
Santé : il ne faut pas multiplier les maisons médicales en sarthe, selon un médecin manceau - ici
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:

Il vient d'être réélu à la tête de l'Union Nationale des Professions de Santé. Le docteur William Joubert part en guerre en contre certaines subventions publiques accordées, selon
lui, à tort et à travers. Il dénonce notamment la multiplication des maison de santé dans le département. C'est une déclaration qui détone ! Celle de William Joubert sur France Bleu
Maine ce jeudi matin. Ce docteur manceau vient d'être réélu à la tête de l'UNPS (l'Union Nationale des Professionnel de Santé). Une structure qui regroupe 23 organisations
syndicales de professionnels de santé qui exercent en libéral. Parmi ses préoccupations, l'organisation de l'offre de soin notamment dans les zones sous tension. C'est le cas
par exemple de la Sarthe qui a perdu une centaine de médecins généralistes en 10 ans. "_NOUS NE SOMMES PLUS QUE 330 À EXERCER DANS LE DÉPARTEMENT_". Et encore, 2/3 des praticiens
sont proches de la retraite ou même en âge de partir. Le problème c'est qu'ils ne ne trouvent pas de remplaçants. DES SUBVENTIONS PUBLIQUES PARFOIS MAL UTILISÉES SELON WILLIAM
JOUBERT La faute au manque d'attractivité du département mais aussi selon William Joubert à une mauvaise utilisation des subventions publiques : "_Depuis des années, les
constructions de maison de santé se multiplient_". Elles permettent de réunir plusieurs professionnels (médecins, infirmiers, kinés, dentistes etc...) en un même lieu en mutualisant
certains services (administratifs notamment). "_Mais_ _CES MAISONS DE SANTÉ CRÉENT AUSSI DES DÉSERTS MÉDICAUX_", souligne William Joubert. "_Le regroupement des professions
de santé a été préjudiciable à l'installation de médecins, de kinés dans les petits patelins_". Des subventions publiques permettent parfois aux professionnels de santé de
s'équiper en matériel médical lorsqu'ils s'installent dans une zone en tension. C'est évidemment une manière de les attirer. Le revers de la médaille, selon le docteur
Joubert, c'est qu'elles assurent au médecin un certain confort financier et ne les encouragent pas à prendre de nouveaux patients. "_Ce n'est pas incitatif. Au delà de la
conscience professionnelle, pourquoi un praticien qui a aussi une vie de famille, ferait des heures supplémentaires alors qu'il a déjà assuré son revenu_". Selon le président de
l'UNPS "_C'EST TOUTE L'ORGANISATION DU SYSTÈME QUI EST À REVOIR__. Il ne faut pas soupoudrer les subventions mais concentrer les aides sur les territoires où il y en a
le plus besoin. Prenez l'exemple de l'agriculture. Elle a été modifiée dans sa production par les subventions qui ont été octroyées. Elles sont devenues majoritaires dans le revenu
des agriculteurs. On est en train, petit à petit d'aller vers cela avec la santé_". Sans parler de la concurrence qui s'exerce entre les communautés de communes qui mettent
chacune la main au portefeuille pour attirer des professionnels de santé sur le territoire. LA TÉLÉCONSULTATION A AUSSI SES LIMITES Plusieurs pistes sont à l'étude pour réduire
le nombre de déserts médicaux. La fin du numérus clausus qui limite chaque année le nombre d'étudiants admis en deuxième année de médecine va augmenter le nombre de jeunes praticiens.
"C'est une bonne chose" estime William Joubert." _Jusqu'à présent ce numérus clausus était contourné en faisant appel à des praticiens formés à l'étranger. Des
professionnels espagnols ou roumains par exemple qui, sans mettre en cause leur compétences, n'ont pas la même formation qu'en France. Ce qui peut poser question_". IL Y A
AUSSI LA TÉLÉCONSULTATION QUI ÉVITE AU PATIENT OU AU MÉDECIN DE SE DÉPLACER. "_Son utilisation a explosé pendant le confinement_", reconnait le Dr Joubert. "_Mais attention,
la téléconsultation a ses limites. D'abord, il n'y a pas d'examen physique, on ne peut pas palper le ventre d'un patient par exemple. Et puis la médecine, c'est
compliqué, il vaut mieux qu'un médecin traitant connaisse bien le patient, pour bien le soigner_". L'interview du docteur Joubert est à réécouter ici.