"vous êtes ce qui fait la honte de la feria d’alès ! " : les mauvais comportements de festaïres se retrouvent devant le tribunal correctionnel


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Après cinq jours de festivités dans la capitale des Cévennes, une série de comparutions immédiates était audiencée, ce lundi 2 juin, au palais de justice, situé justement au beau milieu du


centre névralgique de la fiesta. Ces deux-là apparaissent contrits, avec leurs T-shirts déchirés et quelques blessures, dans le box des prévenus du tribunal correctionnel d’Alès, dans le


Gard, ce lundi 2 juin. Comme d’autres, ils sont jugés en comparution immédiate pour des méfaits commis durant la feria de l’Ascension (lire aussi ci-dessous), qui a eu lieu du 28 mai au 1er 


juin. Eux, Cévenols âgés de 32 ans et 24 ans, ont fait fort dans la nuit de samedi à dimanche, à 2 h 20 du matin, devant le bar musical BM. Alors que les forces de l’ordre évacuent le


boulevard Louis-Blanc parce que la fête est finie, ils insultent et, comme en témoignent les images de vidéoprotection de la Ville, assènent de nombreux coups à deux policiers, ainsi qu’à


l’animal de la maître-chien qui les accompagne. Devant les magistrats, les prévenus, en état d’ivresse au moment des faits, se souviennent de peu de choses, s’excusent, larmoient parfois.


Mais les faits restent graves. Ils expliquent qu’ils étaient là parce qu’ils voulaient entrer dans le BM, mais que la porte s’était refermée devant eux le temps qu’il y ait moins de monde à


l’intérieur. Pour sa part, Me Joris Numa, partie civile, met sur la table des débats, par exemple, qu’un policier _"au sol, allongé par une patate, se retrouve avec quelqu’un à


califourchon sur lui et qui en rajoute"_. Quentin Larroque, le substitut de la République, ne décolère pas : _"On a atteint le summum de ce qu’il ne se fait pas dans une société


civilisée. Il ne suffit pas d’arriver au tribunal comme une âme en peine pour échapper à la sanction. C’est trop facile !"_ Alors qu’il requiert, le plus jeune des prévenus essuie ses


larmes. Le parquetier renchérit : _"Il n’y a que vous qui vouliez l’opération coup de poing. Alors, pitié, stop les pleurs ! […] Vous êtes ce qui fait la honte de la feria


d’Alès."_ Il réclame une peine identique pour chacun : un an de prison, dont quatre mois avec sursis probatoire, et un mandat de dépôt. Me Gilbert Bekale, en défense, tente d’échapper à


l’incarcération sèche. _"Ce jour-là, quand on a un casier judiciaire vierge, c’est celui où tout a glissé"_, plaide-t-il. _"Ce ne sont pas des faits d’habitude."_ Même


si de tels agissements ne semblent pas être leur quotidien, ils restent teintés de _"gravité"_, rappelle Cécile Baessa, la présidente, lorsque le tribunal rend sa décision. Ces


natifs d’Alès sont condamnés à 18 mois d’emprisonnement, dont 12 avec sursis probatoire. Et le mandat de dépôt délivré les conduit directement à la maison d’arrêt de


Villeneuve-lès-Maguelone. DES FESTAÏRES VENUS D’ISÈRE S’EN PRENNENT À UNE POLICIÈRE Ils sont quatre amis originaires des environs de Grenoble venus participer à la feria. Le jeudi de


l’Ascension, vers 20 h 15, ils se font remarquer lors d’une altercation devant la bodega du Cristal… et les forces de l’ordre découvrent un couteau sur deux d’entre eux. Leurs deux


camarades, ivres, se montrent alors virulents et s’en prennent à une fonctionnaire de la police nationale ; celle-ci est poussée et saisie par son gilet pare-balles dans l’intention de la


faire chuter. Trois mis en cause, âgés de 19 et 22 ans, sont jugés ce lundi 2 juin (le dernier, inconnu de la justice fera l’objet d’un avertissement pénal). Contre le porteur de la lame, le


parquet requiert six mois ferme ; et un an, dont la moitié avec sursis probatoire, pour les agresseurs. Le premier écope de 1 000 € d’amende ; les deux autres de 12 mois avec sursis simple


et de 18 mois avec sursis simple. UN MARGINAL SE RETROUVE INTERDIT DE SÉJOUR À ALÈS Au petit matin du dimanche 1er juin, un marginal de 43 ans tente de pénétrer dans la bodega du Louis Blanc


et l’agent de sécurité lui fait barrage. Ce SDF, porteur d’une tige métallique, sort alors un couteau. Il est interpellé peu après, devant la cathédrale, avant la messe sévillane. Jugé ce


lundi 2 juin, celui-ci nie et tient des propos lunaires, à tel point que son avocat, Me Gilbert Bekale, souligne_ "l’incohérence du prévenu"_ qui _"a une autre grille de


lecture"_ en ce qui concerne sa _"perception de la réalité"_. Si le ministère public réclame huit mois de prison et un mandat de dépôt, ce quadragénaire s’en sort avec six


mois avec sursis simple et une interdiction de paraître à Alès durant trois ans. LES POLICIERS MUNICIPAUX DANS LE COLLIMATEUR DEPUIS LA VEILLE Le 31 mai, cet Alésien de 30 ans, qui n’a


pourtant pas bu d’alcool, en a visiblement après les policiers municipaux qu’il croise en se rendant à une animation vachettes près de la place Gabriel-Péri. Car, à l’entendre, lorsqu’ils


étaient intervenus lors d’un vif échange verbal, la veille, lors d’un autre rendez-vous taurin au même endroit, ils l’auraient insulté. Alors, le trentenaire, qui a un couteau dans sa poche,


leur fait front, les insulte, se montre violent et les aurait même menacés de mort. _"Une drôle de scène qui n’a rien de comique"_, dit le substitut Quentin Larroque, avant de


requérir deux ans d’emprisonnement, dont un avec sursis probatoire. Pour ce que la défense, incarnée par Me Joris Numa, qualifie de _"mouvement d’humeur"_, le prévenu est condamné


à un an de prison avec sursis probatoire.