
« je vais te crever les yeux! » : le cse d'atalian insulte un délégué syndical et le menace de licenciement
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Ce mercredi 4 juin avait lieu un rassemblement en soutien à Meng, travailleur chez Atalian et élu CSE pour la CGT de l’entreprise. La direction de Atalian le menace de licenciement après que
celui-ci ait répondu aux insultes, aux agressions verbales et aux menaces qu’un autre élu CSE aurait proféré à son encontre. En effet, dans un climat délétère au sein d’une entreprise dont
la direction n’hésite à dire de la CGT qu’elle « encule des mouches », Meng a pu entendre à son encontre « Je vais te crever les yeux ! » ou encore « Espèce de mongolien » parmi d’autres
insultes qui mêlent racisme et mépris pour les travailleurs. > [Direct] Au rassemblement de soutien au élus Cgt au CSE d'Atalian > menacés de licenciement pour avoir dénoncé des
insultes > répétés en CSE à leur encontre pic.twitter.com/hqTMnP0n6d > > — Le Poing Levé Toulouse (@LePoingLeveTls2) June 4, 2025 Pendant l’entretien avec la direction, Meng et un
de ses camarades de la CGT sont entrés dans la pièce sereins, souriants et préparés à tout ce qui pourrait lui être reproché. Une attitude qui, selon ses camarades, aurait déstabilisé la
direction « qui s’attendait à avoir des mines accablées ». Cette dernière accuse maintenant Meng d’avoir eu « une attitude provocante qui aurait justifiée l’agression et les insultes qu’il a
subi ». Il s’agit d’une manière franche et éhontée de faire porter au syndiqué la responsabilité de la violence verbale à son encontre et tenter, en vain, de lui effacer le sourire du
visage. Dans les soutiens présents, les syndicats CGT Capgemini, Thales, Airbus Defense and Space mais aussi des étudiants du Poing Levé ont fait le déplacement pour apporter toute leur
solidarité à Meng qui était convoqué devant la direction ce jour. Parmi eux, Pierre, délégué syndical à la CGT ID Logistics est intervenu pour expliquer que : « _Quand on voit les conditions
d’exploitation de l’entreprise, la première chose dont ils ont peur c’est que la colère explose dans des secteurs atomisés _ », il poursuit sur la répression de Meng : « _Ils essayent de
briser toute résistance et toute combativité pour essayer de nous arracher nos droits !_ ». Plusieurs travailleurs de la société d’ingénierie Magellium-Artal sont aussi venus apporter leur
solidarité à Meng et témoigner de la situation similaire qu’ils vivent dans leur entreprise. En effet, une travailleuse syndiquée à la CGT a été licenciée pour s’être opposée au management
promu par la direction. Vanessa, militante à la CGT Magellium-Artal a expliqué le lien entre le projet de réarmement en cours et la répression des syndicalistes qui défendent leurs collègues
: « _Ils savent que pour faire accepter ce projet, il faut couper des têtes, il faut en premier lieu s’en prendre à ceux qui comme Meng, comme ma collègue, défendent au quotidien les
salariés !_ ». Comme le pointait Jérôme, représentant du syndicat de la propreté, la majorité des travailleurs de la sous-traitance, en particulier chez Atalian, sont des femmes isolées qui
gèrent des familles monoparentales ou encore des travailleurs sans-papiers. Ces conditions précaires font d’elles et eux une main d’œuvre corvéable à merci sans que la direction ne soit
inquiétée. C’est notamment ce qu’ont montré les travailleuses de Atalian dans le nucléaire qui se sont mises en grève en 2024 pour plus de reconnaissance et l’obtention d’un treizième mois.
Après trente années de carrière, ces travailleuses dénoncent leur maintien au SMIC ainsi que les conséquences de la pénibilité de leur travail sur leur santé. Des conditions de travail et
une non-reconnaissance de ses salariés qui permet au groupe Atalian de se maintenir dans le « club des 5 » des entreprises de propreté, juste avant Onet et GSF, avec un chiffre d’affaires à
hauteur de 1,01 milliards d’euros. Un montant tout à fait honorable pour une entreprise qui a été au cœur d’une affaire de faux et usages de faux et d’abus de bien sociaux qui a valu à son
ancien patron, Franck Julien, une condamnation de quatre années de prison, dont 18 mois de ferme. Depuis plusieurs mois, on assiste à une multiplication des cas de répression syndicale. La
secrétaire nationale de la CGT, Sophie Binet, expliquait en fin d’année 2024 que 1000 syndicalistes avaient été poursuivis par la justice, dont au moins 400 énergéticiens et 17 secrétaires
généraux. Une preuve flagrante de la radicalisation des grands patrons et de l’Etat, bien déterminés à faire rentrer dans le rang les travailleurs en colère et à enterrer toute résistance à
leurs projets de casse sociale et militarisation du pays. Face à cette répression, la solidarité avec Meng ainsi qu’avec toutes celles et ceux qui sont menacés par leur direction s’avère
plus que jamais nécessaire. Face au racisme, au mépris des patrons et aux conditions de travail infernale de la sous-traitance, il est nécessaire de se mobiliser le plus largement possible
et d’apporter tout notre soutien à Meng et aux salariés de Atalian !