
27 morts à rafah : israël commet un nouveau massacre pendant une distribution alimentaire
- Select a language for the TTS:
- French Female
- French Male
- French Canadian Female
- French Canadian Male
- Language selected: (auto detect) - FR
Play all audios:

Ce mardi 3 juin, 27 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne (Tsahal) près de Rafah, dans la bande de Gaza, lors d’une distribution alimentaire organisée par la Fondation
humanitaire de Gaza (GHF, soutenue par Israël et les Etats-Unis). Il s’agit du troisième jour consécutif où Tsahal perpétre des massacres près de lieux de distribution alimentaire, alors que
les gazaouis subissent une famine organisée par l’armée israélienne. En plus des 27 personnes décédées sur place, la défense civile de Gaza estime que l’attaque a fait plus de 160 blessés
et que le bilan pourrait s’alourdir. Le porte-parole de l’organisation, Mahmoud Bassal, a déclaré que _« les forces d’occupation israéliennes ont ouvert le feu à l’aide de chars et de drones
sur des milliers de civils qui s’étaient rassemblés près du rond-point »_, à environ 1 km du centre de distribution d’aide. Le carnage a eu lieu tôt dans la nuit, entre 2 et 3 heures du
matin, alors que de nombreux civils se dirigeaient vers le centre de distribution alimentaire. Cette attaque allonge la liste des victimes de la série de nouveaux massacres commis par Israël
lors des distributions alimentaires. De la même manière que ce mardi, Tsahal avait ouvert le feu sur la foule le dimanche 1er juin, tuant 31 personnes et en blessant plus de 200 autres. Le
lendemain, l’armée israélienne a à nouveau tué trois personnes aux abords d’une distribution alimentaire. A défaut de cacher l’attaque de ce mardi comme elle a tenté de le faire dimanche,
l’armée israélienne a cherché à minimiser les faits, déclarant avoir tiré des coups de feu après avoir identifié des suspects qui se dirigeaient vers elle « _en s’écartant des voies d’accès
désignées_ ». Dans le cadre de la famine organisée par Israël, qui ne laisse passer qu’un nombre extrêmement faible de camions humanitaires, les Gazaouis sont contraints de dépendre de
centres de distributions alimentaires trop peu ravitaillés. Pour espérer obtenir de quoi manger, les Palestiniens doivent parcourir de longues distances avant le lever du soleil, se serrer
dans des queues bondées, puis transporter des cartons pesant jusqu’à 20 kg. C’est la GHF qui organise ce nouveau système, dont les files bondées servent à ficher les Gazaouis, et qui est
désormais seule à pouvoir distribuer de l’aide. Loin de constituer une aide humanitaire, ces centres de distribution participent pleinement au projet génocidaire d’Israël et se déplacent
chaque jour plus au sud, entraînant avec eux les Palestiniens piégés dans un mécanisme qui mêle privation extrême et contrôle total. En centralisant l’accès à la nourriture dans des
installations concentrationnaires, militarisées et construites sur des ruines bombardées, Israël transforme la survie en instrument de tri, de surveillance et de déplacement massif. Tandis
que la famine est méthodiquement entretenue, les « centres de distribution » redirigent la population vers le sud et s’intègrent dans une stratégie plus large, visant à regrouper les civils
dans une zone définie avant de procéder à leur expulsion ou à leur extermination. Alors que l’offensive israélienne s’intensifie à Gaza, les grandes puissances occidentales continuent de
couvrir les massacres. Leurs critiques prudentes ne visent qu’à contenir les risques d’embrasement au sein de leurs propres pays, sans jamais rompre avec leur soutien politique et militaire
à Israël. Pire encore, elles redoublent de force dans la répression des voix dissidentes, criminalisant la solidarité avec la Palestine et étouffant toute dénonciation claire du génocide en
cours. Dans ce contexte, les manifestations des raffineurs brésiliens ou des dockers de Fos-sur-Mer qui bloquent le ravitaillement en pétrole et armes de Tsahal, montrent la voie. Face à
l’urgence, les directions syndicales doivent sortir de leur passivité et mettre tout le poids du mouvement ouvrier dans la balance : grèves, blocages et soutien actif au peuple palestinien
doivent devenir des priorités immédiates.