L’offre de presse locale est très inégalement répartie en france

L’offre de presse locale est très inégalement répartie en france


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La presse régionale est un acteur essentiel de l’information locale. Pour autant, sa répartition sur le territoire métropolitain fait apparaître plusieurs « déserts médiatiques ». Alexandre


Foatelli Publié le 18 décembre 2017 La presse régionale remplit une fonction importante. Dans de nombreuses aires géographiques, elle est la seule à informer ses lecteurs sur les actualités


générales, politiques, culturelles et sportives de leurs villages, villes, départements ou régions. Avec en moyenne plus de 15 millions de lecteurs quotidiens pour la presse quotidienne


régionale (PQR) et 7,4 millions chaque semaine pour la presse hebdomadaire régionale (PHR), le poids de la presse régionale ne se dément pas. La France métropolitaine compte 96 départements


et 247 titres de presse régionale différents. Un département compte donc, en moyenne, un peu plus de 2 journaux locaux (2,57). Mais ce chiffre est trompeur, pour deux raisons. La première


est qu’un même titre de presse peut être présent dans plusieurs départements (c’est par exemple le cas de _Ouest France_, journal quotidien le plus diffusé en France). L’offre moyenne par


département est donc en réalité de 5 titres (4,97). À l’échelle nationale, la majorité des départements sont donc largement couverts par la presse locale. En outre, raisonner à


l'échelle nationale ne suffit pas, car l’offre de presse locale est inégalement répartie sur le territoire. Et ces disparités se rencontrent aussi bien en matière de PQR que de PHR.


Trois régions se distinguent par l’abondance de l’offre de titres de presse locale par département : les Hauts-de-France (10 titres en moyenne par département), la Normandie (9) et la


Bretagne (7,75) Ce sont dans ces régions que se trouvent les départements comptant le plus de titres de presse hebdomadaire régionale (entre 8 et 12) et la plupart des départements y


disposent d'au moins deux quotidiens régionaux. À l’inverse, la Bourgogne-Franche-Comté (4) le Centre-Val de Loire (3,67) et la région Grand Est (3,1) – où deux départements n'ont


pas un seul titre de PHR – apparaissent faiblement dotées en presse régionale. C'est aussi le cas de la Corse (3), mais sur un territoire beaucoup moins peuplé que les autres régions


citées. De fortes disparités existent entre départements au sein d’une même région, comme dans la région Grand Est où se côtoient la Meurthe et Moselle (6) et la Marne (1 seul titre, en


PQR). > De même qu’il existe des déserts médicaux, il existe aussi des > déserts médiatiques en matière d’information locale. De même qu’il existe des « déserts médicaux », existent


aussi des « déserts médiatiques » en matière d’information locale – c’est-à-dire des territoires en situation de « sous offre médiatique » par rapport à la moyenne nationale. Quatorze


départements disposent ainsi d’une offre de presse locale inférieure à la moitié de la moyenne nationale (soit 2 titres ou moins), le cas extrême étant la Marne qui ne compte qu’un seul


titre de presse régionale (alors que ce département est le 43e plus peuplé de métropole ; la Lozère, département le moins peuplé compte deux titres de presse locale). La richesse de l’offre


de journaux locaux n’est donc pas forcément fonction de la population. Les cas de l’Île-de-France, comprenant Paris (1), l’Essonne ou la Seine-Saint-Denis (2), est très particulier. On ne


saurait qualifier ces territoires de déserts d’information locale. Le faible nombre de titres de PQR ou de PHR en Île de France s’explique notamment par le fait que Paris abrite la plupart


des rédactions de la presse nationale, qui relaye les informations de Paris et de l’Île-de-France à l'échelle nationale – la presse nationale pouvant ainsi, en partie, faire office de


presse régionale pour Paris et ses alentours. À propos des données utilisées : L’ACPM compile et certifie les déclarations de tirage et de diffusion des titres de presse – à condition qu’ils


soient adhérents. Seuls les départements de France métropolitaine sont étudiés ici, car le nombre de titres en outre-mer est moins représentatif d'un « désert médiatique » par rapport


au nombre d'habitants. -- Crédit photo : Geber86/iStock