Et si vous deveniez propriétaire du cottage cannois où séjourna Winston Churchill ?

Et si vous deveniez propriétaire du cottage cannois où séjourna Winston Churchill ?


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ET SI VOUS DEVENIEZ PROPRIÉTAIRE DU COTTAGE CANNOIS OÙ SÉJOURNA WINSTON CHURCHILL ?


Dire que ce cottage fait figure d'ovni dans l'exubérance cannoise est un euphémisme. Imaginez un petit pavillon en brique ocre blotti dans la nature sur les hauteurs de la


Croix-des-Gardes, l'un des quartiers les plus résidentiels et discrets de la ville. D'ailleurs, à moins d'en avoir connaissance, impossible de soupçonner l'existence de


ce ravissant cottage de plain-pied datant du XIXe siècle. Un secret bien gardé qui, derrière son architecture modeste et atypique, cache une histoire pour le moins inattendue, puisqu'il


demeure l'ultime vestige de la villa Rêve d'Or, bien connue des locaux, aujourd'hui disparue.


De cette demeure on ne sait hélas pas grand-chose, excepté – selon POP, la plateforme ouverte du patrimoine – qu'elle aurait été construite dans le quatrième quart du XIXe siècle et


serait passée en 1917 entre les mains de l'industriel suisse Paul Girod, acteur majeur de l'électrométallurgie. C'est à lui et à quelques photographies datant de 1947 que


l'on doit l'essentiel des informations inhérentes à la propriété.


À commencer par la plus enthousiasmante selon laquelle la maison aurait été louée en 1922 par Winston Churchill qui, entre les deux guerres mondiales, venait régulièrement se réfugier sur la


Côte d'Azur afin de s'adonner à son autre passion, la peinture. Le lien entre la Riviera et l'emblématique homme d'État fut tel que la mairie de Cannes lui a même


consacré il y a quelques mois une exposition – « Churchill à Cannes : peinture et politique » – où l'on pouvait justement y découvrir, à travers les documents et les photographies


présentés, certaines de ces œuvres.


Mais revenons à notre villa qui, hélas, connaîtra un sort moins glorieux. « La maison principale, vaste et élégante, se trouvait à l'ombre des grands arbres du parc, en retrait de la


lumière directe, raconte Vanessa Vic, de Sotheby's International Realty de Cannes-Côte d'Azur. On aimait alors se rendre dans le cottage d'été, plus lumineux, situé en


contrebas, pour y lire, peindre ou simplement profiter de la vue sur la mer et de la douceur méditerranéenne. »


Très endommagée durant la Seconde Guerre mondiale puis laissée à l'abandon, la propriété sera détruite au début des années 1960 et remplacée par un immeuble de grand standing signé par


l'architecte niçois George-Xavier Marguerita « dans un style moderne typique des résidences de luxe de l'époque : volumétrie rectangulaire, façades blanches, grandes baies vitrées


et balcons filants », comme le détaille le site collaboratif PSS-archi.eu.


Étonnamment, le petit pavillon est conservé et, « bien qu'intégré dans la copropriété, bénéficie d'une remarquable intimité, grâce à sa situation en retrait et à la générosité


végétale du parc », ajoute Vanessa Vic. Car s'il est un autre atout à la propriété, c'est bien ce jardin commun en pente aménagé à partir de 1928 par l'armateur grec Démitrius


Stathatos, nouveau propriétaire, où se déploient sur près de trois hectares non seulement des cyprès, des palmiers, des vignes, des cèdres du Liban, de la glycine, des arbres centenaires,


des terrasses, des escaliers, des haies, des murets de pierre, pergolas, mais aussi des vasques, des fontaines et un cadran solaire ornant des massifs, des paliers et des plates-bandes. Le


tout ouvert sur la grande bleue.


Panorama dont bénéficie aussi le cottage rénové il y a une dizaine d'années dans le respect total du bâti et en toute sobriété, comme en témoignent la brique ocre, à l'extérieur,


et le bois, la pierre de Bourgogne et les murs blancs, à l'intérieur. « C'est un bien qui vient du passé, note Vanessa Vic. Et la clientèle est à son image : étrangère et très


nostalgique de la Riviera vintage. »


Le cottage de l'ancienne villa Rêve d'or, c'est aujourd'hui 90 mètres carrés répartis entre un séjour, une salle à manger surmontée d'un skydome, deux chambres en


suite, une terrasse et un jardin privé de 900 mètres carrés, auxquels s'ajoutent le parc et la piscine de la copropriété. Le tout est proposé à la vente par Sotheby's International


Realty de Cannes-Côte d'Azur pour 1,290 million d'euros.


Selon Vanessa Vic, « c'est un bien très atypique, un petit pied-à-terre de vacances pour oublier la montre, le portable et le quotidien. On le prend en état – on ne peut ni le modifier


ni l'agrandir – comme on prendrait une voiture de collection. C'est aux propriétaires de s'adapter à l'existant ».