
Enseignante suspendue pour un hommage à gaza : après les rassemblements, tous en grève le 3 juin!
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Ce mercredi, des rassemblements de soutien à l’enseignante suspendue pour avoir permis à ses élèves de faire une minute de silence en hommage aux morts de Gaza étaient organisés dans
plusieurs villes en France, suite à un appel lancé par l’intersyndicale FO-FSU-CGT-Sud éducation. « CE QU’ON REPROCHE À NOTRE COLLÈGUE AUJOURD’HUI, C’EST D’AVOIR DE L’HUMANITÉ » : PRÈS DE
200 PERSONNES RASSEMBLÉES À SENS EN SOUTIEN À L’ENSEIGNANTE SUSPENDUE Devant le lycée Janot-Curie de Sens (Yonne), où enseigne l’enseignante suspendue, c’est près de 200 personnes qui se
sont rassemblées dès le matin pour exiger la réintégration de l’enseignante, mais aussi pour exiger la fin du génocide à Gaza et la répression qui cible celles et ceux qui osent le dénoncer.
> 🔴 DIRECT | Rassemblement en soutien à la prof réprimée pour > une minute de silence pour Gaza > > À Sens plus de 200 personnes rassemblées contre la répression > d’une
professeure de la ville suspendue et sous le coup d’une > enquête disciplinaire pour avoir autorisé ses élèves à faire… > pic.twitter.com/JOetmXZqGu > > — Révolution Permanente
(@RevPermanente) May 28, 2025 Présents sur place, des personnels de l’éducation, mais aussi des représentants des organisations syndicales, des membres d’Europalestine, ainsi que Thomas
Portes, député LFI en Seine-Saint-Denis, et des militants de Révolution Permanente. Etaient aussi présents des élèves du lycée, venus soutenir leur enseignante, ainsi que des collègues, qui
ont pris la parole lors du rassemblement pour dénoncer une répression politique : « _Ce qu’on reproche à notre collègue aujourd’hui, c’est d’être partisane de la paix, d’avoir de l’humanité
et de considérer avec la dignité qui leur est due toutes ces personnes sans maison, affamées, massacrées. […] bien sûr leur neutralité est un jeu de dupes. Si l’évocation d’un génocide est
politique, la censurer l’est davantage encore_. » Émue par la présence des nombreux soutien, l’enseignante s’est exprimée pour dénoncer à la fois le rôle de l’Etat français dans les
massacres en cours, ainsi que la criminalisation des soutiens à la Palestine : « _L’ONU, Human Rights Watch, Oxfam, Amnesty International, MSF condamnent depuis longtemps le génocide en
cours à Gaza. Pourtant, la France continue à fermer les yeux et à vendre des armes à un gouvernement génocidaire._ » « _Quand des voix tentent de dénoncer le génocide, on les accuse
d’apologie du terrorisme ou d’antisémitisme […] et quand une de ces voix, à la demande d’élève terriblement touchés par ce qu’il s’y passe, car oui, ces élèves sont capables de penser, et
d’exprimer ce qu’elles et eux pensent, ainsi que leur douleur, l’Education nationale brandit le spectre de la neutralité politique pour suspendre cette enseignante_ » a-t-elle ensuite
expliqué. « GÉNOCIDE À GAZA, ON NE SE TAIRA PAS » : À PARIS ET DANS PLUSIEURS VILLES EN FRANCE, DE NOMBREUX SOUTIENS PRÉSENTS POUR LA PALESTINE ET CONTRE LA RÉPRESSION D’autres
rassemblements étaient organisés dans plusieurs villes de France, notamment à Paris, Marseille, Toulouse et Bordeaux, ainsi que devant des établissements scolaires. A Paris, près de 100
personnes ont rejoint les abords de la rue de Grenelle et du ministère de l’Education nationale, pour interpeller Elisabeth Borne. > Des rassemblements ont lieu dans plusieurs villes de
France > notamment à Paris, Marseille, et Toulouse et devant les > établissements. > Les personnels l’éducation, parents et élèves se sont > rassemblés pour dire que soutenir la
Palestine n’est pas un > crime ! 🇵🇸 pic.twitter.com/ENrcuJ2HU7 > > — Révolution Permanente (@RevPermanente) May 28, 2025 A cette occasion, en plus des prises de paroles de
différents syndicats (FO, FSU, Sud, CGT) et organisations politiques (NPA-R, Révolution Permanente), des délégations d’autres secteurs de travailleurs, dont la sécurité sociale et la santé,
ont pris la parole. Un travailleur de l’hôpital Beaujon (Hauts-de-Seine), où une grève de huit semaines a permis d’arracher une victoire en décembre dernier, a témoigné de sa solidarité et
de la répression qui touche aussi les personnels de santé, un médecin de l’hôpital ayant été relevé de toutes ses fonctions et expulsé du territoire français après avoir pris position pour
Gaza. « _On est fier de notre collègue, comme on est fier de ces élèves qui bloquent leurs établissements en soutien à la Palestine et se font durement réprimer pour ça_. » Henda,
professeure des écoles dans le 93 et militante à Sud Education 93 et à Révolution Permanente, a elle aussi pris la parole pour souligner l’importance de la solidarité et de la construction
d’un front contre la répression, évoquant les cas de Jean-Paul Delescaut, de Rima Hassan, d’Anasse Kazib. Elle a ainsi souligné le rôle central du mouvement ouvrier de la grève dans la lutte
pour mettre fin aux massacres et pour défendre le droit à l’auto-détermination du peuple palestinien. > UN APPEL À LA GRÈVE LANCÉ LE 3 JUIN POUR EXIGER L’ARRÊT DES MASSACRES ET LA
RÉINTÉGRATION DE L’ENSEIGNANTE A l’issue du rassemblement de Sens, le syndicat FO et les collègues de l’enseignante ont appelé à une journée de grève le mardi 3 juin pour exiger « _la
réintégration immédiate et sans sanctions de la collègue réprimée, mais aussi l’arrêt immédiat et sans conditions du soutien militaire de la France à Israël, une reconnaissance absolue de
l’Etat palestinien, un cessez-le-feu immédiat et la fin du génocide_. » Le rassemblement parisien s’est conclu en relayant l’appel à la grève pour ce mardi. Venue expressément de Sens pour
rejoindre le ministère, l’enseignante réprimée, interviewée par Révolution Permanente, a évoqué l’aspect très politique de sa suspension, et de l’appel à la grève, envisagé comme un point de
départ pour un mouvement plus large. « _La grève [du 3 juin] est là à la fois pour demander la fin du génocide et la fin du soutien de la France à ce génocide, et pour déclencher quelque
chose. L’idée c’est de faire en sorte que cette goutte d’eau, cette suspension totalement absurde, vienne déclencher un mouvement… et évidemment aussi permette ma réintégration_. » DES MOTS
D’ORDRE INÉDITS DANS L’EDUCATION NATIONALE : TOUTES ET TOUS EN GRÈVE MARDI EN SOUTIEN AU PEUPLE PALESTINIEN ET À NOTRE COLLÈGUE ! Dans l’Education nationale comme ailleurs, les cas de
répression se multiplient pour tenter de faire taire ceux qui oseraient remettre en cause la politique criminelle du gouvernement. Multiplication des mutations forcées « dans l’intérêt du
service », enseignants en garde-à-vue pour une banderole anti-Retailleau et interpellé pour des tags en soutien au peuple palestinien, syndicalistes et militants convoqués ou condamnés par
la justice… Mais aussi organisations dissoutes ou menacées de dissolution, comme Urgence Palestine ou la Jeune Garde. Dans ce contexte, la collègue suspendue de Sens montre la voie à suivre,
à travers l’organisation d’une mobilisation qui apparait comme une opportunité pour faire entendre une autre voix et mettre un coup d’arrêt à la répression. L’appel à une journée de grève
sur des mots d’ordre politiques fait figure d’exception dans l’Education nationale, rompant avec le routinisme imposé par les directions syndicales. De même, cette mobilisation est un point
d’appui dont devraient s’inspirer le reste des organisations du mouvement ouvrier. Dans un contexte où le génocide s’accentue encore, la reprise des mobilisations en soutien à la Palestine
doit s’amplifier et exige pour cela la construction d’une solidarité de masse qui passe par les méthodes de la lutte de classe. Nous devons être nombreuses et nombreux en grève le 3 juin,
contre la criminalisation des soutiens à la Palestine, pour exiger la fin des massacres à Gaza et le droit à l’auto-détermination du peuple palestinien, mais aussi pour exiger la
réintégration sans sanction de notre collègue. Soutenir la Palestine n’est pas un crime !