
Assistanat, islam, bygmalion: on a vérifié les propos de jean-françois copé
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CE QU’IL A DIT "_Pendant les trente dernières années, l’Etat a fait exploser les dépenses sociales, au point de créer un assistanat chronique, et a reculé sur le régalien et la
sécurité. La seule solution, c’est de faire l’inverse. Aujourd’hui, 33% de notre PIB sont consacrés au social et seulement 3% à la sécurité_" C’EST VRAI, MAIS... Les chiffres de
Jean-François Copé sont exacts mais le terme "_assistanat_" paraît légèrement exagéré. Première chose: derrière les 33% du PIB, l’ancien président de l’UMP regroupe le social
(24,8%) et la santé (8,2%), poste de dépense qui regroupe le fonctionnement des hôpitaux. En additionnant les deux, on obtient effectivement près de 33%. (Source: eurostat) Jean-François
Copé parle ensuite d’une explosion des dépenses sociales. Effectivement, depuis la fin des années 1950, les dépenses de protection sociale ont fortement progressé en France, passant de 14,3%
du PIB en 1959 à 24,5% en 1981, puis à 29,6% en 2006 et à plus de 30% depuis 2010. Il n’a échappé à personne que le choc pétrolier, l’inflation du chômage de masse et la crise de 2008 sont
passés par là, le fameux "modèle social" français ayant fonctionné comme un amortisseur pour les personnes les plus fragiles. Toutefois, il n’est pas inutile de rappeler que le
poste de dépense qui a le plus augmenté est celui consacré… à la "vieillesse-survie", qui comprend principalement le versement des pensions de retraite. Ce poste de dépense est
passé de 5,1% du PIB en 1959 à 13,4% en 2010 (Source: Vie publique) et représente donc presque la moitié de ces fameuses dépenses "sociales". CE QU’IL A DIT "_La suspension
du regroupement familial que propose Nicolas Sarkozy n’est qu’un leurre, parce que ce n’est pas crédible juridiquement et il ne représente que 5% de l’immigration_" C’EST PLUTÔT VRAI
Depuis son retour en politique, Nicolas Sarkozy a fait des propositions fortes sur l'immigration ou l'identité. Dans la continuité de sa campagne de 2007 et de 2012, où il
proposait déjà de réduire drastiquement le regroupement familial, qui "_permet à un ressortissant étranger régulièrement installé en France d’être rejoint par les membres de sa famille,
conjoint et enfants mineurs_", l'ancien chef de l'Etat souhaite désormais y mettre fin. Proposition soutenue depuis longtemps par son porte-parole Eric Ciotti. En 2014, le
ministère de l'Intérieur a décompté 209.782 entrées légales d’immigrés, dont 91.997 pour des raisons familiales. Parmi cette catégorie, le ministère dénombre 12.122 entrées au titre du
regroupement familial. Ce dernier pèse donc 6% du total des entrées... En disant que le regroupement familial représente 5% de l'immigration, Jean-François Copé a donc juste oublié 1
tout petit %... CE QU’IL A DIT "_Le culte musulman est la seule religion monothéiste qui n’est pas organisée en France_" C'EST EN GRANDE PARTIE VRAI Aujourd'hui,
c'est le "Conseil français du culte musulman" (CFCM) créé en 2003 par le ministre de l'Intérieur de l'époque Nicolas Sarkozy qui est l'instance représentative
de la communauté musulmane. De l'avis même de Abdallah Zekri, ancien trésorier et désormais secrétaire général, "_le CFCM est au bord de la faillite". _ Résultat: un mois
après les attentats de janvier 2015, le président de la République François Hollande a lui-même demandé au gouvernement "_de travailler pour renforcer la représentativité de cette
organisation_", tiraillée entre de nombreuses influences venant de l'étranger. En proie à un véritable souci de légitimité, le CFCM n'a "_pas la capacité suffisante de
faire prévaloir un certain nombre de règles, de principes, partout sur le territoire_", ajoutait François Hollande. De son côté, Jean-François Copé dresse un constat sans appel en
expliquant que le culte musulman n'est pas organisé. Il est vrai que contrairement au catholicisme ou au judaïsme, - pour lequel Napoléon a créé le Consistoire en 1807 -, l'islam
souffre encore d'une organisation bancale liée à ses nombreux courants et au financement étranger du culte. CE QU’IL A DIT "_La justice a rétabli la vérité des faits. Elle m’a
intégralement innocenté. Et d’ailleurs, si j’avais été mis en examen, je n’aurais pas été candidat_" C'EST PARTIELLEMENT FAUX Jean-François Copé le claironne sur tous les plateaux
pour mieux se démarquer de Nicolas Sarkozy: il est "_innocent_" dans l'affaire Bygmalion, pour laquelle il existe des soupçons de financement illégal de campagne politique et
qui vaut à l'ancien chef de l'Etat une mise en examen. "_Je me suis retrouvé il y a deux ans et demi dans une espèce d’effet de meute_", jurait Copé sur BFM, le 12
septembre dernier. "_La justice a été très claire en disant clairement que j’étais innocent. Je ne suis plus dans cette affaire_". En tant que secrétaire général de l'UMP à
l'époque des faits, il est normal que la justice se soit intéressée à la responsabilité de Jean-François Copé, qui a été entendu sous le statut de "_témoin assisté_" dans
cette affaire. Le doute profitant toujours à la défense, la justice a jugé qu'elle n'avait pas d'éléments suffisants pour renvoyer Jean-François Copé devant le tribunal. Il
n'a pas été "_innocenté_" puisque la justice ne s'est pas prononcée sur cette question. De nombreux proches de Jean-François Copé ont été mis en examen, parmi lesquels
Bastien Millot, Guy Alvès et Jérôme Lavrilleux. Ce dernier, ancien directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy a toujours affirmé que Jean-François Copé n'était pas au courant
de ces dérives financières. CE QU’IL A DIT "_Durant le quinquennat où la droite était pourtant au pouvoir, le code du travail n’a pas bougé et on n’a pas touché aux 35 heures_"
C'EST VRAI, MAIS... Certes, Nicolas Sarkozy n'a pas supprimé les 35 heures. Il l'a d'ailleurs regretté dans son livre, "La France pour la vie", publié en
janvier 2016 chez Plon: "_Aujourd'hui, je regrette d'avoir retardé des réformes qui auraient dû être engagées dès les premiers jours de mon quinquennat_", écrit
l'ancien président de la République. "_J'aurais également dû aller au bout de deux sujets plutôt que de les contourner: les 35 heures et l'ISF_". Sur les 35 heures,
Nicolas Sarkozy a pourtant pris la décision d'exonérer les heures supplémentaires. Une façon de "toucher" aux 35 heures. Après la défaite de 2012, de nombreux responsables de
droite ont entamé un "droit d'inventaire" sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy, regrettant que celui-ci ne se soit pas attaqué aux "_rigidités_" du code du travail.
Toutefois, impossible de dire que le bilan de Nicolas Sarkozy en la matière soit inexistant: le 10 août 2009, la loi sur le travail du dimanche a ainsi permis l’ouverture dominicale de
commerces dans certaines zones touristiques et thermales, ainsi que dans certaines grandes agglomérations. Un an avant, en 2008, la loi de modernisation de l'économie (LME) avait
développé la concurrence dans la grande distribution, réduit les délais de paiement des entreprises et créé le statut d'auto-entrepreneur. Reste qu'avec la loi Travail, il semble
que finalement, la gauche soit allée plus loin que la droite en matière de réforme du Code du Travail...