Affaire kalinka :quinze ans de prison pour krombach
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Pas un mot, pas un soupir : après l’énoncé du verdict, samedi soir, Dieter Krombach, 76 ans, mèches grise s et mise impeccable, serre très fort les mains de sa fille Diana, qui l’a toujours
soutenu et qui refuse de voir en lui un monstre capable de droguer des adolescentes pour abuser d’elles. Au contraire des jurés : la cour d’assises de Paris vient de condamner le médecin
allemand à quinze ans de réclusion pour son rôle dans la mort de sa belle-fille Kalinka Bamberski, 14 ans en 1982. Publicité Suivant les réquisitions de l’avocat général Pierre Kramer, le
jury n’a pas retenu la qualification de meurtre mais celle de "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Kalinka Bamberski avait été retrouvée
morte dans son lit, ce matin du 10 juillet 1982, au domicile familial de Lindau, en Bavière, où elle vivait avec sa mère et son beau-père. La suite après cette publicité Le verdict ne
devrait pas pour autant constituer l’épilogue de l’invraisemblable drame judiciaire franco-allemand entamé il y a 29 ans. Hier soir, l’un des avocats du Dr Krombach a, en effet, annoncé son
intention de faire appel : "L’affaire n’est pas finie. C’est inacceptable", a tonné Me Yves Levano, qui, dans la matinée, avait plaidé l’acquittement au motif que le dossier serait
vide, sans faits ni preuves, et ne reposerait que sur l’acharnement du père de Kalinka. Pour Me Levano, Krombach serait la victime de "deux justices qui se tournent le dos, ne se
comprennent pas" et ne veulent pas démordre de leurs certitudes. "Une situation inédite, ubuesque, dans laquelle il est une boule de flipper". La suite après cette publicité
André Bamberski, 74 ans, s’est battu pendant près de trente ans pour obtenir un procès en France. Il est allé jusqu’à organiser, en 2009, l’enlèvement du praticien allemand pour le livrer à
la justice française , au nom d’une intime conviction étayée par les innombrables lacunes de l’enquête allemande. Pour ce "père Courage", Krombach aurait tué Kalinka après l’avoir
violée, afin de l’empêcher de dénoncer ce crime. "SOUMISSION CHIMIQUE" Dans son réquisitoire, l’avocat général avait écarté cette hypothèse ; pour autant, il n’avait pas été tendre
avec l’accusé, un homme alors séduisant, amateur de très jeunes femmes dont plusieurs sont venues témoigner à la barre pour l’accuser de les avoir agressées sexuellement. Selon le
représentant du ministère public, Dieter Krombach aurait obtenu la "soumission chimique" de Kalinka en lui administrant un sédatif : une méthode que plusieurs femmes l’ont accusé
d’avoir employée à leur encontre. "Malheureusement, avec Kalinka, ce contrôle lui a échappé" et les produits administrés ont entraîné la mort de l’adolescente. La suite après cette
publicité La suite après cette publicité À la sortie de la salle d’audience, André Bamberski a dit sobrement sa satisfaction d’avoir assisté à un "procès complet et équitable" :
"Mon but est atteint, la justice a été exercée. Je vais pouvoir faire mon deuil". Avant d’espérer trouver le repos, il lui faudra comparaître devant le tribunal correctionnel de
Mulhouse et s’expliquer sur le rapt du médecin. "C’est l’enlèvement qui a choqué en Allemagne ", commente la correspondante à Paris de la chaîne d’outre-Rhin N24. "Le procès
n’a pas suscité beaucoup d’intérêt, il a été traité comme un simple fait divers". Source: JDD papier