
Vladimir poutine, la guerre d'après : comment il se prépare à attaquer l'europe
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RUSSIE. SURVOLS DE DRONES, SABOTAGES, COLIS PIÉGÉS… DEPUIS DES MOIS, MOSCOU "TÂTE LE TERRAIN", TOUT EN RENFORÇANT SON ARSENAL ET SON ARMÉE. LE PRÉLUDE À UNE ATTAQUE À GRANDE
ÉCHELLE ? Aucune déflagration, pas même un coup de feu. Dans la nuit noire de ce jeudi 23 mai 2024, le bruit d'un moteur rompt la tranquillité du fleuve Narva. Il est trois heures du
matin passées quand un bateau de gardes-côtes russes franchit la ligne de bouées qui marque la frontière entre la Russie et l’Estonie. Ni une ni deux, les militaires embarquent 24 flotteurs,
puis rebroussent chemin. Une opération commando sans une goutte de sang versée aura suffi à gommer une partie de la frontière entre la Russie et un Etat de l’Otan. Le crime parfait.
L’Europe proteste, mollement. Un an plus tard, le statu quo demeure. L’Estonie crie dans le désert pour récupérer ses balises et restaurer son intégrité territoriale. Le Kremlin n’en a cure.
Pis, il récidive, cette fois dans le ciel. 13 mai 2025 : un avion de chasse Soukhoï Su-35 viole l’espace aérien estonien pour empêcher l’arraisonnement, par les autorités de Tallinn, d’un
tanker de la flotte fantôme russe – une armada de bateaux hors-la-loi destinés à contourner les sanctions contre les hydrocarbures. Sous bonne escorte, le pétrolier rejoint Primorsk, le plus
grand port russe de la Baltique. Mission accomplie. "Les Russes se sentent suffisamment forts pour nous défier, alerte James Sherr, spécialiste de la Russie attaché au Centre estonien
de politique étrangère, à Tallinn. C’est exactement ce qu’ils ont fait en envoyant ce chasseur. Cela signifie qu’ils acceptent déjà la possibilité d’une guerre contre l’Otan ou du moins l’un
de ses Etats membres. Or, nous avons reculé. Moscou nous teste en permanence. Nous échouons, test après test." Depuis janvier 2022, les Russes sont soupçonnés d’avoir commandité près
de 200 opérations ayant causé des dommages matériels et des perturbations importantes en Europe. L'ONG américaine Armed Conflict Location & Event Data (Acled) les compile dans une
étude parue le 22 mai : survols de drones, sabotages, espionnage, incendies criminels, colis piégés… Ces actes convergent vers un seul objectif, que résume le titre de ce rapport :
"Tâter le terrain". De plus en plus de voix craignent que ces coups de sonde moscovites ne soient qu’un prélude. Autrement dit, que cette guerre à bas bruit menée par Vladimir
Poutine de l’autre côté du mur de l’Otan se mue demain en conflit ouvert. _LIRE AUSSI : MARGUS TSAHKNA, MINISTRE ESTONIEN : "AVEC LA RUSSIE, NOUS AVONS UN DÉLAI DE TROIS À CINQ
ANS"_ Les services secrets européens prennent la menace très au sérieux. "Quand la guerre en Ukraine se terminera ou sera gelée, la Russie pourra libérer des ressources militaires
importantes et ainsi accroître sa capacité à constituer une menace directe", écrivent les renseignements danois dans leur dernier rapport sur le sujet. Alors, ils estiment que Moscou
sera en mesure de mener une guerre locale dans un Etat voisin dans les six mois, prêt à une guerre régionale contre les pays Baltes dans les deux ans et à un conflit de grande ampleur sur le
continent européen dans les cinq ans si les Etats-Unis se désengagent, comme l’a moult fois laissé entendre Donald Trump. "Nous nous préparons à tous les scénarios, de l’action
clandestine – comme on en voit de plus en plus ces derniers mois – à une attaque à grande échelle", confirme à L’Express le patron du renseignement militaire finlandais Pekka Turunen,
selon qui il faudrait au minimum trois ans à l’armée russe pour se reconstituer. L’EUROPE DE L’EST SE BARRICADE Signe de l’inquiétude ambiante, la Pologne et les pays Baltes, en première
ligne face à la menace, ont quitté au printemps la Convention d’Ottawa interdisant l’utilisation des mines antipersonnel depuis 1997 et se barricadent derrière des "dents de
dragon", ces barrières antichars alignant des dizaines de blocs de béton coniques de plusieurs tonnes. Varsovie, qui a doublé son budget de défense depuis le début de la guerre, a
investi plus de 2 milliards d’euros dans cette monumentale forteresse en bordure de la Biélorussie et de l’enclave russe de Kaliningrad. En Lettonie, des cours de défense nationale sont
obligatoires au lycée depuis la rentrée dernière ; en Pologne, c’est dès le primaire que les écoliers sont formés au maniement d’une arme à feu. _LIRE AUSSI : GUERRE EN UKRAINE : "EN
2035, LES POLONAIS AURONT LA PREMIÈRE ARMÉE D’EUROPE ET DE LOIN"_ Ces Etats le savent : ils n’ont pas de temps à perdre. Derrière les frontières de l’Europe septentrionale, les Russes
fourbissent déjà leurs armes. Dès juin 2023, ils déploient leurs ogives nucléaires en Biélorussie, aux portes de la Pologne. Plus à l’ouest, Kaliningrad, nichée au cœur de l’Union européenne
entre la Pologne et la Lituanie, muscle sa capacité nucléaire en s’équipant de nouveaux navires, avions et systèmes de missiles. A domicile aussi, l’Etat russe finance une vaste campagne de
rénovation de ses infrastructures nucléaires. Son ampleur est révélée dans une enquête des journaux danois et allemand _Danwatch_ et _Der Spiegel, _qui ont eu accès à des fuites massives de
données relatives aux achats militaires russes. Dans ces deux millions de documents, ils ont trouvé des centaines de plans cartographiant ces installations sensibles. "Des bases
entières ont été presque rasées et reconstruites à partir de zéro ; des centaines de nouvelles casernes, tours de guet, centres de contrôle et bâtiments de stockage ont été érigés ; et
plusieurs kilomètres de tunnels ont été creusés", indiquent les journalistes. L’ARMÉE RUSSE PLUS GRANDE QU’AVANT LA GUERRE Dans l’Arctique, plusieurs bases aériennes sont en cours de
rénovation, l’aérodrome de Severomosk-2 est de nouveau actif depuis 2022. La base de Kamenka, à une soixantaine de kilomètres de la Finlande, grossit à vue d’œil. "A Kamenka, nous avons
vu apparaître après l’hiver 2024 près de 140 tentes pouvant héberger jusqu’à 2 000 soldats, raconte Emil Kastehelmi, analyste au Black Bird Group, une équipe spécialisée dans les recherches
en sources ouvertes. Il s’agit là des signes les plus évidents de l’expansion des brigades russes en divisions." L’armée russe ne s’en cache pas : elle a annoncé une réforme fin 2022,
peu de temps après les demandes d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède. Le plan promet d’augmenter les effectifs de 30 % pour atteindre 1,5 million de soldats d’ici à 2026 et de
créer de nouvelles unités sur le flanc ouest du pays. Parmi elles, le "44e corps d’armée" sera positionné dans la région de Carélie, mitoyenne de la Finlande. "Cette réforme
doit s’achever fin 2026. Mais au rythme où vont les choses, cet objectif paraît très ambitieux. Pour l’instant nous ne voyons que de petits pas", tempère le brigadier général Pekka
Turunen. "Paradoxalement, la présence russe est faible dans notre région, car la guerre en Ukraine mobilise l’essentiel de la main-d’œuvre et de l’équipement militaire", abonde
Lembit Uibo, l’ambassadeur d’Estonie en France. _LIRE AUSSI : VERA GRANTSEVA : "LA STRATÉGIE DE POUTINE RESTE LA GUERRE TOTALE CONTRE L’EUROPE"_ Il n’empêche que Moscou a d’ores et
déjà de quoi frapper, au moins ponctuellement, ses voisins baltes. La base de Louga, située à seulement 120 kilomètres de la frontière estonienne, stockerait plusieurs missiles Iskander
dans des hangars récents, où la température est contrôlée, gage d’une meilleure conservation, relate une enquête publiée fin 2024 par l’hebdomadaire estonien _Eesti Ekspress._ "Avec une
portée de 500 kilomètres, ils peuvent être utilisés pour atteindre même les régions les plus occidentales de l’Estonie", précise ce média, qui a décortiqué les données satellites de
dizaines d’installations militaires russes. "Ces images montrent que certains équipements sont flambant neufs, poursuit-il. Cela remet en cause la croyance répandue selon laquelle
l’armée russe ne dispose que de stocks datant de l’ère soviétique." Il n’en est rien. Vladimir Poutine ne lésine pas sur les moyens pour moderniser son armée. Le budget de la défense
atteint cette année des sommets, à 130 milliards d’euros. L’économie tout entière est tournée vers l’effort de guerre et Moscou sait compter sur la complicité de partenaires peu scrupuleux,
Pékin en tête, pour lui fournir des technologies stratégiques sous embargo occidental. Les résultats sont déjà perceptibles. "La Russie remplace ses véhicules de combat et ses munitions
à un rythme sans précédent", constate en avril 2025 le général Christopher Cavoli, chef du commandement des Etats-Unis en Europe devant le Sénat américain. Tout aussi inquiétant,
l’état-major recrute à tour de bras. "Malgré de lourdes pertes sur le champ de bataille en Ukraine [NDLR : estimées à 790 000 morts ou blessés], l’armée russe se reconstitue et croît à
un rythme plus rapide que ce que la plupart des analystes avaient prévu. En fait, elle est aujourd’hui plus grande qu’elle ne l’était au début de la guerre." AMBITIONS IMPÉRIALISTES
Mais face à l’Ukraine, la masse ne fait pas tout. Kiev a montré le 1er juin les failles de l’ennemi, en frappant sur son territoire jusqu’en Sibérie dans une spectaculaire attaque coordonnée
de drones, infligeant plusieurs milliards de dollars de pertes. Sur le front, les Russes ne contrôlent "que" 70 % du Donbass, que Vladimir Poutine prétend avoir annexé. "Le
Kremlin est probablement résigné à la situation actuelle, avance Tomas Ries, maître de conférences au Collège de défense nationale à Stockholm, en Suède. Il ne craint pas que les Ukrainiens
gagnent et semble s’être fait à l’idée qu’une grande victoire serait trop coûteuse et peut-être impossible. Dans ces conditions, autant laisser le front se figer et miser sur la création
d’une force militaire prête pour un conflit ultérieur." L’aspirant "tsar" n’a jamais fait mystère de ses ambitions impérialistes. Il se prend même à en plaisanter, en 2016,
sur un plateau télé à l’occasion d’un quiz de géographie pour enfants. "Où s’arrête la frontière de la Russie ?", demande le président à un candidat haut comme trois pommes en
costard-cravate. "Au détroit de Béring, en face des Etats-Unis", rétorque doctement le gamin, droit comme un I aux côtés du chef de l’Etat. Mauvaise réponse… "La frontière de
la Russie ne s’arrête nulle part !", rectifie le patron du Kremlin, goguenard. L’inventeur du poutinisme, Vladislav Sourkov, longtemps l’éminence grise du président, ne dit pas autre
chose dans l’interview – elle, très sérieuse – qu’il a accordée à L’Express, en mars dernier : "Nous nous étendrons dans toutes les directions, aussi loin que Dieu le voudra et que nous
en aurons la force. L’important est de ne pas s’emballer et de ne pas s’attaquer à un trop gros morceau." _LIRE AUSSI : FABIAN HOFFMANN : "LA FRANCE EST L’UN DES SEULS PAYS
EUROPÉENS QUE VLADIMIR POUTINE RESPECTE VRAIMENT"_ D’abord, matraquer l’opinion publique à coups de contre-vérités, si fumeuses soient-elles. Dernière trouvaille en date : l’URSS existe
toujours. Bon sang, mais c’est bien sûr ! La chute du bloc en 1991 ? Un vilain quiproquo. L’indépendance des ex-républiques soviétiques ? Aux orties. "La procédure de la soi-disant
dissolution a été violée", affirme sans ciller Anton Kobyakov, conseiller spécial de Vladimir Poutine. Et de poursuivre ses arguties à la tribune du Forum juridique international de
Saint-Pétersbourg, ce 21 mai : "Si l’Union soviétique n’est pas légalement dissoute, la crise ukrainienne peut être considérée comme une affaire interne plutôt que comme un conflit
international." Nous y voilà. "C’est le rêve des faucons du Kremlin : faire renaître l’URSS de ses cendres, commente la politologue russe Vera Grantseva, en exil en France depuis
2020. La Biélorussie a déjà un statut d’Etat vassal depuis qu’elle a signé un traité d’union avec la Russie en 1999. Cela s’inscrit dans la droite ligne du projet nationaliste d’Alexandre
Soljenitsyne, pour qui la Russie ne pouvait exister en tant qu’empire que si elle incorporait la Biélorussie, l’Ukraine et le nord du Kazakhstan." POKER MENTEUR Mais Vladimir Poutine
voit plus loin… Et depuis bien longtemps. En juillet 2014, trois mois après l’annexion de la Crimée, il énonce sa doctrine devant les ambassadeurs russes : "Je voudrais dire clairement
à tous que notre pays continuera à défendre activement les droits des Russes, nos compatriotes à l’étranger, en utilisant toute la gamme des moyens disponibles – des moyens politiques et
économiques aux opérations relevant du droit international humanitaire et du droit de légitime défense." Fidèle au manuel des Soviets, Moscou mène ses guerres au nom de la paix, comme
lorsque l’URSS, armée jusqu’aux dents, sponsorisait le Conseil mondial de la paix et faisait campagne, à l’étranger, contre les armes nucléaires. Eternel bluff, réinterprété par Poutine ad
nauseam. Ainsi ce dernier prétend-il vouloir négocier un cessez-le-feu avec l’Ukraine en imposant ses conditions maximalistes, en priorité que Kiev abandonne les cinq régions convoitées par
son agresseur et renonce définitivement à toute adhésion à l’Otan. _LIRE AUSSI : EXCLUSIF. VLADISLAV SOURKOV, LE VRAI MAGE DU KREMLIN : "LA GUERRE EN UKRAINE PERMETTRA DE SÉPARER LES
BREBIS ET LES BOUCS"_ "La Russie n’a aucun intérêt à mener de véritables négociations tant qu’elle n’estime être au bord d’une défaite militaire ou au seuil d’une victoire
politique, juge le stratège James Sherr. Les Russes sont très constants dans leurs demandes. Si des puissances occidentales clés, et peut-être seulement les Etats-Unis, disent : "Nous
sommes prêts à discuter sur cette base", alors Poutine sera intéressé par des négociations. Tant qu’ils n’en sont pas là, il utilise les négociations en guise d’opérations de
reconnaissance, pour jauger l’évolution des positions des Occidentaux." Le très volatil Donald Trump pourrait finir par céder aux appels de son homologue. Son envoyé spécial sur ce
dossier, Keith Kellogg, a estimé le 30 mai que l’inquiétude de la Russie concernant l’élargissement de l’Otan vers l’Est était "légitime" et que celui-ci était exclu. LES MAILLONS
FAIBLES DE L’EUROPE L’épilogue de ce jeu de poker menteur pèsera lourd sur l’avenir du Vieux Continent. "Pour l’heure, les Russes pensent qu’ils sont en position de force en Ukraine,
estime James Sherr. L’indice le plus évident est qu’ils investissent très sérieusement dans leur prochaine guerre, en Europe." Plusieurs maillons faibles sont d’ores et déjà identifiés.
Parmi eux, la Lettonie, coincée entre l’Estonie au nord et la Lituanie au sud. 35 % de sa population est d’origine russe, 50 % dans la capitale, Riga. "L’Etat n’y a pas suffisamment
investi pour éliminer tous les espions russes qui infiltrent les services de police et de renseignement, assure un expert militaire norvégien. En Lettonie, on redoute une opération russe
semblable à l’annexion de la Crimée en 2014, utilisant beaucoup d’agents déjà infiltrés et l’élément de surprise : un pays qui se réveille le matin de Noël avec un nouveau gouvernement
installé." Moins spectaculaire et sûrement plus probable, une attaque très localisée destinée à tester la réaction de l’Otan, en ciblant par exemple une petite ville frontalière comme
Narva, en Estonie. De l’autre côté du fleuve du même nom, siège la forteresse médiévale de la cité russe d’Ivangorod. "Si les Russes frappent ici, ce ne sera pas forcément pour prendre
l’Estonie, mais pour casser l’unité de l’Otan, présage Tomas Ries. Ce serait une provocation sur l’article 5 [NDLR : la clause de solidarité], qui devrait mener à l’implication des alliés.
Mais si les Russes menacent d’utiliser l’arme nucléaire, l’Otan aura d’énormes difficultés à présenter un front uni, car nous ne sommes pas prêts. Nous n’avons aucune dissuasion
européenne." Autre cible balte : le port lituanien de Klaipeda – non loin de Kaliningrad –, point névralgique pour les opérations de l’Otan dans la région. D’après l’hebdomadaire _Eesti
Ekspress,_ l’armée russe y a déjà envisagé une opération en 2015. "Ce plan prévoyait que la 561e unité de renseignement navale franchisse la frontière lituanienne sans être repérée
dans un délai de dix à douze jours, puis se concentre sur un emplacement précis de la côte de la mer Baltique, précise-t-il. Un poste de surveillance devait être établi et des opérations de
renseignement radio devaient être menées. Leurs missions comprenaient également le minage des infrastructures portuaires, telles que les grues de chargement, les jetées ou les docks. Cela
compromettrait la capacité de l’Otan à approvisionner ou à déployer des forces pour des opérations dans la région." Sans réponse dissuasive dans l’un ou l’autre de ces scénarios,
l’Organisation transatlantique perdrait sa raison d’être. Moscou n’attend que ça. Sur le papier, elle a de quoi se défendre – tant que les Etats-Unis y restent engagés : des moyens de
renseignement très sophistiqués, des avions dernier cri, des missiles longue distance de grande précision… En théorie, elle en a aussi la volonté. Reste l’essentiel : joindre les actes à la
parole. "Si vous êtes en Russie, vous observez des déclarations occidentales éloquentes tous les jours, beaucoup d’allers-retours en avion, de sommets et de bouts de papier… mais peu de
décisions concrètes. Et plusieurs cas où les alliés ont clairement mis la pédale douce, voire reculé", déplore James Sherr. Soyons-en sûrs : Vladimir Poutine n’en rate pas une miette.