Fusion des services public, suppressions de postes : barnier précise son offensive contre les fonctionnaires

Fusion des services public, suppressions de postes : barnier précise son offensive contre les fonctionnaires


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Après son discours de politique générale ce mardi, Barnier a précisé les grandes lignes de sa campagne austéritaire inédite sous la Vème République. En tout, ce sont 40 milliards d’euros que


le premier ministre compte trouver en taillant dans les dépenses publiques. Avec la sécurité sociale, ce sont bien les services publics et ses travailleurs que compte attaquer le


gouvernement à travers son plan austéritaire. Un cap redonné hier soir par Michel Barnier. Sur France 2, lors de l’émission « L’Évènement », le premier ministre a annoncé vouloir « 


_fusionner des services publics » tout en précisant que le gouvernement va « sans doute ne pas remplacer tous les fonctionnaires quand ils ne sont pas en contact direct avec les citoyens,


tous les fonctionnaires qui partent en retraite_ ». Des annonces claires qui donnent le ton de l’ampleur des offensives qui vont toucher les fonctionnaires et les services publics.


RESTRUCTURATION ET SUPPRESSION DE POSTES : UN COCKTAIL NÉO-LIBÉRAL POUR LES SERVICES PUBLICS La restructuration des services publics à travers la fusion de secteurs va signifier une


multitude d’attaques à la fois contre les travailleurs, leurs conditions de travail et sur le service proposé aux usagers. Cela fait maintenant plusieurs dizaines d’années que les services


publics, que ce soit au niveau national ou local, se voient subir des mutations calquées sur le modèle du privé sous couvert d’une logique néo-libérale de « simplification ». Ces


restructurations ou « fusions » sont souvent le moyen de mettre en place des suppressions de services (et de postes) pour les rattacher à un autre qui ajoute de fait des charges de travail


conséquentes sur des effectifs qui peinent déjà à répondre à leurs tâches. Une surcharge de travail qui s’accompagne d’une dégradation des conditions de travail pour les agents qui voient


leurs tâches augmenter sans moyens supplémentaires. Dans les zones rurales particulièrement, cela veut dire aussi la fermeture de structures dans les petites communes au profit de grands


centres de services publics qui regroupent plusieurs fonctionnalités dans les villes, ce qui amène une aggravation de la désertification des services publics. D’un autre côté, les


restructurations sont aussi le moyen pour l’État ou les collectivités de tout simplement externaliser les services et les postes à des secteurs du privé. Une politique d’externalisation


massive à hauteur de 160 milliards par an qui s’inscrit dans le discours de la « réduction du déficit public » et qui profite aux entreprises privées, et abaisse la qualité des services


rendus aux usagers. Voilà ce qu’entend Michel Barnier derrière son projet de « fusion des services publics », d’autant plus que ce dernier a annoncé d’ores et déjà que cette restructuration


s’accompagne de suppressions de postes. Pour faire des économies sur la masse salariale, le premier ministre compte principalement sur le non-remplacement des départs à la retraite des


fonctionnaires. En tout, le gouvernement compte faire 5 milliards d’économies grâce à la réduction des effectifs publics. Et les attaques qui ne s’arrêteront pas seulement à ces annonces. Le


choix du gouvernement de faire des économies à hauteur de 5 milliards sur le budget des collectivités va forcément se répercuter sur le fonctionnement des services publics dans les


différents territoires et les agents, à l’image des pistes proposées par la cour des comptes. A cela, il faut ajouter les futures attaques que risque de lancer le nouveau ministre de la


Fonction Publique, l’ultra-libéral Guillaume Kasbarian. Cet ancien manager de cabinets privés, expert dans le domaine de l’externalisation, a, lors de sa rencontre avec les organisations


syndicales, laissé entendre la possibilité de relancer le projet de loi de son prédécesseur. Cette réforme, pensée par Stanislas Guérini avant la dissolution, prévoyait des mesures telles


que la rémunération au mérite, le renforcement de la « mobilité » et la facilitation des licenciements pour insuffisance professionnelle. Une réforme XXL qui, si elle voit le jour, aurait


pour but d’attaquer durement le statut du fonctionnaire et de libéraliser le travail dans la Fonction Publique alors qu’aujourd’hui déjà un agent sur quatre est contractuel. QUEL PLAN POUR


LES TRAVAILLEURS DES SERVICES PUBLICS ? Face aux annonces d’hier soir, seul FO et la FSU se sont exprimés en dénonçant un discours qui « n’avait aucun sens » pour le premier tandis que le


deuxième a pointé « la démagogie » de Michel Barnier. Cependant, au-delà de la dénonciation, aucune perspective n’est proposée par les organisations syndicales. Face à l’ampleur du plan


austéritaire que nous propose le gouvernement Barnier, l’heure n’est plus à la passivité ou à l’espoir d’un retour au « dialogue social ». Face à la démoralisation qui peut s’installer chez


les travailleurs des services publics, qui subissent depuis des années des offensives d’ampleur, seul un réel plan de bataille avec des objectifs clairs peut redonner confiance aux


travailleurs. Contre les suppressions de postes, il faut opposer un grand plan d’embauche de fonctionnaires pour combler les sous-effectifs ; face aux restructurations austéritaires et à la


désertification des services, il faut opposer un investissement massif dans les services publics pensé en lien avec les usagers et aux problématiques locales. Autant de mesures qui ne


pourront se faire que par la mise en place d’un plan de bataille offensif qui cherche à unifier l’ensemble des secteurs de la Fonction publique pour mettre fin aux offensives du


gouvernement, à la casse des services publics et faire payer la crise aux grandes fortunes et le patronat.