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Ce jeudi matin, la parution de « La Meute », une enquête sur la France Insoumise rédigée par deux journalistes de Libération et du Monde, et massivement relayée par les médias mainstream ces

derniers jours, était à nouveau au centre des discussions sur BFM TV. Sur le plateau, les différents invités se sont donc livrés à un exercice devenu banal ces derniers mois : le bashing

anti-LFI. Cette fois, Alain Jakubowicz, président d’honneur de la LICRA, est cependant allé encore un cran plus loin dans le discours. L’avocat n’a pas hésité à comparer LFI à « _un

mouvement fasciste_ », évoquant un « _parallèle entre Mélenchon et Goebbels_ ». Une sortie totalement délirante, révisionniste de l’histoire du nazisme, qui n’a suscité aucune réaction sur

le plateau. Si quelques heures plus tard, la présentatrice Apolline de Malherbe et la Société des journalistes de BFM ont fini par devoir reculer sous pression des réactions indignées, ce

nouvel épisode en dit long sur la campagne en cours contre LFI. Depuis octobre 2023, les attaques du régime contre le mouvement ont connu une montée en puissance, politiques et médias

qualifiant tour à tour l’organisation d’antisémite, de soutien du terrorisme, d’islamiste, ou comparant Mélenchon à Jean-Marie Le Pen. Ces derniers jours, cette campagne permanente connaît

un nouveau dynamisme, avec la sortie consécutive d’un reportage de _Complément d’enquête_ sur LFI et de l’ouvrage _La meute_. Il y aurait beaucoup à dire sur l’absence de démocratie interne

au mouvement insoumis, ses méthodes de sa direction, et sur la façon dont cette structuration reflète la stratégie étroitement institutionnelle de LFI. Cependant, ces discussions politiques

et stratégiques n’ont rien à voir avec les préoccupations des journalistes à l’origine des sujets mentionnés plus haut. Si le régime attaque si brutalement LFI, c’est dans la continuité de

sa criminalisation du mouvement de solidarité avec la Palestine, des travailleurs et de la jeunesse des quartiers populaires, du mouvement ouvrier, et des oppositions jugées trop radicales

parce qu’elles les soutiennent. A ce titre, on ne peut que constater le deux poids deux mesures entre l’écho délirant des enquêtes visant LFI et la grande indulgence médiatique suscitée par

les frasques de la macronie, du scandale de Bétharram aux multiples affaires de corruption en passant par la révélation des propos racistes, sexistes ou homophobes de Macron en décembre

dernier. Sans mettre sous le tapis les désaccords stratégiques et de méthodes que nous avons avec LFI, il est fondamental de dénoncer ces attaques brutales. Si elles visent ici en premier

lieu Jean-Luc Mélenchon et son mouvement, elles concernent plus largement l’ensemble de celles et ceux qui s’opposent au gouvernement, et sont le pendant de la myriade de procédures de

dissolution et de procès pour apologie du terrorisme en cours. Contre les offensives autoritaires du régime, il faut faire front.