
Malgré les offensives de la sncf, les cheminots massivement en grève au triage du bourget
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La colère monte chez les aiguilleurs et agents circulation de Paris Nord. Début avril, la direction de la SNCF a annoncé la suppression du poste d’aiguilleur dans le secteur de Villemomble
tout en mettant fin au service du week-end au poste 3 du Bourget. Cette volonté de supprimer des emplois et casser des conditions de travail a conduit le syndicat SUD-Rail à déposer des
préavis de grève pour le mois de mai. En réponse à l’importante mobilisation, la direction de la SNCF a décidé de façon arbitraire et unilatérale d’invalider les préavis avec des prétextes
fallacieux. Les grévistes, accompagnés du syndicat SUD Rail, ont décidé de saisir la justice pour dénoncer cette attaque fondamentale contre le droit de grève en référé, tout en continuant
la mobilisation. Dans un contexte de cheminot-bashing et d’appels à restreindre le droit de grève dans les grands médias, la juge a malheureusement statué en faveur de la direction sans pour
autant se prononcer sur le fond de la validité des modalités de grève choisies par les grévistes, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle attaque grave contre le droit de grève. Ainsi, l’appel
à la mobilisation de ce 20 mai avait comme enjeu, non seulement, de s’opposer aux suppressions de postes, mais aussi de répondre à l’offensive anti-grève que mène la direction. LES
AIGUILLEURS RÉPONDENT PAR LA GRÈVE Ce mardi 20 mai, les cheminots étaient massivement en grève dans les postes d’aiguillage du triage des trains de Fret ferroviaire du Bourget et
Villemomble. Une mobilisation importante, qui témoigne de la détermination des agents face à une direction sourde à leurs revendications, après l’importante grève du 10 avril dernier. Réunis
en assemblée générale, les agents ont décidé d’aller interpeller la direction locale de l’Unité Opérationnelle, exigeant des réponses claires concernant leurs revendications. Or,
manifestant son mépris vis-à-vis des travailleurs, la direction n’a donné aucune garantie quant à l’avenir des autres postes d’aiguillage, faisant craindre de nouvelles vagues de
suppressions. Elle a également affirmé porter le projet de la direction de l’établissement pour la suppression de postes en cours, ce qui a encore plus mis le feu aux poudres parmi les
agents présents. « _Sans même commencer la grève, la nuit dernière nous a donné raison. Une grave collision a eu lieu entre deux trains. On a raison de dénoncer le sous-effectif aux postes
d’aiguillage, et le maintien des postes d’aiguilleur, sinon c’est très difficile et dangereuse la gestion des incidents et les situations dégradées_ » raconte Laura, cheminote gréviste et
militante à SUD-Rail. Face à la gravité de la situation, l’assemblée a décidé de durcir le ton : une grève reconductible a été votée à l’unanimité. Les cheminots ont aussi discuté de la mise
en place d’une caisse de grève, pour préparer un long combat et tenir sur la durée. « _Si on laisse passer cette attaque, on est mort pour nos prochains combats_ », affirme Anasse Kazib,
gréviste, militant SUD-Rail et porte-parole de Révolution Permanente. AU-DELÀ DE LA CASSE DU SERVICE, LA DIRECTION DE LA SNCF CHERCHE À FAIRE UN EXEMPLE Le projet de réorganisation de
l’aiguillage à Paris Nord, combiné à l’attaque sur le droit de grève, représente un laboratoire pour la SNCF. Alors que cette dernière est actuellement à l’avant garde des attaques sur le
droit de grève appuyé par des médias qui matraquent un « cheminot bashing », l’entreprise ferroviaire constitue un terrain d’expérimentation pour l’ensemble du monde du travail. La direction
cherche à créer un précédent pour restreindre davantage le droit de grève, déjà très encadré dans les transports avec la loi « du service minimum ». En 2017 ou en 2023, c’est ce type de
grèves locales victorieuses au Bourget qui avaient mis à mal la direction de la SNCF. Cette volonté d’étouffer la contestation sociale est d’autant plus claire que la direction s’attaque à
l’un des bastions des cheminots. Comme l’a dénoncé l’avocate des grévistes, cette démarche s’apparente à une tentative de judiciarisation du mouvement social, qui entend faire taire les voix
dissonantes par la peur des tribunaux. Une stratégie qui fait écho à des offensives plus larges menées contre les droits à la grève dans d’autres secteurs, à l’image des raffineries et
déchetteries lors de la bataille des retraites de 2023. Face à une direction qui cherche à faire des agents de Paris Nord un laboratoire de la répression antisociale, les cheminots relèvent
la tête et montrent qu’accepter les suppressions d’emplois et la casse sociale n’est pas une fatalité. Pour soutenir les agents du triage du bourget mobilisé, participez à leur caisse de
grève