La caq ferme la porte à une baisse de la taxe sur l’essence

La caq ferme la porte à une baisse de la taxe sur l’essence


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Le ministre des Finances, Eric Girard, a indiqué mercredi qu’une telle baisse serait «incohérente avec les objectifs de lutte aux changements climatiques», tandis que selon François Legault,


le PQ, avec sa demande, s’aligne simplement avec le Parti conservateur d’Éric Duhaime (PCQ).  Cette controverse fait suite au sondage Léger publié mardi, où on apprenait que plus de la


moitié des Québécois souhaiteraient qu’on abolisse le système de tarification du carbone au Québec, à l’instar de ce que vient de faire le fédéral pour les autres provinces. Le prix de


l’essence moyen en Ontario s’établissait mardi à 1,382 $ par litre, selon le gouvernement ontarien, alors qu’au Québec, il variait de 1,461 $ à 1,71 $ selon les régions, d’après les données


de la Régie de l’Énergie.    Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon a déposé une motion mardi pour proposer plusieurs options visant à réduire le prix de l’essence, mais la CAQ a refusé


son consentement.  Il se trouvait ainsi à répondre au sondage et à son adversaire le chef conservateur Eric Duhaime, qui propose l’abolition de la tarification du carbone. En effet M.


Duhaime est actuellement en campagne dans la circonscription d’Arthabaska pour se faire élire dans une élection complémentaire à venir et son adversaire principal, selon les sondages, serait


le Parti québécois, avec son candidat Alex Boissonneault.  «Parce que M. St-Pierre Plamondon a peur d’Éric Duhaime dans Arthabaska, il dit: “je promets la même chose qu’Éric Duhaime”», a


dénoncé M. Legault dans une déclaration aux journalistes mercredi matin.  Il a ajouté que cela va en contradiction avec d’autres propos du chef péquiste, qui à une autre époque disait non à


une baisse des impôts.   «M. St-Pierre Plamondon, chaque fois qu’il y a de la pression, il craque, il recule, il fait un virage», a lancé M. Legault.   1,3 MILLIARD $ PAR AN En mêlée de


presse, M. Girard a fait valoir qu’une baisse de la taxe sur l’essence priverait le Trésor québécois de 130 millions $ par an par tranche de 1 cent, donc une baisse de 10 cents équivaudrait


à 1,3 milliard $. Mardi, M. St-Pierre Plamondon estimait qu’une harmonisation avec les taxes sur l’essence en Ontario pourrait coûter autour de 1 milliard $ au Trésor québécois.   «On a


toujours dit non parce que c’est incohérent avec nos objectifs de lutte aux changements climatiques», de réduction des gaz à effet de serre, a plaidé M. Girard.  «Il est bon de réduire le


fardeau fiscal, il est bon de réduire l’imposition des particuliers. Il n’est pas question de baisser la taxe sur l’essence.» Il a souligné que l’Ontario avait fait le choix de réduire sa


taxe sur l’essence, mais pas les impôts, contrairement au Québec.   Rappelons qu’en vertu de ses engagements internationaux, notamment l’Accord de Paris de 2015, le Québec s’est engagé à


réduire de 37,5 % ses émissions de GES par rapport à leur niveau de 1990 d’ici à 2030.  Le Québec s’est aussi engagé à atteindre la carboneutralité en 2050. La taxe sur les carburants est un


des moyens d’atteindre ces objectifs, a rappelé M. Girard.  Elle est considérée comme une mesure d’écofiscalité par le ministère des Finances, c’est-à-dire une mesure qui influence «le


comportement» et favorise un «choix bénéfique pour l’environnement», peut-on lire sur son site. «L’augmentation du coût d’utilisation d’une automobile par la majoration d’un prix du


carburant pourrait encourager l’adoption par la population de transports alternatifs moins dommageables pour l’environnement», est-il écrit. En outre, «les revenus générés par cette mesure


servent à financer en partie les infrastructures de transport en commun, reconnu comme étant un mode de transport écologique». La taxe par litre d’essence s’élève à 0,1920 $ au Québec. Elle


a rapporté 2,14 milliards $ en 2022-2023.  En outre, c’est la Bourse du carbone, le Système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de gaz à effet de serre (SPEDE), qui est


considérée comme une «taxe carbone» au Québec, un système de tarification du carbone.  Le fédéral avait mis sur pied un système de tarification du carbone pour les autres provinces, mais y a


renoncé depuis l’arrivée au pouvoir du libéral Mark Carney.    Au Québec, tout émetteur exploitant un établissement dans un secteur d’activité visé dont les émissions annuelles excèdent le


seuil de 25 000 tonnes métriques d’équivalent CO2, est assujetti à la Bourse du carbone, dont les distributeurs de carburants.  Ils doivent donc payer un prix minimal par tonne d’émissions,


au cours d’enchères avec l’État partenaire de la Californie, un prix qui est refilé aux consommateurs. Selon un scénario potentiel du ministère de l’Environnement, le prix à la tonne en 2025


pouvait se situer à 32,24 $ CAN.