
Menton : un procès pour le maire et l’ancien responsable des ports dans le cadre d’une explosive affaire financière
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MENTON : UN PROCÈS POUR LE MAIRE ET L’ANCIEN RESPONSABLE DES PORTS DANS LE CADRE D’UNE EXPLOSIVE AFFAIRE FINANCIÈRE Une enquête avait été ouverte fin 2023 concernant des dépenses
exorbitantes et peu en lien avec la gestion des ports de Menton par un ex-proche du maire Yves Juhel. Publicité Le maire de Menton (Alpes-Maritimes) et son ancien responsable des ports vont
comparaître au tribunal correctionnel de Marseille dans le cadre d’une explosive affaire de détournements de fonds publics qui secoue la cité du citron depuis près de deux ans. L’édile Yves
Juhel (Les Républicains) et le conseiller municipal Mathieu Messina, qui dirigeait la société publique locale (SPL) des deux ports mentonnais, ont été auditionnés et confrontés sous le
régime de la garde à vue, lundi matin au commissariat Auvare de Nice, avant d’être déférés à Marseille dans l’après-midi. Une première audience a été programmée le 17 octobre, mais elle ne
consistera qu’à fixer une autre date pour le procès, et ce à l’approche des élections municipales de mars 2026. La juridiction interrégionale spécialisée «économique et financière» avait
récupéré ce complexe dossier auprès du parquet de Nice, qui s’était dessaisi. Fin 2023, un audit accablant avait révélé des dépenses exorbitantes et peu en lien avec une gestion portuaire :
plus de 700.000 euros en hôtels de luxe, voyages, locations de voitures, restaurants et mets de luxe auraient été dépensés par Mathieu Messina sur le compte de la SPL. Mais une partie de cet
argent aurait aussi servi à rembourser les frais de la campagne d’Yves Juhel, élu en 2021 après le décès de Jean-Claude Guibal, maire pendant plus de 30 ans. Mathieu Messina était alors son
directeur de campagne avant de devenir adjoint aux Finances. Originaire de Corse, il a déjà été condamné à deux ans de prison avec sursis dans une affaire de travail dissimulé alors qu’il
coprésidait le club de football du Gazélec Ajaccio, une décision dont il a fait appel. «PAROLE CONTRE PAROLE» En juillet 2024, Yves Juhel, Mathieu Messina et 14 autres personnes avaient déjà
été placés en garde à vue après des perquisitions dans le cadre cette gestion controversée des ports de Menton. _«Depuis le début, mon client conteste tous les faits qui lui sont
reprochés»_, indique Me Philippe Soussi au _Figaro_, avocat du maire. _«C’est parole contre parole, mais j’ai de plus en plus le sentiment que la justice est utilisée à des fins
politiques»_, poursuit-il. Le parquet de Marseille avait requis une interdiction de paraître à la mairie pour l’actuel édile Yves Juhel (79 ans), mais il n’a pas été suivi par le juge des
libertés. _«J’ai défendu un arrêté de la cour de cassation en date du 20 mai dernier qui notifie que le contrôle judiciaire ne serait faire obstacle à un mandat électif. C’était sa mort
politique, mais c’est une victoire de la règle de droit»_, explique Me Philippe Soussi. _«Le dossier ne fait que commencer, Monsieur Juhel est aujourd’hui plus que combatif car on vient de
vivre l’enfer»_, ajoute-t-il. _«Monsieur Messina a pris ses responsabilités, il a assumé : il était l’exécutant mais il y avait un donneur d’ordres pour commettre ces infractions, notamment
pour certaines fausses factures»_, défend de son côté Me Caroline Peres-Canaletti. Dans cette vaste affaire politico-financière, la femme de Mathieu Messina a également reçu une convocation
pour emploi fictif.