient allongés au sol. "ALLER AU CONTACT" ET "FAIRE USAGE DE LA FORCE" Dans le


réquisitoire définitif, le parquet de Paris note que 8 CRS sur 9 "_reconnaissaient (lors de leur audition) sur les vidéos qui leur étaient présentées et confirmaient l'ensemble des


coups identifiés par le service enquêteur._" Lors de son audition, le commandant de la CRS 43 chargée de "_s'opposer aux casseurs qui pillaient les commerces_" dit avoir


repéré des personnes qui "_venaient d'investir l'établissement de restauration rapide (le Burger King) dont la porte vitrée avait été détériorée et enfoncée_". Comme


consigne, le chef de l'unité de la CRS 43 n'a pas demandé d'interpeller les individus présents dans le Burger King mais "_d'aller au contact de ces derniers, de


faire usage de la force en cas d'opposition physique et de les évincer puis de les refouler le plus rapidement possible en aval de la rue de Wagram_." D'après les éléments


réunis par les investigations, "_une vingtaine de manifestants_" sont entrés dans le Burger King "_après avoir forcé la porte peut avant 19h_", mais ils avaient pour but


de se réfugier dans les lieux. "_Aucune infraction de violence ou de dégradation n'était commise par les manifestants au sein de l'établissement_", affirme le ministère


public qui se base sur le travail des enquêteurs de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale). Les investigations de ces derniers ont démontré que des CRS, "_sans que des


sommations n'aient été effectuées_", ont frappé "_à plusieurs reprises les manifestants non hostiles qui se trouvaient au sol ou qui tentaient de sortir les mains en


l'air_". Interrogés à ce propos, "_les effectifs d'encadrement_" ont confirmé aux enquêteurs que "_l'usage de la force à ce moment-là n'était pas


légitime et que les individus n'avaient pas eu le temps de quitter les lieux de leur propre initiative_". "SCÈNES DE PILLAGES ET DE CHAOS" Dans son réquisitoire


définitif, le parquet de Paris relève aussi que les enquêteurs de l'IGPN ont noté un cadre "_insurrectionnel_" lors de cette journée avec, selon le témoignage des


"_autorités_" et "_d'observateurs divers_", "_des scènes de pillage et de chaos inédites justifiant l'usage d'armes de force intermédiaire_". Le


commandant de la CRS 43, de son côté, établit un "_bilan définitif hors norme de consommation de moyen lacrymogène de son unité (1700 grenades), des grenades (50/235), des tirs de LBD


(312)_". Après l'ouverture d'une information judiciaire le 23 mai 2019, quatre CRS étaient mis en examen le 23 juin 2020. Le 6 mai 2021, trois autres CRS étaient mis en


examen. Un huitième CRS était mis en examen le 17 septembre 2021. Le dernier CRS a été mis en examen le 26 janvier 2023. Tous ont été poursuivis pour "violences volontaires par personne


dépositaire de l'autorité publique". Cette réquisition de procès contre 9 CRS intervient quelques semaines après que deux avocats de "Gilets jaunes" ont accusé le


parquet de Paris de tarder à faire ses réquisitions, alors que les investigations avaient été closes le 6 juillet 2023. À LIRE AUSSI