
Ukraine: «bonne conversation» avec poutine, mais pas de «paix immédiate»
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Le président américain a écrit sur les réseaux sociaux que «c’était une bonne conversation, mais pas une conversation qui mènera à une paix immédiate». Cet appel, qui a duré une heure et 15
minutes, était le premier que MM. Trump et Poutine ont eu depuis le 19 mai. Les deux dirigeants ont aussi discuté du programme nucléaire iranien, selon M. Trump. Plus tôt dans la journée, le
président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie d’avoir donné des «ultimatums» avec sa proposition de cessez-le-feu. Il a d’ailleurs renouvelé son appel à des négociations
directes avec le président russe afin de sortir de l’impasse concernant la guerre, qui dure depuis près de trois ans et demi. Le président Poutine, cependant, n’a montré aucune volonté de
rencontrer M. Zelensky, exprimant mercredi sa colère face à ce qu’il a qualifié de récents «actes terroristes» ukrainiens sur les lignes ferroviaires russes dans les régions de Koursk et de
Briansk, à la frontière entre les deux pays. > «Comment de telles réunions [au sommet] peuvent-elles avoir lieu > dans de telles circonstances? De quoi allons-nous parler?» a >
affirmé M. Poutine lors d’une visioconférence avec de hauts > responsables russes. Il a accusé l’Ukraine de rechercher une trêve uniquement pour reconstituer ses stocks d’armes
occidentales, recruter davantage de soldats et préparer de nouvelles attaques, comme celles de Koursk et de Briansk. Les deux parties ont échangé des mémorandums énonçant leurs conditions
pour un cessez-le-feu, lors des pourparlers de paix directs entre délégations lundi à Istanbul, leur deuxième rencontre en un peu plus de deux semaines. M. Zelensky avait déjà invité M.
Poutine à le rencontrer en Turquie, mais ce dernier s’est abstenu. La Russie et l’Ukraine ont établi des lignes rouges qui rendent un accord rapide improbable, malgré les efforts
diplomatiques internationaux menés par les États-Unis pour mettre fin aux combats. La proposition d’Istanbul faite par le Kremlin contenait une liste d’exigences que Kiev et ses alliés
occidentaux considèrent comme vouées à l’échec. «CE DOCUMENT RESSEMBLE À UN POURRIEL» Volodymyr Zelensky a déclaré que le deuxième cycle de négociations à Istanbul n’était pas différent de
la première réunion du 16 mai. Il a qualifié les dernières négociations d’Istanbul de «performance politique» et de «diplomatie artificielle» visant à gagner du temps, à retarder les
sanctions et à convaincre les États-Unis que la Russie est engagée dans le dialogue. «Les mêmes ultimatums qu’ils avaient lancés à l’époque, maintenant ils les couchent simplement sur le
papier […] Honnêtement, ce document ressemble à un pourriel. C’est un pourriel destiné à nous submerger et à donner l’impression qu’ils agissent», a déploré M. Zelensky dans sa première
réaction au document russe. > Il a ajouté que les pourparlers de 2025 à Istanbul avaient «le > même contenu et le même esprit» que les négociations > infructueuses menées dans la
ville turque au début de la guerre. Le dirigeant ukrainien a souligné qu’il ne voyait pas l’intérêt de poursuivre les négociations au niveau actuel des délégations. Le ministre de la
Défense, Rustem Umerov, dirigeait la délégation ukrainienne à Istanbul, tandis que Vladimir Medinsky, un conseiller de M. Poutine, dirigeait l’équipe russe. M. Zelensky dit souhaiter un
cessez-le-feu avec la Russie avant un éventuel sommet avec M. Poutine, auquel participerait éventuellement le président américain, Donald Trump, afin de lever les obstacles à un accord de
paix. Les États-Unis ont récemment mené une offensive diplomatique pour mettre fin à l’invasion à grande échelle, qui a débuté le 24 février 2022. «Nous proposons [...] un cessez-le-feu
avant un sommet des dirigeants», avec les États-Unis comme médiateurs, a indiqué M. Zelensky lors d’une conférence de presse à Kiev. LE SECRÉTAIRE AMÉRICAIN À LA DÉFENSE RESTE À L’ÉCART Un
deuxième cycle de négociations de paix, lundi, entre les délégations russe et ukrainienne à Istanbul, a duré un peu plus d’une heure et n’a permis aucun progrès vers la fin de la guerre. Ils
ont seulement accepté d’échanger des milliers de leurs soldats morts et grièvement blessés. Un nouvel échange de prisonniers avec la Russie pourrait également avoir lieu en fin de semaine,
a avancé M. Zelensky. Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a manqué mercredi une réunion à Bruxelles d’un groupe international coordonnant l’aide militaire à l’Ukraine. C’était la
première fois que le chef du Pentagone américain n’y assistait pas, aux côtés de 50 autres responsables de la défense depuis la création du groupe par les États-Unis il y a trois ans. Une
analyse publiée mardi par le Centre d’études stratégiques et internationales, un groupe de réflexion de Washington, indique que le Kremlin espère un désengagement américain tout en évitant
de nouvelles sanctions. «Sans préjudice grave, Poutine continuera de faire traîner les négociations de paix, de poursuivre les combats et d’attendre le retrait des États-Unis», a-t-on
prévenu. LES COMBATS SE POURSUIVENT Concomitamment aux négociations, les deux parties ont poursuivi leurs offensives militaires le long de la ligne de front d’environ 1000 kilomètres et mené
des frappes en profondeur. Les services de sécurité ukrainiens ont fourni mercredi davantage de détails sur leur frappe spectaculaire de drones menée la fin de semaine dernière contre des
bases aériennes russes. Selon eux, 41 avions russes, dont des bombardiers stratégiques, auraient été détruits ou endommagés. L’agence a affirmé que parmi les avions touchés figuraient des
A-50, des Tu-95, des Tu-22, des Tu-160, des An-12 et des Il-78, ajoutant que l’intelligence artificielle avait guidé les drones à des milliers de kilomètres de l’Ukraine. Elle a également
indiqué avoir déclenché une explosion mardi dans le fond marin sous le pont de Kertch, une liaison vitale entre la Russie et la Crimée annexée illégalement, affirmant avoir endommagé la
structure. Mais le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré mercredi qu’il n’y avait eu aucun dégât. Le ministère russe de la Défense a annoncé mercredi que ses troupes avaient pris
le contrôle d’un autre village dans la région de Soumy, au nord de l’Ukraine, à la frontière avec la Russie. M. Poutine avait annoncé le 22 mai que les troupes russes visaient à créer une
zone tampon qui pourrait contribuer à prévenir les attaques transfrontalières ukrainiennes. Depuis lors, le ministère russe de la Défense affirme avoir pris le contrôle de neuf villages
autour de Soumy.