
Incident moteur du 777 : nouveau coup dur pour boeing face à airbus
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l'essentiel L’incident moteur spectaculaire qui a provoqué l’atterrissage d’urgence d’un Boeing 777 remet le constructeur américain sous le feu des projecteurs. À peine sorti de la
crise du 737 MAX et pénalisé par la crise Covid, la série noire se poursuit pour Boeing. Il pleut sur le mouillé. Même si à Seattle, une des villes les plus arrosées des Etats-Unis et siège
de Boeing, on a l’habitude de la pluie, le moral a pris un nouveau coup. L’incident moteur survenu samedi sur un Boeing 777 de la compagnie américaine United Airlines (sans faire de
victimes) s’ajoute à une longue série de mauvaises nouvelles depuis les crashes de deux 737 MAX. Ils avaient fait 346 morts en novembre 2018 et mars 2019. Interdit de vol, l’avion vedette de
Boeing n’a pu reprendre progressivement ses opérations qu’à partir de décembre d’abord au Brésil puis aux Etats-Unis et en Europe ce mois-ci avec un vol Bruxelles-Malaga assuré par
l’Allemand TUIfly. Entre-temps l’avionneur américain a affronté la crise sanitaire avec des ventes en plongeon et des livraisons réduites au strict minimum sur l’année 2020 _(lire notre
édition du 15 février)_. Le 777 impliqué dans cette avarie moteur est un modèle ancien. Il s’agit de la version "220" équipée du bloc propulsif Pratt & Whitney. Alors que
l’enquête en cours est menée par le NTSB, (NDLR : l’équivalent américain du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses), Boeing a préconisé de suspendre les vols des 69 avions 777 encore en service et
des 59 avions en stock. Ce genre de notices qui sont envoyées aux compagnies aériennes ne sont jamais une bonne publicité surtout quand elles surviennent après les polémiques sur la
certification un peu rapide du 737 MAX. Newsletter Aéronautique Votre RDV hebdomadaire pour découvrir des INFORMATIONS EXCLUSIVES sur le secteur de l’aéronautique : interviews, analyses
approfondies, enquêtes... S'inscrire LE MOMENTUM D’AIRBUS En réaction, le Royaume-Uni a tout simplement décidé d’interdire son espace aérien aux Boeing 777 équipés des moteurs en cause.
United a suspendu les opérations de ses vingt-quatre 777 équipés de ces moteurs. Le régulateur américain en charge de l’aviation, la FAA, voulait d’ailleurs imposer des inspections plus
strictes des fameux moteurs Pratt & Withney avant l’incident spectaculaire de samedi suite à une avarie similaire intervenue fin 2020 sur un appareil de Japan Airlines. Les projecteurs
sont donc de nouveau braqués sur Boeing alors que le constructeur est engagé dans le processus de certification de son dernier né, le 777 X. Un avion long-courrier aux ailes repliables qui
accuse déjà trois ans de retard sur le calendrier initial et qui doit cheminer dans un processus de certification rendu plus exigeant depuis la crise du MAX. Résultat, Emirates qui en a
commandé 115 craint de recevoir son premier avion en 2024 au lieu de juin 2020 initialement prévu. À Blagnac, on ne se réjouit jamais des malheurs du rival américain surtout quand la
sécurité est en jeu. Mais il est clair que le momentum est davantage en faveur d’Airbus actuellement. La firme toulousaine a su montrer sa résilience et celle de son carnet de commandes dans
cette grave crise du Covid 19 mais a surtout habitué ses clients au respect de ses calendriers, hormis pour l’A380. Son dernier-né, l’A321 XLR (long-courrier) doit entrer en service en
2023. Airbus devra toutefois sécuriser l’industrialisation de cet appareil dont une précédente version dite "Cabin Flex", aux cabines plus modulables mais à la configuration
complexe, avait provoqué des retards à l’usine allemande d’Hambourg. MOTEUR : LA "FATIGUE DU MÉTAL" EN CAUSE La "fatigue du métal" est désormais la piste privilégiée par
les autorités pour expliquer l’incident spectaculaire survenu la semaine dernière sur le vol United Airlines aux Etats-Unis et qui a provoqué une pluie de débris au-dessus de Denver. Le
président du NTSB américain qui mène l’enquête a confirmé que deux des pales de la soufflante avaient été endommagées. L’une d’elles a été retrouvée sur un terrain de foot, l’autre est
restée logée dans le moteur.Plusieurs experts estiment toutefois que l’incident du 777 relève davantage d’un problème de maintenance ou de moteur que de la conception de l’avion par Boeing.
Le 777 bénéficie d’une solide réputation mais l’incident va encore inciter les autorités de régulation à durcir contrôles et procédures.