Harcèlement scolaire : de quoi parle-t-on ?

Harcèlement scolaire : de quoi parle-t-on ?


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Le ministère de l'Éducation nationale définit le harcèlement entre élèves comme "une violence répétitive, physique, verbale ou psychologique perpétrée par un ou plusieurs élèves à l’encontre


d’un de leurs camarades qui est dans l’incapacité à se défendre dans ce contexte précis".


Mais comment distinguer le harcèlement de l'intimidation, quand cette violence est impossible à détecter ?


Si tout le monde l'emploie, le terme de harcèlement n'est pas toujours le plus adapté. "C'est très subjectif, pointe Pascal Le Moing, conseiller technique au rectorat de Clermont-Ferrand. À


partir du moment où vous regroupez des personnes ensemble, il y a des interactions. Est-ce qu'elles sont du domaine de l'éducatif ? De l'apprentissage ? De la rivalité ? On apprend à vivre


ensemble, ça fait partie des missions de l'école. L'intimidation, il y en a partout, tous les jours, dans toutes les classes. Mais quand il y a des situations qui dégénèrent, ce n'est pas


normal."


Trois critères caractérisent une situation de harcèlement : la disproportion des forces (un rapport de domination s'installe entre un ou plusieurs élèves et une ou plusieurs victimes), la


répétition des faits et l'enfermement de la victime dans le silence.


À l'école, ça commence par une bousculade, un croche-patte, une tape sur l'épaule. Plus on monte en scolarité et en âge, moins le harcèlement va être physique. Au collège, il y a davantage


de violences verbales, avec des moqueries, des surnoms méchants, des insultes.  


Le harcèlement n'a donc rien à voir avec le vol d'un crayon ou la dispute dans la cour de récréation, si fréquente dans les écoles maternelles et élémentaires. D'ailleurs, Bertrand Gardette,


CPE du lycée La Fayette, à Clermont-Ferrand, ne parle pas de harcèlement avant le collège, mais d'intimidation.


Le harcèlement à l'école est une relation triangulaire : le harceleur, une victime et des témoins. Le rôle des pairs est déterminant, c'est ce qui le distingue du harcèlement entre adultes.


Le moteur du harcèlement, c'est la peur d'être exclu du groupe. "Cette angoisse conduit le harceleur à développer une stratégie qui détourne l'attention du groupe sur une victime, analyse


Bertrand Gardette. Regardez le nombre de SMS qu'ils s'échangent dans une journée et regardez leur contenu. Il n'y a quasiment rien, hormis des émoticônes. Pourquoi passent-ils la journée à


s'envoyer 250 messages dont le contenu est nul ? Ce qui est intéressant, c'est la fréquence. Comme chez les dauphins, le SMS permet d'être toujours rattaché à son groupe."


Même si les élèves de 6e, plus jeunes, donc plus vulnérables, sont plus exposés, le harcèlement se retrouve à tous les niveaux du collège.


Pour les enseignants, le harcèlement est difficile à déceler car il se produit rarement dans une salle de classe. Les lieux propices au harcèlement sont d'abord la cour, la cantine, les


couloirs, les toilettes... "D'où l'importance du rôle des agents dans un établissement", insiste Pascal Le Moing.


Il ne faut pas davantage compter sur la victime pour en parler à ses parents.


Alors comment reconnaître une situation de harcèlement ? "C'est très compliqué, répond Bertrand Gardette. Les symptômes sont les mêmes que ceux d'un élève en crise d'adolescence. Résultats


scolaires en chute rapide, absentéisme, repli sur soi, agressivité... Parmi les signes visibles, un seul peut être en lien directement avec le harcèlement, c'est la perte d'amis."


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