
Colère des agriculteurs : où en sont les blocages ? Le point sur la situation, mardi 30 janvier
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:

La colère des agriculteurs s'est poursuivie, mardi 30 janvier, dans les grandes villes de l'Hexagone et sur de nombreux axes routiers. Le monde agricole n'a pas relâché la
pression sur le gouvernement, alors que le Premier ministre Gabriel Attal a promis une « exception agricole française » lors de son discours de politique générale. Voici un point sur la
situation.
Recevez en avant-première les informations et analyses politiques de la rédaction du Point.
Merci ! Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :
Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.
Mobilisés sur l'A10, des agriculteurs ont démonté, à l'aide de leurs tracteurs, une glissière de terre-plein central au niveau de Janvry, dans l'Essonne, a appris _BFM TV_.
Ceci, afin de pouvoir occuper les deux sens de circulation.
> Mobilisation des agriculteurs: une glissière de terre-plein central > démontée sur l'autoroute A10 au niveau de Janvry (Essonne) pour > occuper les deux sens de circulation
pic.twitter.com/GxK7HslkIw > — BFMTV (@BFMTV) January 30, 2024
Aux alentours de 20 heures, deux blindés de la gendarmerie se sont installés sur l'autoroute A6, au devant d'une quinzaine de fourgons de CRS. Ils se sont placés à hauteur de
Chilly-Mazarin (Essonne), où se trouvent des tracteurs de la FDSEA de Seine-et-Marne, sans incidents toutefois, selon les forces de l'ordre. Sur cette portion d'autoroute, ils sont
à cinq minutes de Rungis et quinze de la capitale. « Notre détermination est complète et nous irons jusqu'au bout », a affirmé Pascal Verriele, agriculteur membre de la FDSEA mobilisé
sur l'A6. « On ne veut pas s'opposer (aux forces de l'ordre). On n'est pas dans une guerre. »
UN APPEL À BLOQUER LES « CENTRALES D'ACHAT » ET LES « INDUSTRIES AGROALIMENTAIRES »
À la suite du discours de politique générale de Gabriel Attal, la Confédération paysanne a appelé, dans un message sur X (ex-Twitter) à mettre l'accent sur « les lieux où
s'exercent cette pression sur nos prix : centrales d'achats (plateforme logistique de la grande distribution), marchés de gros, industries agroalimentaires et autres prédateurs de
la valeur ».
Les représentants de la FNSEA et des JA sont une nouvelle fois reçus à Matignon, ce mardi soir, par le Premier ministre Gabriel Attal et le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, selon
une information de _BFMTV_. Lundi, la réunion entre le Premier ministre et les présidents de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs avait duré trois heures et trente-cinq minutes.
Un convoi d'agriculteurs a poursuivi sa route, ce mardi, vers Rungis. Partis d'Agen, sous la coupe de la Coordination rurale, environ 200 tracteurs se dirigent vers le marché
d'intérêt national situé dans le Val-de-Marne, près de Paris. « Ce serait un gros rapport de force de passer » les barrages mis en place avec les blindés, a confié à l'AFP un
membre des forces de l'ordre sous le couvert de l'anonymat. « Cela irait à l'encontre de l'image qu'ils veulent donner », a ajouté cette source. Arnaud Rousseau,
président du syndicat majoritaire du secteur, la FNSEA, a critiqué, sur Europe 1, les « compétiteurs syndicaux qui veulent aller à Rungis pour faire le coup de force ».
La Commission européenne a annoncé ce mardi qu'elle envisageait d'adopter une nouvelle dérogation aux règles sur les jachères prévues par la Politique agricole commune. De
nouvelles règles dénoncées dans les manifestations d'agriculteurs en France et en Europe. La nouvelle PAC impose de garder 4 % de jachères ou surfaces non productives.
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau se rendra mercredi après-midi à Bruxelles « pour une série d'entretiens visant à accélérer le traitement des urgences européennes », a
indiqué son cabinet mardi dans un message à la presse. Il doit rencontrer entre autres les parlementaires européens du groupe centriste Renew Europe ainsi que le commissaire européen à
l'Agriculture, Janusz Wojciechowski. Plusieurs revendications portées par les agriculteurs en colère sont liées à la politique européenne.
Ce mardi 30 janvier, le péage de Saint-Quentin Fallavier (Isère) a été bloqué par les agriculteurs. En cause, le syndicat de la Confédération paysanne en Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) qui a
décidé avec ses militants de bloquer « un point stratégique et symbolique ». Le péage, situé au sud-est de Lyon sur l'autoroute A43, précède une plateforme logistique et commerciale
importante.
Alors qu'un cortège, parti lundi matin d'Agen, vise le marché de gros de Rungis, protégé par des blindés de la gendarmerie, quelque 150 agriculteurs avec leurs tracteurs, venus de
Haute-Garonne, du Gers, du Tarn et de l'Ariège ont bloqué ce mardi matin les accès à l'aéroport de Toulouse, selon le secrétaire général de la FDSEA Haute-Garonne, Luc Mesbah.
En Mayenne, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs ont emmuré les services de l'État mardi à l'aide de pneus, comme la Cité administrative de Laval, le centre des impôts de Mayenne ou
encore la sous-préfecture de Château-Gontier.
À Découvrir LE KANGOUROU DU JOUR Répondre Dans un autre registre, pommes, fromages, vins, lait ont été proposés à la dégustation aux passants devant la préfecture d'Indre-et-Loire. En
Corse aussi, une manifestation a eu lieu à 10 heures à Ajaccio, avec cortège de tracteurs roulant au pas jusqu'à la préfecture dans le centre-ville. Les représentants syndicaux se sont
entretenus pendant presque trois heures avec la préfecture de Corse.
« Les blocages autour de Paris comptent un millier d'agriculteurs et un peu plus de 500 engins », a affirmé lundi soir à l'AFP une source policière. « L'objectif de tenir
jusqu'à vendredi est manifeste. » Dans toute la France, « un peu moins de 10 000 agriculteurs étaient mobilisés sur le terrain » lundi, « avec près de 5 000 engins », selon cette même
source.