
Guerre en ukraine : que demandent kiev et moscou avant les pourparlers à istanbul?
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:

GUERRE EN UKRAINE : QUE DEMANDENT KIEV ET MOSCOU AVANT LES POURPARLERS À ISTANBUL ? Russes et Ukrainiens se retrouvent ce lundi à Istanbul pour de nouvelles discussions directes sur l’issue
de la guerre. Les deux camps doivent présenter leur «vision» en vue d’un règlement du conflit. Voici leurs positions officielles avant cette réunion prévue sous médiation turque. Publicité
Russes et Ukrainiens se retrouvent ce lundi 2 juin à Istanbul pour de nouvelles discussions directes sur l'issue de la guerre déclenchée par l'invasion russe en février 2022. Les
deux camps doivent présenter leur _«vision»_ en vue d'un règlement du conflit, une perspective qui paraît toutefois encore lointaine. Voici leurs positions officielles avant cette
réunion prévue sous médiation turque. TERRITOIRES POUR MOSCOU Vladimir Poutine garde depuis le début de l'invasion des exigences maximalistes. Il répète que le processus de règlement
doit s'attaquer aux _«causes profondes»_ du conflit, en premier lieu la volonté de l'Ukraine de rejoindre l'Otan, une alliance que Moscou considère comme une menace
existentielle à ses frontières. La Russie revendique par ailleurs l'annexion de quatre régions du sud et de l'est de l'Ukraine qu'elle contrôle partiellement (Donetsk,
Lougansk, Kherson, Zaporijjia) et de la péninsule de Crimée, annexée en 2014. Fin mars, son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déclaré que _«la reconnaissance
internationale»_ de l'appartenance à Moscou de ces territoires est _«impérative»_ pour un règlement du conflit. Vladimir Poutine a présenté une multitude de justifications à
l'offensive de février 2022 contre l'Ukraine, notamment la _«protection»_ des russophones de l'est de l'Ukraine et la _«dénazification»_ d'un pays qu'il accuse
d'être sous la coupe de puissances occidentales hostiles à la Russie. Moscou demande notamment que cessent les livraisons d'armes occidentales et la mise à l'écart des groupes
ultranationalistes ukrainiens. Fin mars, Vladimir Poutine avait également évoqué l'idée d'une _«administration transitoire»_ pour l'Ukraine, sous l'égide de l'ONU,
une option qui implique le départ de Volodymyr Zelensky. Le président russe ne considère pas son homologue ukrainien comme légitime, arguant que son mandat de cinq ans a expiré en mai 2024,
bien que les élections soient impossibles du fait de la guerre. Il considère aussi que la révolution de Maïdan, qui a porté des autorités pro-occidentales au pouvoir à Kiev en 2014, était un
_«coup d'État»_ contre le président prorusse d'alors. «GARANTIES DE SÉCURITÉ» POUR KIEV En Ukraine, la question des concessions territoriales est très clivante, la population
ayant consenti depuis 2014 à d'énormes sacrifices humains et subi d'importantes destructions matérielles pour conserver ses frontières établies à la fin de l'URSS en 1991.
Volodymyr Zelensky avait évoqué de possibles _«échanges»_ de territoires avec Moscou concernant les zones tenues par Kiev dans la région russe de Koursk, mais les forces ukrainiennes en ont
finalement été chassées fin avril par la Russie. Reste donc à savoir quelles concessions seraient envisageables entre Kiev et Moscou, alors que l'Ukraine continue d'exiger le
retrait pur et simple de toutes les troupes russes de son territoire. Parmi elles, l'épineuse question de la Crimée. Volodymyr Zelensky soutient publiquement que Kiev ne cédera pas
cette péninsule ukrainienne majoritairement russophone et annexée par Moscou en 2014, car la Constitution ukrainienne dispose noir sur blanc qu'elle fait partie de son territoire. Plus
largement, Volodymyr Zelensky appelle ses alliés à fournir des _«garanties de sécurité»_ à l'Ukraine pour dissuader la Russie de l'envahir à nouveau après la conclusion d'un
accord de paix. Dans cette optique, Kiev a comme demande principale de rejoindre l'Otan, une possibilité catégoriquement rejetée par Moscou et exclue aussi par le président américain
Donald Trump. L'Ukraine, comme autre option, a évoqué avec les Européens la création d'un contingent militaire occidental qui pourrait être déployé dans le pays, avec le soutien de
l'Otan, en cas de paix. Une possibilité également fermement rejetée par Moscou. CESSEZ-LE-FEU Pour enclencher un processus diplomatique de résolution du conflit, Kiev appelle depuis
plusieurs semaines, comme l'administration de Donald Trump et les Européens, a un cessez-le-feu _«inconditionnel»_ de 30 jours préalable à des discussions. Vladimir Poutine, à ce stade,
a à chaque fois repoussé les demandes de cessez-le-feu de Kiev et de ses alliés, estimant que cela permettrait aux forces ukrainiennes, en difficulté sur le front, de se réarmer grâce aux
Occidentaux. Kiev demande aussi un échange de tous les prisonniers et le retour en Ukraine des milliers d'enfants envoyés en Russie.