Forte augmentation du chômage de 1,3 % : l'urgence d'une réponse ouvrière face aux licenciements

Forte augmentation du chômage de 1,3 % : l'urgence d'une réponse ouvrière face aux licenciements


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Ce lundi 28 avril, la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) a publié ses derniers chiffres sur le chômage en France (hors Mayotte) pour le 1er


trimestre 2025. Le nombre de personnes inscrites à France Travail est en hausse dans l’ensemble des catégories. Au total, la DARES enregistre une augmentation de 4,5 % de nouveaux inscrits


par rapport à décembre 2024 sur les catégories A, B et C. Cependant, ce trimestre marque l’entrée en application de la réforme du RSA qui conduit à une inscription automatique chez France


Travail des bénéficiaires ainsi que des jeunes suivis par les missions locales. Ces populations, qui représentent plus de 1,3 million de nouveaux inscrits, faussent les chiffres de la DARES 


[1]. Cependant, en neutralisant l’effet mécanique de l’inscription automatique des bénéficiaires du RSA et les modifications liées aux nouvelles procédures d’actualisation, la progression


réelle du nombre de demandeurs d’emploi s’établit à 0,8 % pour la seule catégorie A et à 1,3 % pour l’ensemble des catégories A, B et C. Les tendances à la hausse du chômage déjà observées


en 2024 se confirment. Un camouflet pour la politique de Macron qui avait fait baisser le chômage en développant l’emploi précaire, à l’instar des subventions massives aux contrats


d’apprentissage, ou de la facilitation du recours aux CDD. Alors que le président affichait l’objectif d’atteindre le plein emploi (estimé à 5 % de chômage) d’ici à la fin du quinquennat,


aujourd’hui, la tendance est même en train de s’inverser et certaines prévisions anticipent un chômage à plus de 8 % d’ici à la fin de l’année 2025. Cette hausse du nombre de demandeurs


d’emploi est à mettre en perspective avec l’énorme incertitude liée à la guerre commerciale lancée par Trump. Cette instabilité mondiale entraîne des destructions d’emplois dans le cadre


d’une situation économique déjà très fragile. Déjà, en décembre 2024, la CGT recensait plus de 300 plans de licenciement en France depuis 2023. En tout, il y aurait plus de 300 000 emplois


menacés dans différents secteurs comme la métallurgie, le commerce, le secteur public et associatif ou encore la chimie. Certains cas emblématiques viennent illustrer cette casse sociale


massive à l’image d’Arcelor Mittal qui a annoncé la suppression de plus de 600 postes. Dans ce contexte, il devient urgent de construire une réponse par la mobilisation qui défend l’emploi


en revendiquant l’interdiction des licenciements et un CDI pour tous les travailleurs en intérim ou CDD. Face aux entreprises qui ferment ou licencient, il faut défendre la nationalisation


sans indemnités ni rachat ainsi que la mise des sites sous contrôle des travailleurs. C’est seulement par cette voie qu’il est possible de défendre réellement les intérêts des travailleurs.


Pour imposer un tel programme, il faut rompre avec la passivité actuelle des directions syndicales. En effet, alors que le gouvernement Bayrou prépare des attaques historiques contre les


travailleurs pour réduire le déficit tout en finançant l’armée, notamment dans le cadre du budget 2026, la direction de la CGT fait à nouveau le choix du dialogue social avec une cellule de


crise qui vise à défendre des mesures protectionnistes côte à côte avec le patronat et le gouvernement face à la guerre commerciale menée par Trump. À rebours de cette logique, il est


nécessaire de rompre avec le dialogue social pour mettre en place un plan de bataille sérieux pour affronter les licenciements, les coupes austéritaires et les offensives autoritaires et


militaristes en cours.