
Ariège : « on a déjà utilisé 60 % des stocks d’eau de l’étiage en un mois » s'inquiète le chef de l'eau d'edf hydro sud-ouest
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l'essentiel En Ariège, la canicule est visible à l’œil nu dans les réserves d’EDF Hydro. Pour alimenter le flux de la Garonne, les stocks d’eau des lacs de montagne comme Izourt ou
Soulcem se retrouvent au plus bas. Explications. C’est une situation alarmante qui méritait bien quelques éclaircissements. Depuis quelques semaines, sur les réseaux sociaux, fleurissent les
clichés des lacs de montagne ariégeois à sec, ou presque. Compte tenu des restrictions d’eau et de la raréfaction de cette ressource essentielle – dans un département qui jadis n’était pas
vraiment concerné par ce type de mesures –, la question du pourquoi du comment a été posée à Philippe Reffay, directeur eau et environnement chez EDF Hydro Sud-Ouest. Gestionnaire des
barrages hydroélectriques d’Ariège et de la ressource eau (en lien avec les préfets), l’homme, en poste depuis six ans, a d’emblée voulu préciser quelles étaient les missions des retenues
d’eau. « Ces lacs (_ceux d’Izourt, de Gnioure, de Soulcem, de Naguilles ou de Laparan, ndlr_) servent à la production hydroélectrique, mais pas que. Sur l’Ariège, ce qui est particulier,
c’est que les retenues ont à la fois un usage de production d’électricité, mais aussi un usage de soutien d’étiage. Autrement dit, le soutien des débits de la Garonne en période estivale
(_du 1er juillet au 31 octobre, ndlr_). » Ce soutien a plusieurs missions : garantir l’alimentation en eau potable, l’irrigation pour l’activité agricole, l’activité industrielle et la
préservation de la faune et de la flore du milieu aquatique. SUR 53 MILLIONS DE M3 D’EAU EN RÉSERVE, 30 ONT DÉJÀ ÉTÉ UTILISÉS Dans les cinq retenues du département dont s’occupe EDF Hydro,
sont stockés 160 millions de m³ d’eau. Si l’on soustrait l’eau nécessaire aux turbines hydroélectriques, demeurent 53 millions de m³ pour soutenir la Garonne. Philippe Reffay apporte
quelques précisions : « 53 millions de m³ d’eau, en principe c’est suffisant pour maintenir les débits. Mais sur une année exceptionnelle comme 2022, c’est plus compliqué. La période de
sécheresse qui est extrêmement tendue sur le bassin de la Garonne, comme partout ailleurs, fait que l’on a déjà déstocké plus de 30 millions de m³ d’eau. C’est un chiffre historique. On a
commencé le soutien d’étiage cette année le 9 juillet. On est un peu plus d’un mois après et on est déjà à près de 60 % du volume global en moins dans les réserves. » ET POURTANT, IL A BIEN
NEIGÉ CET HIVER Malgré tout, l’employé d’EDF l’assure, « ce niveau est le fruit d’une gestion prudente ». D’autant plus que cette année, les conditions météorologiques de l’hiver et
l’enneigement sur le massif des Pyrénées avaient de quoi laisser augurer un été serein. Car oui, l’essentiel de ce qui remplit les retenues d’eau est la fonte des neiges. S’il n’en est
finalement rien de la sérénité attendue, c’est que cette neige excédentaire a fondu, oui, mais trop tôt. Et Philippe Reffay de conclure : « Ce qui est particulier, c’est que dès le
printemps, on a eu des fortes chaleurs, une fonte des neiges rapide et une absence totale de précipitations. Le changement climatique, on le regarde de très près chez EDF et on sait que la
situation de cette année est amenée à se reproduire, d’où notre gestion prudente. »