
Narcotrafic à nice : un commando venu de la région parisienne tente de prendre le contrôle d’un point de deal, cinq interpellations
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Un arsenal lourd a été saisi, dont deux kalachnikovs et un pistolet-mitrailleur. L’affaire confirme l’escalade de la violence dans l’est de la capitale azuréenne, miné par les guerres de
territoires. Publicité Il s’en est fallu de peu pour que le sang coule à nouveau. Une série d’interpellations vient de frapper l’écosystème du narcotrafic qui gangrène le nord-est de Nice
(Alpes-Maritimes). Cinq hommes, tous originaires de la région parisienne, et âgés de 24 à 48 ans, ont été mis en examen à Marseille lundi pour leur implication présumée dans une tentative de
prise de contrôle violente du point de vente de stupéfiants dit de «Fenoglio de Briga», au cœur du quartier de Roquebillière, ont indiqué lundi soir les procureurs de Nice et de Marseille
dans un communiqué commun. Il s’agit d’une zone stratégique pour le narcotrafic, théâtre de multiples fusillades depuis plusieurs mois. Dès le 18 avril, le parquet de Nice avait été alerté
de la présence d’un groupe d’individus venus dans les Alpes-Maritimes avec la volonté d’en découdre. Leur objectif : évincer par la force les guetteurs et revendeurs en place, afin
d’installer leur propre réseau. Une enquête préliminaire avait été aussitôt ouverte par le pôle spécialisé du parquet, confiée au service interdépartemental de police judiciaire (SIPJ) 06.
KALACHNIKOVS ET PISTOLET-MITRAILLEUR Les investigations, combinant filatures, écoutes téléphoniques et surveillances physiques, avaient permis d’identifier cinq suspects, dont trois sont
issus de l’Oise et deux de Paris. Tous connus des services de police pour des faits de violences et de trafic de stupéfiants. Le 15 mai, les forces de l’ordre passent à l’action : quatre
suspects sont arrêtés dans le Val-d’Oise par la BRI de Versailles, le cinquième à Toulon par la BRI de Nice. Lors des perquisitions, notamment dans un appartement loué dans le Var, un
arsenal est découvert : deux fusils d’assaut de type kalachnikov, un pistolet-mitrailleur, un revolver et plusieurs centaines de munitions. Le lendemain, le parquet de Nice se dessaisit et
l’enquête est reprise par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille, en raison de la gravité des faits et de la dispersion géographique des protagonistes. Placés en garde
à vue puis déférés devant un juge à Marseille, les suspects ont été mis en examen pour «association de malfaiteurs en vue de préparer un crime en bande organisée», ainsi que pour
«détention, transport et acquisition non autorisés d’armes de catégories A et B». Quatre d’entre eux ont été placés en détention provisoire. Cette affaire s’inscrit dans un contexte de forte
tension sur les points de deal de Nice-Est. Le secteur de Roquebillière, adossé aux collines de l’Ariane, est devenu l’un des secteurs les plus disputés par ceux que le ministre de
l’Intérieur Bruno Retailleau qualifie de «narcoracailles». En janvier dernier, une kalachnikov avait été retrouvée dissimulée dans un bosquet voisin, peu après une fusillade. Le mois
suivant, un homme était tué en pleine rue à coups de feu, dans ce qui ressemblait fort à un règlement de comptes. Depuis, la municipalité a de son côté déployé une poignée d’agents de
sécurité privée sur place, suivant le modèle instauré de l’autre côté de la ville, dans le quartier des Moulins. Ces interpellations viennent, selon les magistrats azuréens, démontrer
l’efficacité _«des stratégies proactives mises en œuvre pour anticiper les passages à l’acte violents»_. Elles illustrent aussi _«l’articulation et la complémentarité»_ entre les
juridictions locales et la JIRS marseillaise, désormais au cœur de la lutte contre la criminalité organisée.