Dépenses publiques, impôts de production : bardella réaffirme sa ligne néolibérale pour séduire le patronat

Dépenses publiques, impôts de production : bardella réaffirme sa ligne néolibérale pour séduire le patronat


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Interrogé par Valeurs Actuelles sur les questions économiques dans un entretien publié mercredi, Jordan Bardella s’est de nouveau adressé prioritairement à son cœur de cible : le patronat.


En quête de respectabilité vis-à-vis du monde des affaires, le président du RN a réaffirmé sa foi néolibérale, dans la continuité du tournant approfondi par le parti depuis plusieurs années.


Quitte à recycler les vieux poncifs macronistes pour mieux montrer aux patrons que le RN peut tout aussi bien servir leurs intérêts que les autres partis bourgeois. Le projet de Bardella


est simple : « _créer un pacte de confiance avec le monde de l’entreprise_ », en réduisant les impôts des entreprises et en sabrant dans les dépenses publiques. Soucieux de lutter contre


l’idée, véhiculée par la droite, selon laquelle le RN aurait un programme économique de gauche, il note : « _supprimer les impôts de production, en finir avec des dizaines de normes qui


contraignent la productivité et la compétitivité de nos entreprises, retrouver un prix français de l’électricité, réduire considérablement les dépenses publiques… Je n’appelle pas cela du


socialisme_ ». Pour une fois, Bardella ne ment pas. S’il prétend s’opposer au macronisme, le RN compte bien poursuivre la politique du gouvernement de cadeaux aux entreprises, dans la


stricte continuité de ses attaques sur le monde du travail. Concernant la réforme prévoyant un retour à l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans, mesure « sociale » phare du dernier


programme présidentiel de Marine Le Pen, Bardella se veut à nouveau rassurant, en rappelant qu’elle ne concerne en réalité que certaines carrières longues, « _les Français qui ont commencé à


travailler avant 20 ans, pour la plupart dans des métiers pénibles_ ». Bref, l’idée que le RN défendrait la retraite à 60 ans est un mythe, comme l’assume Bardella : « _un jeune qui entre


sur le marché du travail à 25 ans partira naturellement à la retraite à 67 ans_. » De toute façon, assure-t-il, « _on ne réglera pas le problème du système par répartition tant qu’on ne


traitera pas la question de la productivité du travail et du taux d’activité_ ». De quoi séduire les patrons : le RN est dans leur camp. De fait, cette opération séduction du patronat


s’inscrit dans la continuité des récentes prises de position de Bardella, qui avait tenu le même discours en avril devant l’organisation patronale ETHIC, applaudi par l’assistance. Alors que


la question du budget et de la réduction des dépenses publiques est au centre des débats et que le parti veut apparaître crédible aux yeux des grands patrons, le RN entend assumer


clairement son but : faire payer aux travailleurs les profits du patronat. Déjà, en octobre dernier, le « contre-budget » que le parti avait proposé surenchérissait sur le plan austéritaire


du gouvernement, prévoyant des coupes toujours plus racistes et pro-patronales. Autant d’éléments qui rappellent le caractère bourgeois et pro-patronal du RN, un parti ennemi mortel des


travailleurs et des classes populaires, qu’il est fondamental de combattre au même titre que le gouvernement.