Guerre entre israël et le hamas : pourquoi le poste-frontière de rafah est crucial pour la bande de gaza

Guerre entre israël et le hamas : pourquoi le poste-frontière de rafah est crucial pour la bande de gaza


Play all audios:


Porte d'entrée de l'aide humanitaire, et de sortie pour les civils cherchant à fuir la guerre entre le Hamas et Israël, Rafah est le seul point de passage de Gaza qui ne soit pas


contrôlé par l'Etat hébreu. France Télévisions Publié le 03/11/2023 14:50 Temps de lecture : 5min Coincés dans la bande de Gaza depuis le début de l'offensive de l'armée


israélienne, près de 400 étrangers et binationaux ont pu fuir l'enclave palestinienne pour l'Egypte après l'ouverture du poste-frontière de Rafah, mercredi 1er novembre. Des


dizaines de Palestiniens grièvement blessés ont également été transportés dans le pays voisin, la première évacuation de ce type depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël. Alors


que la bande de Gaza est soumise à un siège total par l'armée israélienne, Rafah est sa seule ouverture vers le reste du monde. Franceinfo vous explique pourquoi le sort de ce


poste-frontière est au cœur de toutes les attentions. PARCE QUE C'EST LE SEUL POINT DE PASSAGE AVEC UN PAYS TIERS Depuis 2007, la bande de Gaza est soumise à un strict blocus imposé par


Israël. Des points de passage pour le transit des personnes et des marchandises existent entre l'Etat hébreu et l'enclave palestinienne, comme celui d'Erez. Mais ces


postes-frontières ont tous été fermés après les attentats du Hamas, le 7 octobre. Situé au sud de la bande de Gaza, à sa frontière avec l'Egypte, le point de passage de Rafah est le


seul à ne pas être contrôlé par l'armée israélienne ni directement concerné par ce blocus. Mais quelques jours après le début de l'offensive à Gaza, Tsahal a ciblé plusieurs fois


le terminal de Rafah, endommageant notamment l'axe routier qui le dessert, ce qui a conduit les autorités égyptiennes à le fermer temporairement. PARCE QU'IL PERMET


L'ACHEMINEMENT DE L'AIDE HUMANITAIRE  Depuis le début de la riposte de l'Etat hébreu, la situation humanitaire dans l'enclave assiégée par l'armée israélienne est


alarmante. Vendredi, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a ajouté les Territoires palestiniens (c'est-à-dire Gaza et la


Cisjordanie) à la liste des pays et territoires nécessitant une aide alimentaire extérieure. _"L'escalade du conflit est susceptible d'accroître les besoins d'aide


humanitaire et d'assistance d'urgence"_, s'inquiète-t-elle. Privés d'eau, de nourriture et d'électricité, les 2,4 millions de Gazaouis vivant dans cette langue


de terre exiguë sont entièrement dépendants de l'aide extérieure qui arrive au compte-gouttes. Une situation aggravée par la fermeture du terminal de Rafah durant plusieurs jours, qui a


accru les pénuries dans l'enclave. Le 19 octobre, l'Egypte a annoncé la réouverture du poste-frontière et le _"passage durable" _d'une aide humanitaire, après des


travaux pour réparer la route endommagée par l'aviation israélienne. Depuis cette reprise du trafic, 250 poids lourds sont entrés dans la bande de Gaza. Une aide encore insuffisante :


selon l'ONU, il faudrait au minimum 100 camions par jour pour répondre aux besoins de la population gazaouie. L'opérateur du Croissant-Rouge à Rafah, Khaled Walid, interrogé par _


La Croix_, explique la lenteur de l'acheminement par les inspections imposées par Israël sur son territoire, à Kerem Shalom et Nitzana : " _Les camions sont envoyés à 50 


kilomètres, puis reviennent à Rafah avant d'entrer en Palestine."_ PARCE QU'IL PERMET AUX BLESSÉS ET AUX ÉTRANGERS D'ÊTRE ÉVACUÉS  Pour la première fois depuis le 7


octobre, les autorités égyptiennes ont pu évacuer 76 blessés palestiniens à bord d'ambulances, mercredi. Quelque 361 étrangers et binationaux ont également été autorisés à traverser le


poste-frontière, selon le décompte d'un responsable égyptien. Mais cette première opération d'évacuation s'est réalisée sous tensions, alors que la foule se pressait à


l'entrée du terminal pour tenter de quitter le territoire palestinien. _"__Les gens se battaient, c'est très difficile", _décrit René Elter, un archéologue français


autorisé à partir. Parmi les étrangers évacués figurent une trentaine d'Autrichiens, quatre Italiens, cinq Français et des ressortissants allemands, dont le nombre n'a pas été


précisé par Berlin. Leur convoi a rejoint la ville d'El-Arich, à une cinquantaine de kilomètres, dans le désert du Sinaï. Ils y ont été accueillis par les représentations diplomatiques


présentes en Egypte, rapporte _Le Monde_. Ces évacuations de civils par le point de passage de Rafah devraient se poursuivre. Des centaines de binationaux et de ressortissants étrangers


attendent encore de pouvoir fuir Gaza. L'Egypte s'est engagée, jeudi, à aider à faire sortir _"environ 7 000"_ d'entre eux de l'enclave palestinienne. Le


calendrier et les détails du plan d'évacuation égyptien n'ont pas été dévoilés.