
Relocaliser les chaînes de production peut coûter cher aux pays développés, avertit l'ocde
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Publicité La relocalisation des chaînes de production, amorcée dans les pays développés en raison de lourds chocs internationaux ces dernières années, risque de coûter cher à ces économies
sans forcément permettre d'amortir les chocs en question, avertit l'OCDE ce lundi 2 juin. _«Cela va à l'encontre de certaines affirmations du débat général sur les risques des
chaînes de valeur mondiales»_, reconnaît l'OCDE dans un rapport centré sur l'état des chaînes d'approvisionnement dans le monde. Mais selon ses conclusions, _«la
relocalisation impliquant des droits de douane plus élevés, des subventions à la production domestique et des contraintes additionnelles»_ pourrait _«abaisser le commerce mondial de plus de
18% et le PIB mondial de plus de 5%»_. UNE ÉCONOMIE RELOCALISÉE PAS PLUS RÉSISTANTE AUX CHOCS En fonction des pays développés analysés par l'organisation internationale, les pertes de
richesse dans chaque pays s'étendraient _«entre 1,1% et 12,2% du PIB en fonction de l'intensité et de la nature de leur chaîne de valeur mondiale»_, poursuit l'OCDE. Le
Canada, le Royaume-Uni, et l'Australie risquent de souffrir le plus, a calculé l'institution basée à Paris, ainsi que les États-Unis, la Corée du Sud et l'Afrique du Sud.
Outre les pertes de richesse liées à la réorganisation des chaînes de production, les calculs de l'OCDE font apparaître qu'une économie relocalisée _«n'est pas plus résistante
aux chocs en termes de stabilité du PIB, de production et de consommation»_ que lorsque les chaînes sont disséminées. L'éclatement des chaînes de production a été l'une des
principales caractéristiques de la mondialisation ces dernières décennies, permettant de faire reculer la pauvreté dans le monde grâce à la spécialisation, rappelle l'OCDE, une
organisation internationale qui promeut le libre-échange. Or ce modèle s'est affaibli depuis de la pandémie de Covid-19 qui a mis en lumière les énormes dépendances, symbolisées par les
pénuries de masques chirurgicaux fabriqués en Chine, entraînant une prise de conscience des pays développés sur la nécessité de relocaliser une partie de leur production à l'échelle
domestique ou auprès de partenaires proches. La guerre en Ukraine a aussi été un électrochoc sur la dépendance européenne à l'énergie russe, et plus généralement aux partenaires peu
fiables. Depuis quelques années, certains pays mettent en avant une volonté d'inverser le lent processus de désindustrialisation des pays développés, qui a vu de nombreuses usines être
délocalisées dans les pays à bas coût, avec l'objectif de relocaliser les emplois, illustré par la politique commerciale de Donald Trump.