L'ia générative sera-t-elle, oui ou non, une machine à fabriquer des chômeurs?

L'ia générative sera-t-elle, oui ou non, une machine à fabriquer des chômeurs?


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Dans la note détaillée qu’il vient de publier, intitulée « Ce que l’IA générative fait au travail et à l’emploi », le think tank Terra Nova annonce d’emblée la couleur : sa loupe a scruté


les « usages positifs » de la révolution en cours, à rebours d’un « alarmisme spéculatif » jugé excessif et même injustifié. « Nous ne versons pas pour autant dans un optimisme béat »,


assure Suzanne Gorge, la directrice générale adjointe de ce groupe de réflexion « progressiste et indépendant », qui a pris part à l’étude. SELON L’ORGANISATION INTERNATIONALE DU TRAVAIL,


L’IA GÉNÉRATIVE NE SERA PAS SYNONYME D’UNE « APOCALYPSE DE L’EMPLOI » (VOIR ENCADRÉ CI-DESSOUS). VOUS PARTAGEZ CE POINT DE VUE ?  Il faut reconnaître que des divergences assez fortes


persistent entre économistes sur cette question. Mais les travaux les plus récents, et notamment ceux menés par le dernier prix Nobel d’Economie, Daron Acemoglu, convergent sur un point :


les effets de cette technologie sur les gains de productivité seront moins importants que ce que l’on imaginait il y a 10 ou 15 ans. Plutôt que de provoquer des suppressions d’emplois en


cascade, l’IA générative va avant tout impacter l’organisation du travail. Elle va notamment modifier la nature des tâches aujourd’hui assumées par des humains, en les délestant d’activités


routinières ou purement administratives. EN QUOI, D'APRÈS VOUS, CES TRANSFORMATIONS EN PROFONDEUR SERONT-ELLES LARGEMENT VERTUEUSES ?  Un rappel important, d’abord : les précédentes


ruptures technologiques, comme l’automatisation, impactaient essentiellement les publics les moins qualifiés ; mais dans le cas de l’IA, les professions les plus qualifiées le seront aussi.