Disparition d'amandine estrabaud : comment un mot oublié dans l'arrêt de la cour d'assises a pu entraîner un troisième procès

Disparition d'amandine estrabaud : comment un mot oublié dans l'arrêt de la cour d'assises a pu entraîner un troisième procès


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l'essentiel Guerric Jehanno, condamné par deux fois à 30 ans de prison pour le meurtre d'Amandine Estrabaud, disparue en 2013 et jamais retrouvée, est à nouveau jugé aux assises à


partir de ce lundi 22 janvier à Montauban, sur décision de la Cour de cassation. C'est le début du troisième tour pour Guerri Jehannon et la famille d'Amandine Estrabaud, ce lundi


22 janvier à Montauban. Cet ancien maçon, âgé aujourd'hui de 35 ans, est à nouveau jugé pour le meurtre de la jeune femme après s'être pourvu en cassation contre l'arrêt de la


cour d'assises de la Haute-Garonne, qui en 2021 avait confirmé en appel la peine prononcée l'année précédente par la cour d'assises du Tarn, avant d'être cassé et annulé


en juin 2022 pour vice de procédure. À LIRE AUSSI : VIDEO. Meurtre d’Amandine Estrabaud : pourquoi Guerric Jehanno a de nouveau été condamné à 30 ans de prison "Cette audience n’aurait


jamais dû arriver : le président de la cour d’assises a mal rédigé l’arrêt, il manque un mot dans les infractions retenues. Cette faute n’aurait jamais dû arriver. C’est affreux pour la


famille", a commenté, désabusé, l'avocat de la famille, Me Pierre Debuisson, en juin dernier. "On va subir ce troisième procès et entendre à nouveau, par ses avocats, des


horreurs sur ma fille. C’est inhumain, tout ça pour un mot qui manque", a de son côté regretté la mère de la victime. FAISCEAU D'INDICES Amandine Estrabaud, 30 ans, a disparu le 18


juin 2013 dans le Tarn, après avoir quitté à pied le lycée de Castres où elle travaillait comme surveillante, pour rentrer chez elle à Roquecourbe. Dans l'après-midi, elle est aperçue


devant son domicile par une voisine, descendant d'un fourgon blanc avec un homme qu'elle semble connaître. Ce jour-là, Guerric Jehanno, qui habitait avec sa mère dans ce même


village à une dizaine de kilomètres de Castres et qui correspond à la description donnée par le témoin, travaillait sur un chantier à Roquecourbe et pouvait conduire un véhicule similaire.


Placé en garde à vue une première fois en 2014, le jeune maçon est relâché sans aucune charge. Mais les enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie de Toulouse sont alertés par


la mère du suspect, faisant état du comportement étrange de son fils après la disparition de la jeune femme, pour laquelle il avait une attirance. Mis en examen en avril 2016, Guerric


Jehanno est placé en détention provisoire. Des codétenus affirmeront alors qu'il leur a décrit la façon dont il aurait violé et tué une fille de son village, dessinant même un plan


détaillé du lieu où il aurait enterré le corps. Pendant son premier procès en 2020, l'accusé déclara avoir tout inventé, sans en expliquer la raison. À LIRE AUSSI : TEMOIGNAGE. "On


va encore entendre des horreurs" : La douleur sans fin de la famille d'Amandine Estrabaud, disparue depuis dix ans VERDICT VENDREDI L'année suivante, il réaffirme son


innocence : "Je comprends la douleur de la famille d'Amandine Estrabaud, mais c'est pas moi qui étais avec Amandine Estrabaud ce jour-là". La cour confirmera la


condamnation, suivant les réquisitions de l'avocat général, qui avait argué du principe d'"intime conviction" permettant aux jurés de se prononcer sur la base d'un


faisceau d'indices. L'avocat de Guerric Jehanno, Me Simon Cohen, avait pour sa part plaidé en demandant au jury "de dire non ! Parce qu'il n'y a pas de


preuves..." Le verdict de ce troisième procès est prévu pour ce vendredi 26 janvier. Mais selon Me Debuisson, "il n’y a pas de doutes concernant sa culpabilité, en revanche ce qui


est compliqué pour la famille d’Amandine est d’affronter à nouveau la lourdeur d’un 3e procès". Tout ça pour un mot manquant...