Croix gammées, corans souillés : un lieu de culte musulman saccagé en moselle

Croix gammées, corans souillés : un lieu de culte musulman saccagé en moselle


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Des Corans jetés au sol sur lesquels les auteurs de la mise à sac ont uriné, des croix gammées et autres dessins racistes sur les murs : le lieu a été entièrement retourné. Tous les


radiateurs ont été volés et une pièce entière a été remplie de pneus usagés. Des traces d’essence ont été retrouvées partout, avec les bidons vides et des bombonnes de gaz, laissant penser


qu’un incendie criminel a été envisagé.Le saccage total du lieu a choqué profondément de nombreux habitants de L’Hôpital et des communes alentour. L’information, d’abord relayée sur les


réseaux sociaux du conseiller municipal Tristan Atmania, a été partagée plusieurs centaines de fois. Le président de l’association visée, Ouzagou Sdik, est sous le choc. Il témoigne au


Républicain Lorrain : « Je suis sidéré face à autant de méchanceté. Rien que d’en parler, je pourrais en pleurer. » De son côté, l’Association des Travailleurs Marocains de France, implantée


à Saint-Avold et dans l’ancien bassin minier de Moselle-Est dénonce un « _acte raciste et islamophobe, d’une violence symbolique extrême_ », qui s’inscrit dans le cadre d’une « _escalade


préoccupante, nourrie par une machine politico-médiatique bien rodée, qui attise les peurs et banalise les discours de haine_ ». Elle en appelle à une « _mobilisation citoyenne large et à


une réponse politique forte, à la hauteur des enjeux démocratiques de notre temps_ ». L’Union Locale CGT de Saint-Avold a elle aussi pris position, affirmant toute sa solidarité avec la


communauté musulmane et réaffirmant la nécessité d’un combat résolu contre le racisme et l’islamophobie, « _indissociable du combat pour une société débarrassée de l’exploitation »_. Pour


l’organisation syndicale, cet acte raciste fait écho à ceux qui se multiplient, à l’image du récent meurtre de Aboubakar Cissé, jeune musulman tué devant la mosquée de La Grand-Combe. Si ces


organisations ciblent la claire responsabilité du gouvernement et des politiques attisant l’islamophobie, le Républicain Lorrain rapporte que pour la police « _la piste d’une volonté de


nuire à une communauté religieuse ne serait pas privilégiée_ ». La présence de croix gammées et l’urine sur les corans ne serait visiblement pas suffisante... Dans ce département désolé par


la désindustrialisation et la casse des services publics, l’extrême droite et ses idées prospèrent sur le terreau de la misère, ciblant les musulmans et ceux qui sont présumées l’être. La


réaction des organisations ouvrières est donc salutaire pour entourer de solidarité les personnes prises pour cible, et dénoncer des discours de division qui ne profitent qu’au gouvernement


et aux grands patrons. Face au racisme et à l’islamophobie, il faut faire front !