
"on réalise qu'on a été loin": pierre, suivi par le centre de prise en charge des auteurs de violences à rouen - ici
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:

Issus du Grenelle des violences conjugales, les centres de prise en charge des auteurs accueillent depuis 2020 des hommes condamnés ou en attente de jugement. A Rouen, depuis deux ans, 221
hommes ont bénéficié d'un suivi pour tenter de comprendre leurs actes et éviter la récidive. Témoignage. Il s'appelle PIERRE*, IL A 45 ANS et désormais un casier judiciaire. En mai
2022, la justice le condamné à 8 mois de prison avec sursis probatoire pour des violences sur sa compagne. Sa peine est assortie d'un suivi, obligatoire, au CPCA, le centre de prise en
charge des auteurs de violences de Rouen, ouvert en mars 2021, dans la foulée du GRENELLE DES VIOLENCES CONJUGALES. Il assiste donc à 13 séances d'une heure et demi, avec d'autres
hommes auteurs de violences, dont certains n'ont pas encore été jugés. Pierre appréhende un peu à la sortie du tribunal mais _"de voir qu'on n'est pas les seuls,
moralement ça aide pas mal"_ explique ce père de famille. Pendant 6 mois, Pierre a donc suivi tout le protocole. Les séances de travail en groupe ont été parfois difficiles reconnait-il
mais il s'est senti écouté, sans jugement. "Quand on accueille les gens, l'une des premières choses qu'on leur dit c'est 'ici nous ne jugeons pas les
personnes. On est là pour vous aider, vous accompagner, faire en sorte que vous compreniez certaines choses, mais certainement pas pour vous juger' et c'est ce qui va permettre que
les personnes vont aussi s'ouvrir psychiquement à l'écoute de ce qu'on va pouvoir leur apporter" explique KARINE PICOT, LA PSYCHOLOGUE-CLINICIENNE qui intervient au CPCA
de Rouen. "Ici, nous ne jugeons pas les personnes" - Karine Picot, psychologue-clinicienne. Les séances de groupe abordent tous les sujets. Les DIFFÉRENTES FORMES DE VIOLENCES, LA
GESTION DES ÉMOTIONS, LA PARENTALITÉ, LES ADDICTIONS car beaucoup de violences sont commises alors que l'auteur est sous l'emprise de l'alcool. C'était le cas de Pierre
au moment des faits. Les différents ateliers lui ont permis de comprendre, sans l'excuser, l'origine et le mécanisme de sa violence. _"On le sait que c'est pas bien ce
qu'on a fait, mais c'est triste à dire on le fait sans réfléchir. Avec toutes les explications et les différents intervenants, on se dit vraiment qu'on a été loin"_
reconnaît Pierre. Aujourd'hui, Pierre estime avoir LES BONS OUTILS POUR GÉRER LES SITUATIONS DE CRISE. _"On est tous repartis d'ici avec des billes pour pas reproduire"_
raconte le quadragénaire qui vit maintenant séparé de sa compagne mais avec laquelle il a un enfant en commun et _"pas envie de recommencer"_ promet-il. Pierre continue tout de
même à être suivi par un psychologue et par un addictologue. "On est tous repartis avec des billes pour ne pas reproduire" - Pierre, auteur de violences. Le Centre de prise en
charge des auteurs de Rouen a suivi 221 PERSONNES DEPUIS MARS 2021. Uniquement des hommes pour l'instant. Parmi ces personnes, SEULES 11 ONT RÉCIDIVÉ indique le Parquet, et sont
réapparues dans des procédures de violences intra-familiales.