
7 mai 1954 : quand la bataille de diên biên phu signait la fin de la présence française en indochine
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Fondée en 1887, l’Indochine française regroupe les régions colonisées par la France à partir de 1858. Le Laos, le Cambodge, ainsi que l’Annam, le Tonkin et la Cochinchine, qui correspondent
aujourd’hui au Sud, au Nord et au Centre du Vietnam, sont ainsi rassemblés dans une fédération de colonies qui constituera l’un des piliers de la puissance mondiale et coloniale de la France
pendant près de soixante-dix ans. Mais pendant la Deuxième Guerre mondiale, l’influence de la France est remise en cause alors que le Japon établit un protectorat en Indochine et y installe
plusieurs bases militaires. Les courants nationalistes se consolident, aboutissant en 1941 à la fondation du Viêt Minh, organisation politique et paramilitaire se revendiquant du communisme
et proche de l’URSS de Staline dont l’objectif est l’indépendance du Vietnam. Le 2 septembre 1945, après la capitulation du Japon, Hô Chi Minh, fondateur du Parti communiste vietnamien et
du Viêt Minh, proclame l’indépendance de la République démocratique du Vietnam. Mais la France refuse d’abandonner l’un de ses principaux pré carrés coloniaux et planifie le retour de ses
troupes. Le 23 novembre 1946, l’armée française bombarde la ville portuaire de Haïphong et tue 6000 Vietnamiens. C’est le début d’une guerre de huit ans dans laquelle l’impérialisme français
va s’enliser. Alors que la révolution chinoise de 1949 donne un nouveau souffle au combat des peuples colonisés, pour la France, puis pour les États-Unis, il ne s’agit plus seulement d’une
lutte pour la reconquête coloniale mais aussi d’une lutte contre le communisme : l’Indochine devient un des fronts de lutte du « monde libre » contre le péril rouge. Le 7 mai 1954, au terme
d’une bataille de 56 jours pendant laquelle 3000 soldats français et 10 000 Vietnamiens périssent, l’armée française est défaite à Diên Biên Phu. C’est la fin d’une guerre pour la
décolonisation considérée comme l’une des plus violentes du XXIème siècle et pourtant oubliée dans les mémoires. Ainsi, si beaucoup connaissent le massacre de My Lai de 1968, durant lequel
500 villageois sont sauvagement assassinés par des soldats américains, peu connaissent les noms de My Thuy et de My Trach. Le peuple vietnamien n’a pourtant pas attendu les États-Unis pour
connaître la violence et l’horreur : le 29 novembre 1947, un bataillon de soldats français met le feu aux maisons du village de My Trach, faisant 310 morts ; un an plus tard, c’est le
village de My Thuy qui est le théâtre d’une véritable boucherie, au cours de laquelle 526 Vietnamiens sont assassinés par la marine et l’armée de l’air. Après la guerre d’Indochine, le pays
est divisé en deux, entre le Nord, qui devient la République démocratique du Viêt Nam, un régime se réclamant du communisme sous influence de l’Union soviétique et de la Chine, et le Sud,
sous contrôle de Ngô Dinh Diêm, qui instaure un régime autoritaire à la solde des impérialistes. C’est le début de la guerre du Vietnam qui marquera les esprits par sa brutalité : 2 millions
de civils vietnamiens seront tués, ainsi qu’environ 1,1 million de soldats nord-vietnamiens, 200 000 soldats sud-vietnamiens et 58 000 soldats américains. Entre 1965 et 1975, les États-Unis
lâchent plus de 7,5 millions de tonnes de bombes sur le Vietnam, soit le double de ce qui a été utilisé en Europe et en Asie pendant la Deuxième Guerre mondiale. Entre 1964 et 1973, 80
millions de litres d’agent orange sont déversés sur les forêts du pays. Cet herbicide, extrêmement polluant, a contaminé près de 20% du centre et du sud du pays et est responsable de
nombreux cancers, malformations à la naissance et de problèmes respiratoires, entre autres. Au total, entre 1945 et 1975, 4 millions de civils ont perdu la vie au Vietnam. Dans ce contexte,
l’anniversaire de la bataille de Diên Biên Phu résonne de manière particulière à l’heure où le colonialisme et l’impérialisme mettent Gaza à feu et à sang. Il nous rappelle que si
l’impérialisme tuait hier et tue encore aujourd’hui. Il nous rappelle aussi que l’impérialisme a été mis en déroute. Et qu’un internationalisme intransigeant est nécessaire pour unir les
travailleurs des pays dominés et des pays oppresseurs dans la lutte contre tous les impérialisme. C’est pour cela que Révolution permanente organise le 24 mai un grand meeting rassemblant
des révolutionnaires du monde entier, afin de reconstruire une véritable tradition internationaliste, anti-impérialiste et anti-militariste.