Faux brouillard, arrachage, aides financières, animations… tout ce que lance la viticulture du lot pour sortir la tête de l’eau

Faux brouillard, arrachage, aides financières, animations… tout ce que lance la viticulture du lot pour sortir la tête de l’eau


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l'essentiel Vendre et, avant tout, produire, voilà les principaux défis du vignoble lotois touché par plusieurs années très difficiles : mildiou, gel, sécheresse. Touché mais pas coulé,


la preuve avec les actions lancées par l’interprofession, pour parer l’urgence et assurer l’avenir. "On fait tapis, on mise tout, et on espère qu’on va produire". Le ton est donné


 : 2025 est cruciale pour les viticulteurs du Lot. Vendredi 7 février, à Prayssac, la toute nouvelle Union interprofessionnelle du vin de Cahors et des côtes du Lot a réuni élus,


institutions, viticulteurs, pour présenter son plan d’action pour sauver le vignoble et, plus globalement, tout ce qui est mis en place cette année pour assurer "la survie du vignoble


lotois". * LUTTER CONTRE LE GEL : DE L’ASPERSION AUX BROUILLARDS ARTIFICIELS En 2017, 2019, 2021, 2024… le gel de printemps a ruiné le vignoble lotois. Comment lutter ? L’UIVCCL y


travaille. "Il y a le repositionnement du vignoble, mais ça prend du temps", observe Vincent La Mache, responsable technique. Il s’agit d’installer les nouvelles parcelles en


fonction des cartes de gel. "La technique la plus efficace, c’est l’aspersion mais elle a un coût important. Et il faut de l’eau, beaucoup : 50 m3 par hectare", poursuit-il. Autre


souci : l’urgence puisqu’il faut trouver une solution utilisable d’ici avril. Alors il a mené des essais sur les canons à fumée permettant de créer du brouillard artificiel. Ils sont de deux


types : à biomasse ou à glycérine, comme "des cigarettes électroniques géantes". Les premiers essais ont l’air concluants. Mais ils supposent une action collective et les machines


ont un coût : de 2000€ à 18 000 €. À LIRE AUSSI : Sébastien Sigaud appelle à faire des choix * DES AIDES POUR LES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES ET LES VITICULTEURS L’an dernier, les


collectivités ont volé au secours de la filière : la région pour 100 000 € via un appel à manifestation d’intérêt, puis les communautés de communes de la vallée du Lot et du vignoble, du


Grand Cahors et du Quercy blanc. Cauvaldor est aussi sollicitée. Des aides qui bénéficient aux organisations. "Pourquoi on n’a pas aidé individuellement les vignerons ? On parle de 15 à


20 millions de pertes ces dernières années : notre levier n’est pas suffisant, on n’en a pas les moyens", explique Serge Bladinières, président de la CCVLV. Alors quid des viticulteurs


 ? Le conseil départemental du Lot porte un vaste plan d’aide à l’investissement contre le gel à hauteur de 1 million d’euros. Le principe, qui doit être voté ce lundi : une aide de 80 %


pour s’équiper contre le gel. Il faut aller vite : les dossiers devraient ouvrir dès le 17 février. "On a conscience qu’on part sur un pari", dit Rémi Branco, élu départemental. *


L’ARRACHAGE : "UNE OPPORTUNITÉ" Les dossiers d’aide à l’arrachage concernent 748 hectares. Soit 16 % de la surface plantée du Lot, une centaine de dossiers, essentiellement dans la


vallée du Lot et surtout sa partie est. Le Lot est le troisième département de France en termes de volume d’arrachage. "750 hectares d’arrachage, beaucoup pensent que c’est terrible.


Nous pensons que c’est une opportunité, pour se débarrasser de vieilles vignes à faible potentiel et réfléchir à que faire de ces parcelles", pour Sébastien Sigaud, président de


l’UIVCCL. D’autant le taux d’arrachage total, c’est-à-dire de viticulteurs qui cessent l’activité, est un des plus bas de la région : 185 hectares sont concernés. Reste un souci : les


"parcelles flottantes", des vignes détenues par des propriétaires non exploitants qui n’ont pas de primes à l’arrachage. Abandonnées, elles risquent de transmettre des maladies. *


VENDRE ET SE FAIRE CONNAÎTRE Si la production est le chantier prioritaire, la deuxième crise porte sur la commercialisation. Pour cela, l’interprofession va travailler sur la montée en


gamme. Elle travaille aussi à la promotion des vins via divers événements : Wine Paris du 10 au 12 février, accueil de sommeliers alsaciens, de journalistes belge et allemand, opération chez


des cavistes en avril, festivals Lot of saveurs et Ecaussystème. Il y a enfin la villa Malbec, à Cahors. L’office de tourisme reprend la gestion de l’espace dégustation cette année avec de


l’accueil, des dégustations, la présence de vignerons. Une année de transition avant la restructuration de l’espace, prévue en 2026. * L’APPEL À L’ETAT Mais tout ne peut se régler localement


 : autorisation de produits phytosanitaires, fonds d’urgence, question des assurances, présence d’un médiateur relèvent du plan national.