
Enseignante suspendue pour une minute de silence avec Gaza : tous devant le ministère de l'Education !
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Depuis fin mars, une enseignante du lycée de Sens est suspendue et visée par une procédure disciplinaire pour une minute de silence en hommage aux victimes du génocide à Gaza. Une minute de
silence organisée à la demande de ses élèves, au lendemain du jour où Israël rompait le cessez-le-feu en massacrant des centaines de Gazaouis et reprenait à plein régime le génocide.
Si l’institution fait peser de fortes pressions sur les enseignants, ce cas de répression constitue le premier cas rendu public de répression du soutien à la Palestine dans le secteur de
l’Éducation. Révélée par un communiqué intersyndical de l’Yonne, elle a suscité une importante colère au sein du secteur. Ainsi, les sections syndicales du lycée Voltaire à Paris ont
organisé un rassemblement devant leur établissement vendredi 23 mai, durant la récréation, « pour exprimer notre soutien à notre collègue, exiger l’annulation de la mesure disciplinaire,
exiger le cessez-le-feu, l’arrêt de la complicité de notre gouvernement et l’arrêt des accords économiques avec le gouvernement génocidaire ». Une initiative qui en a appelé d’autres : «
Dans mon lycée on s’est réunis à une quinzaine de personnels, notamment parmi les plus précaires, du jour au lendemain, pour témoigner notre soutien. On a diffusé le communiqué du lycée
Voltaire et quelques élèves se sont joints à nous. C’était pour nous une initiative essentielle pour montrer qu’on ne laissera pas passer la criminalisation des soutiens à la Palestine »,
témoigne un AESH du lycée Corvisart-Tolbiac de Paris.
Une situation qui a conduit plusieurs puissances impérialistes de l’Union européenne, à l’instar de la France et d’Emmanuel Macron, à adopter un discours plus dur vis-à-vis d’Israël.... tout
en accélérant la répression contre le mouvement pro-Palestinien. En ce sens, la suspension de l’enseignante de Sens intervient peu de temps après la procédure de dissolution d’Urgence
Palestine engagée par Bruno Retailleau, la poursuite en « apologie du terrorisme » intentée contre de nombreux responsables politiques, à l’image d’Anasse Kazib et Rima Hassan. Plusieurs
responsables syndicaux ont également été réprimés, comme Jean-Paul Delescaut, condamné à un an de prison avec sursis.
Pour s’affronter à la répression et redynamiser la mobilisation de solidarité envers le peuple palestinien, l’implication du mouvement ouvrier et de ses organisations est essentielle. A ce
titre, le rassemblement appelé par les syndicats de l’éducation est un point d’appui.
Pour construire un rapport de force à la hauteur, il nous faudra exiger non seulement la réintégration de notre collègue, mais aussi combattre le saut répressif du gouvernement en imposant
la relaxe de tous les réprimés. Seules les méthodes de la lutte des classes, par la grève et la construction d’un large front seront à même de l’obtenir.
Enfin, cela exige de ne faire aucune concession et de clamer haut et fort notre solidarité avec le peuple palestinien en dénonçant non seulement le génocide mené par l’État d’Israël, mais
aussi la complicité des États impérialistes à commencer par la France.
Soyons nombreux devant le ministère de l’Education nationale, ce mercredi 28 mai, à 14h.