Ce qui a changé depuis le 1er janvier une ville-parc et non une ville béton

Ce qui a changé depuis le 1er janvier une ville-parc et non une ville béton


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Repenser la ville. Et en définir les axes d'urbanisation. Lors du dernier conseil municipal, les élus antibois se sont penchés sur le Projet d'aménagement et de développement


durable (PADD), base fondamentale pour élaborer le Plan local d'urbanisme (PLU). Un débat d'orientation primordial aux yeux du maire puisque, comme Jean Leonetti le rappelle : «_


Le PLU a subi des modifications de législations. Des législations permissives qui font qu'un certain nombre de constructions sont plus importantes, plus massives et plus denses que


celles qui avaient été initialement prévues. _» Après la présentation des six axes (voir ci-contre), le premier magistrat donne le ton : «_ Vous l'avez compris, on est dans une ville


parc et non une ville béton. _» « Quid de la Brague ? » Pierre Aubry, pour la Gauche unie solidaire et écologique, vient défendre son point de vue en soulignant « _un territoire qui a été


trop consacré à l'urbanisation forcenée _» : « _Il y a surtout un très important besoin en logements sociaux mais cette obligation légale n'est là que de manière subliminale avec


la phrase "offrir à tous un logement adapté'"_. » L'élu d'opposition s'inquiète également quant au développement de Carrefour face au commerce de proximité. Le


maire annonce : « _Nous avons déjà commencé à mettre en œuvre une stratégie en labellisant et validant des logements sociaux qui existent déjà. Il y a dans cette ville des logements en


difficulté, habités par des gens avec des revenus modestes. On va les acheter, les réhabiliter et les transformer en logements sociaux. De sorte que les personnes soient éligibles au


logement social sans bouger de leur logement. _» Concernant le commerce : « _On a toujours dit qu'on permettait aux équipements existants de se moderniser, on l'a fait pour


Castorama, pour Decathlon, on va le faire pour Carrefour. _» Tanguy Cornec, élu Rassemblement bleu marine, prend la parole pour réclamer de l'air : « _Nulle part n'est prévu un


parc, des parkings-relais, les campings de la Brague n'ont laissé place à aucun projet alternatif : pourquoi ne pas encourager un projet de parc aquatique ?_ » Et tacle : « _La seule


manière de gérer les risques d'inondation ce n'est pas de jouer au bonneteau entre la commune et la Casa mais de prévoir suffisamment de bassins de rétention de taille moyenne.


Malheureusement dans tous les secteurs à enjeux, aucun nouveau bassin de rétention n'est prévu. » _ « L'acte est plus important que le mot » Jean Leonetti répond : « _Les bassins


de rétention sont prévus dans toute l'urbanisation, y compris dans les maisons individuelles._ » Concernant l'avenir de la Brague, le premier magistrat évoque le travail en cours


concernant « _la réhabilitation économique_ ». Quant aux parcs et parkings-relais, ce sont des « _éléments majeurs_ » qui seront « _inscrits dans le PLU_ ». Le maire en profite pour inviter


l'élu d'opposition à participer au débat : « _L'acte est plus important que le mot. Les hommes ne sont pas ce qu'ils disent, ils sont ce qu'ils font._ » Au tour de


Cécile Dumas, élue Front de gauche, d'exprimer sa position sur le PADD mais également sur le PLU (_voir ci-dessous_) en pointant du doigt le besoin de logements sociaux, le dynamisme de


l'offre commerciale, la problématique du déplacement… « _Sur le problème commercial, j'assume ce dont j'hérite. Concernant le Carrefour, c'est le premier de France, il


se trouve dans une situation d'urbanisme déplorable c'est une boîte à chaussures avec un parking ouvert à l'entrée de la ville, ça me paraît ne pas être digne de


l'enseigne. J'assume aussi complètement Marenda-Lacan. _Open Sky_ ce n'est pas moi. J'ai pris attache avec l'opérateur puisque c'est désormais la Casa qui


s'occupe de ce projet et je ferai diminuer le nombre d'activités commerciales pour augmenter le nombre d'activités tertiaires_ », indique le premier magistrat. Concertation


publique prévue en avril 2018 Il_ _sourit en s'apprêtant à citer Marc Aurèle : « _Il dit : mon dieu fais-moi changer ce que je veux changer, fais-moi accepter ce que je ne peux pas


changer et donne-moi la lucidité de distinguer l'un de l'autre_.» Résumant ainsi sa pensée : «_ Je vais faire d'_Open Sky_ un atout pour Sophia Antipolis et travailler pour


trouver les équilibres commerciaux pour ce lieu de vie. J'assume mes enfants et ceux que j'adopte_. » Ceci étant dit, le premier magistrat annonce la concertation publique qui aura


lieu à partir du mois d'avril : « _Je voudrais que chaque citoyen se saisisse de ce sujet. Que ce soit un vrai débat._ » Le PLU fraîchement moulu sera voté en décembre 2018. Des «


_restrictions _». Voici comment Jean Leonetti qualifie les principes de développement urbain harmonieux et les orientations réglementaires du PLU : « _On ne va pas empêcher les gens de


construire quand ils ont le droit. Mais je constate que depuis plusieurs années - en particulier durant ces trois dernières - que les constructions sont de plus en plus au bord de la route,


qu'elles sont peu respectueuses du paysage._ » Il prévient : « _Un certain nombre de projets de promoteurs seront contrecarrés par les décisions que l'on prend. Je les assume.


J'assume aussi le fait que tout le monde ne pourra pas construire un immeuble sur sa villa._ _C'est une délibération qui impose des règles et qui va permettre à Patrick Dulbecco,


adjoint à l'urbanisme, et moi-même de contraindre plutôt que de convaincre. _» Date d'application ? « _Dès le 1__er__ janvier 2018. Si il y a des contestations on ira devant les


tribunaux._ » Au moins c'est clair. Alors qu'est-ce qui change ? D'abord, les modalités de calcul d'espace vert. Les zones situées sur la toiture ne seront plus prises en


compte. Ainsi, il faudra miser uniquement sur la verdure au sol. Ca, c'est dans tous les secteurs. Ensuite, uniquement dans le secteur UC (1) les constructions reculeront leur première


pierre par rapport au trottoir ou au voisin en fonction de la hauteur du bâtiment. « _Plus on augmente en hauteur, plus on met de la distance_ », indique le maire qui rappelle également que


10 % de parking supplémentaire en surface paysager devra être accessible. Des considérations qui ne semblent pas convaincre Pierre Aubry de la Gauche unie solidaire et écologique, ne


trouvant pas « _pertinent_ » le recul : «_ Cela n'aère en rien la ville. Voulons-nous faire une ville de villas sur terrasses ?_ _Combien de parcelles vont se retrouver inconstructibles


?_ » Le premier magistrat coupe : « _Aucune. Sauf qu'il y a des villas qui auraient voulu vendre pour des R+2 mais dans ces contraintes-là peut-être qu'ils ne pourront pas le


faire. Mais inconstructibles aucune ! Et sur une très petite parcelle vous pouvez faire une maison._ » «_ Et combien vont se retrouver en non conformité _? », lance Pierre Aubry. « _Ce qui


est construit est construit. On parle de l'avenir là _», s'étonne le maire. Rassurez-vous les Antibois, on ne va pas venir détruire votre immeuble datant de 1984 s'il ne


répond pas aux nouvelles restrictions de 2018. Tout va bien.