La place des cadets dans la famille royale du royaume-uni

La place des cadets dans la famille royale du royaume-uni


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ACTUALITÉ. ILS N'ÉTAIENT PAS DESTINÉS À RÉGNER ET POURTANT. HÉRITIERS DE SECOURS QUI DÉFRAIENT MALGRÉ EUX LA CHRONIQUE, ILS PEINENT À SE FAIRE UNE PLACE. AINSI SE DESSINE LE DESTIN DU


NOUVEAU BÉBÉ DE KATE ET WILLIAM. Depuis des mois, il est le membre le plus populaire de la famille royale, devant même ÉLISABETH II, et KATE, la duchesse de Cambridge, et son frère WILLIAM à


qui le trône est pourtant promis. HARRY superstar, organisateur d'événements internationaux à l'intention des gueules cassées des guerres d'Irak ou d'Afghanistan,


présent auprès du PRINCE DE GALLES dans ses visites officielles, engagé auprès des plus démunis, souriant et charmeur. Et toujours célibataire. Le prince idéal, même s'il n'en a


pas toujours été ainsi. Loin de là. LA VIE MOUVEMENTÉE DES CADETS WINDSOR Outre-Manche, la vie des cadets de la famille royale n'est pas un long fleuve tranquille. À preuve, le


singulier destin de l'aïeul de Harry, le PRINCE GEORGE. Né en 1865, il est le cadet de dix-sept mois d'ALBERT VICTOR, l'héritier. Les deux frères sont élevés ensemble


jusqu'à leurs 17 ans où ils sont séparés après un tour du monde et trois années à servir sur un navire de Sa Très Gracieuse Majesté. L'aîné part se former à son futur métier de


roi, à Cambridge. George poursuit sa carrière dans la marine. Goûtant peu les choses de l'esprit et les mondanités, il limite ses loisirs à la chasse et à la philatélie. Quand il


n'est pas en mer. GEORGE V ÉTAIT LE CADET DU ROI EDOUARD VII Il a 26 ans lorsque son frère succombe à une pneumonie. George devient le second successible à la couronne après son père,


le futur Edouard VII. Et va jusqu'à épouser la fiancée du défunt, MARY DE TECK. Duc et duchesse d'York, ils coulent ensemble une existence bourgeoise et retirée à York Cottage, sur


le domaine de Sandringham. Jusqu'à la mort de VICTORIA. EDOUARD VII associe très vite son fils à son règne pour mieux le préparer et les voyages officiels de Mary et George se


succèdent à travers le monde. LE ROI QUI A MODERNISÉ LA MONARCHIE Le 6 mai 1910, GEORGE V monte à son tour sur le trône. Malgré son incapacité chronique à exprimer ses sentiments, fût-ce à


ses enfants, il gagnera le coeur de ses sujets à travers la Grande Guerre et les bouleversements qu'il va devoir affronter. Paradoxe suprême, ce monarque froid, naturellement distant,


réforme la monarchie en profondeur. Pour répondre au sentiment anti-allemand, il change le nom de la dynastie et les SAXE-COBOURG-GOTHA deviennent les WINDSOR. Face à la montée du socialisme


et aux mouvements ouvriers, il se rapproche ostensiblement du peuple, nomme pour la première fois un Premier ministre travailliste, prône la conciliation durant les grandes grèves de 1926.


Seule tache dans la vie de ce "type très ordinaire", comme il se définissait lui-même, son refus tragique d'accueillir en Angleterre son cousin, le tsar déchu NICOLAS II et sa


famille. Par peur d'une contagion révolutionnaire. EDOUARD VIII ABDIQUE EN FAVEUR DE SON FRÈRE, GEORGE VI À la génération suivante, l'histoire bégaie, sans vilain jeu de mots. Si


le prince de Galles ne meurt pas de façon prématurée, il ne laisse pas d'inquiéter son père, sa famille et une partie de la classe politique. EDWARD, que tout le monde appelle David, de


son dernier prénom, est beau, charismatique, populaire. Il a le verbe facile. Il est aussi célibataire, coureur de jupons et inconséquent. Les affaires de l'État l'ennuient. Et le


voilà bientôt sous la coupe d'une Américaine divorcée et remariée, WALLIS SIMPSON. Son frère cadet ALBERT, dit Bertie, est aux antipodes. De santé délicate, hypersensible, moqué par


son frère pour ses problèmes d'élocution, il se révèle tenace, consciencieux et animé par un profond sens du devoir. Au surplus il épouse ELISABETH BOWES-LYON, aussi exubérante et


rayonnante que lui est introverti. Un ménage heureux qui donne naissance à deux princesses. Grâce à Bertie la succession est assurée. Lorsque son père meurt et que l'éphémère EDOUARD


VIII abdique pour épouser Wallis, BERTIE ET ELISABETH, duc et duchesse d'York, se trouvent en première ligne et font face. Le cadet est couronné sous le nom de GEORGE VI. Comme son


père, il affrontera un conflit mondial, et mieux encore que lui, il fera montre de qualités humaines et d'un courage qui rendront à la monarchie britannique tout son lustre. MARGARET,


LA CADETTE AMOUREUSE La légende familiale se forge autour de "nous quatre": le couple souverain et ses deux filles, la princesse héritière ELISABETH -Lilibet pour ses proches-, et


MARGARET, la cadette espiègle, primesautière, charmeuse à faire fondre les pierres. Une jeune fille moderne et amoureuse du _group captain _PETER TOWNSEND, un héros de la guerre, hélas


divorcé et père de famille. Le scandale EDOUARD VIII-WALLIS SIMPSON est encore dans toutes les mémoires. Un mariage est hors de question. Pourtant, la romance dure, les médias se passionnent


pour cette princesse rebelle et malheureuse. Qui finit par rendre les armes. Margaret n'a pas osé renoncer à ses titres et prérogatives pour épouser Peter envers et contre tout. La


princesse s'étourdit, devient l'icône de la jeunesse dorée et bohème de Londres, fréquente artistes et chanteurs à la mode mais, à la moindre familiarité que son attitude


encourage, rappelle vertement son statut d'altesse royale. UNE VIE SENTIMENTALE CONTRARIÉE Elle ne sortira jamais de cette ambiguïté. Son mariage avec le photographe star ANTONY


ARMSTRONG-JONES sera couronné par la naissance de deux enfants et finira en divorce. Notamment à la suite de la liaison de la princesse avec RODDY LLEWELLYN, un garçon de dix-sept ans son


cadet. Un échec de plus, une amertume à savourer goutte à goutte, bouffée après bouffée. Margaret ne se déplace plus sans un verre de gin ni son interminable fume-cigarette. Les scandales se


succèdent. La santé de la sulfureuse cadette décline. Jusqu'à ce 9 février 2002 où elle cause un ultime chagrin à sa mère en mourant quelques semaines avant elle. LA PRINCESSE ANNE,


OUBLIÉE APRÈS LA NAISSANCE DU PRINCE ANDREW Chez les enfants de sa soeur, ÉLISABETH II, la singularité est qu'il y a deux deuxièmes successibles. ANNE d'abord, pendant presque dix


ans, la petite princesse aux boucles blondes jugée trop petite pour assister au couronnement de sa mère, en 1953. Avec CHARLES, elle forme un duo irrésistible. Sportive, dure au mal,


volontaire, elle développera sa vie durant un sens du devoir qui en fait aujourd'hui encore l'un des membres les plus actifs du clan Windsor au service de la Couronne. Même si la


règle de primogéniture à préférence masculine, aujourd'hui abandonnée, fera ensuite passer Anne derrière ses plus jeunes frères. Lorsqu'ANDREW voit le jour, en 1960, c'est lui


qui devient l'héritier de secours. Sa naissance a lieu à un moment où le règne de sa mère est déjà affirmé, où elle dispose de plus de temps pour sa famille et sa progéniture. Andrew


devient vite le fils préféré, aussi insouciant que choyé, loin de la rudesse et de la distance qu'ont connues les deux aînés, élevés dans l'idée que leurs parents comme eux-mêmes


avaient avant tout des devoirs à accomplir. Andrew c'est un rire tonitruant, communicatif, des plaisanteries de collégien, parfois jusqu'au milieu des visites officielles. Jeune


homme, ses frasques avec la starlette Koo Stark défraient la chronique, mais RANDY ANDY redore son blason et cueille les lauriers de la gloire comme pilote d'hélicoptère durant la


guerre des Malouines, en 1982. GAFFEUR ET MALADROIT, LE PRINCE ANDREW FAIT TÂCHE La reine exulte et fait d'Andrew son aide de camp personnel. Si sa carrière se poursuit au sein de la


Marine, c'est sa vie personnelle qui de nouveau prend le pas aux yeux du public. En 1986, il épouse la flamboyante SARAH FERGUSON, fille de l'entraîneur de polo du duc


d'Édimbourg, son double en féminin, deux éléphants dans un magasin de porcelaine. Les maladresses et entorses au protocole amusent puis bientôt agacent. L'horizon se charge de


scandales. Deux ans seulement après la naissance de la seconde fille du couple, le duc et la duchesse d'York se séparent puis divorcent en 1992 après la publication dans le monde entier


de photos de Sarah en compagnie d'un conseiller financier trop empressé. En 2001, Andrew quitte la Marine cette fois pour devenir une sorte d'ambassadeur chargé de promouvoir


l'investissement et les échanges britanniques à travers le monde. C'est le temps des voyages à l'utilité parfois critiquée, surtout lorsqu'ils s'accompagnent de


parties de golf sur les plus beaux greens de la planète. Les scandales refleurissent, jusqu'au dernier en date où des accusations de relations "inappropriées" avec une mineure


sont portées contre Andrew. Un cadet bien encombrant, aujourd'hui sixième dans l'ordre de succession. HARRY, DANS LES PAS DE SON ONCLE? Longtemps, il a été dit que HARRY, le


second fils du prince de Galles, marchait sur les traces de cet oncle gaffeur au-delà du supportable. Même si les cadets ont droit à une certaine indulgence, il n'est pas toujours


facile pour eux de se trouver une raison d'être. Harry se révèle un casse-cou au regard rieur, au charme indéniable. Lui aussi a fait les choux gras des tabloïds d'Outre-Manche,


par ses mimiques enfantines d'abord puis pour avoir fumé de la marijuana, pour son goût de la fête au-delà de toute limite. Et puis il y a eu l'affaire du déguisement de mauvais


goût avec un pseudo-uniforme de l'Afrika Korps. Et plus récemment la malheureuse partie de strip billard à Las Vegas, en 2012. Une peccadille qui n'aurait jamais été portée à la


connaissance du public une génération plus tôt, puisque les téléphones portables n'existaient pas, a fortiori dotés d'appareils photographiques. TRÈS POPULAIRE, LE PRINCE HARRY A


TROUVÉ SES MARQUES Quoi qu'il en soit, la comparaison entre ANDREW et HARRY a ses limites. S'il a été aimé et chéri par ses deux parents comme son oncle le fut, il a connu une


éducation plus proche de la normale, plus au contact aussi des citoyens ordinaires. Et il a noué un lien très fort avec son frère aîné quand tous deux ont été les témoins douloureux du


délitement du mariage de CHARLES et DIANA. Naturellement extraverti, tout enfant il a dit en riant à WILLIAM que s'il ne voulait pas devenir roi, il n'avait pas à s'inquiéter,


lui le remplacerait volontiers. Une plaisanterie qui indique malgré tout qu'il avait déjà conscience d'un rôle public à jouer. Surtout, il n'a pas 13 ans lorsque la tragédie


le rattrape avec la mort de sa mère. À ce titre, l'enfance de Harry est aux antipodes du bonheur insouciant d'Andrew. Certes, lui aussi va un temps choisir la carrière des armes,


et même servir à deux reprises en première ligne pendant la guerre d'Afghanistan, devenir pilote d'hélicoptère. Mais derrière le sourire ravageur, le jeune prince cache le désir de


se dépasser sans cesse, de s'imposer de nouveaux défis, de servir et de se montrer digne de DIANA, d'être lui aussi un prince des coeurs. Jeune capitaine, il quitte


aujourd'hui l'armée pour justement rejoindre la "firme" Windsor à plein-temps, souvent au côté de son père, multiplier les actions caritatives. À l'heure où WILLIAM


reste encore un peu en réserve et se donne du temps pour offrir à ses enfants une vie de famille normale, Harry incarne cette nouvelle génération royale que plébiscitent les Britanniques.


QUELLE PLACE POUR LE CADET DE GEORGE? Et le nouveau bébé Cambridge dans tout ça? Il s'inscrit dans cette lignée d'héritiers en second et devra au fil des ans choisir duquel


s'inspirer. Une chose est sûre, quel que soit le nombre d'enfants qu'auront les Cambridge, et leur sexe, la toute nouvelle loi de primogéniture absolue l'assure de son


rang dans l'ordre de succession au trône. De façon définitive. Le seul mystère reste de savoir quelle place il occupera, plus tard, dans la grande saga des Windsor et au sein de la


nation. Mais cela, il convient de l'abandonner au soin de la providence.