Comment faire reculer nos déserts médicaux?

Comment faire reculer nos déserts médicaux?


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ALORS QUE LE MINISTRE DE LA SANTÉ ANNONCE AUJOURD’HUI SON « PLAN GLOBAL» CONTRE LES DÉSERTS MÉDICAUX, LE SUJET FAIT DÉJÀ DÉBAT. MAIS QUELLE EST LA RÉALITÉ DE L’EXERCICE EN MILIEU RURAL ? La


question est simple : comment repeupler les déserts médicaux ? La réponse, elle, l'est beaucoup moins. En témoigne l'inefficacité des nombreuses mesures incitatives mises en place


ces dernières années. Mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, est bien décidée à réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. ALORS QUE LE MINISTRE DE LA SANTÉ ANNONCE AUJOURD’HUI SON


« PLAN GLOBAL» CONTRE LES DÉSERTS MÉDICAUX, LE SUJET FAIT DÉJÀ DÉBAT. MAIS QUELLE EST LA RÉALITÉ DE L’EXERCICE EN MILIEU RURAL ? La question est simple : comment repeupler les déserts


médicaux ? La réponse, elle, l'est beaucoup moins. En témoigne l'inefficacité des nombreuses mesures incitatives mises en place ces dernières années. Mais la ministre de la Santé,


Marisol Touraine, est bien décidée à réussir là où ses prédécesseurs ont échoué. Elle présente ainsi aujourd'hui l'ensemble de son plan « global et cohérent » de lutte contre les


déserts médicaux. On sait déjà qu'il n'y aura pas de mesures coercitives, un « langage » honni par la profession. Moins polémiques, des incitations financières (forfaits, bourses,


etc…) devraient voir le jour. La ministre a ainsi déjà dévoilé qu'elle voulait garantir des revenus mensuels de 4.600 euros aux praticiens des déserts. Sans rejeter cette mesure, les


médecins sont unanimes à confier qu'elles ne suffiront pas à les convaincre. _« Les déserts médicaux sont aussi souvent des déserts administratifs (école, poste, etc.) n'incitant


pas les jeunes médecins à y venir… »_observe ainsi le Dr Jean-Philippe Arnau, président de MG France 06. Quand le littoral azuréen peine lui-même à remplacer ses médecins libéraux, la


situation est aujourd'hui encore plus grave dans les zones retirées du moyen et haut pays niçois. On voit ainsi des villages pleurer le départ de leur unique médecin, menacé


d'épuisement ou aspirant à une retraite bien méritée après des années de dévouement. _« Nous sommes dans une période de profond changement dans l'organisation des soins avec


l'arrivée de jeunes confrères, et surtout consœurs, qui ont d'autres idées de l'exercice de leur profession. Les coopérations interprofessionnelles (médecin, infirmier, kiné,


pharmacien) devront se développer pour la médecine du premier recours dans le cadre de projets de santé sur des territoires »_, analyse le Dr Arnau. Un avis partagé par Rémi Foissac,


porte-parole des internes azuréens. _« Nous sommes admiratifs de l'exercice de nos aînés. Mais les temps ont changé, la société a évolué. Avant, la médecine, c'était beaucoup de


sacrifices. Nous en faisons encore, mais aspirons aussi à une vie personnelle épanouie. Pour que nous puissions nous installer dans une zone, il faut que des efforts en termes


d'urbanisme, de socialisation... soient aussi consentis par la collectivité.»_ Ce n'est pas avec une carotte financière que l'on fait avancer les jeunes médecins. Et


c'est plutôt rassurant. ------------------------- REPÈRES EN FRANCE 13.000 généralistes sur les 54000 actuellement en exercice libéral vont prendre leur retraite dans les 5 ans. Seuls 9


% des jeunes formés pour la médecine générale se sont installés en libéral en 2011. DANS LES A.-M. - La densité de généralistes est de 125 pour 100.000 habitants (moyenne nationale :


97/100.000). - 80 % de ces médecins sont installés sur le littoral - 47 % des généralistes ont plus de 55 ans, 10 % ont moins de 40 ans. - Age moyen : 53 ans. HUIT ZONES DÉFICITAIRES Selon


l’Assurance-maladie, le département compterait huit zones dites fragiles (densité de médecins insuffisante par rapport à la population) : Roquebillière, Puget-Théniers, Gilette, Péone,


Breil-sur-Roya, Tende, Valdeblore, Saint-Étienne-de-Tinée.   ------------------------- Le dossier complet sur iPad ou sur le Journal en ligne