« reprendre le contrôle des frontières » : starmer, l'ami du ps, s'aligne sur l'extrême droite

« reprendre le contrôle des frontières » : starmer, l'ami du ps, s'aligne sur l'extrême droite


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Keir Starmer vient d’annoncer ce lundi le durcissement de la politique migratoire du Royaume-Uni, avec pour objectif affiché de « reprendre le contrôle des frontières », reprenant ainsi un


slogan du Brexit. Son gouvernement prévoit de limiter l’immigration légale en durcissant l’accès à l’ensemble des titres de séjour – qu’il s’agisse des visas de travail, d’études ou de


regroupement familial – tout en allongeant à dix ans la durée minimale de présence requise pour prétendre à la résidence permanente. Seules certaines professions jugées prioritaires, comme


les personnels de santé ou les spécialistes de l’intelligence artificielle, bénéficieront de procédures allégées. Les conditions pour obtenir un visa familial seront donc durcies, avec


l’obligation pour les proches adultes de prouver une maîtrise suffisante de l’anglais. Concernant les visas de travail, les candidats devront posséder au minimum un diplôme équivalent à une


licence, et les employeurs devront justifier de leurs efforts pour former des travailleurs britanniques. Par ailleurs, les entreprises du secteur du soin, fortement dépendantes de la


main-d’œuvre étrangère, se verront interdire tout recrutement direct à l’international. Ce durcissement s’inscrit dans un contexte de recomposition politique dominé par la progression de


l’extrême droite au Royaume-Uni. La victoire récente de Reform UK lors d’une élection partielle dans une circonscription historiquement acquise au Labour illustre la capacité du parti de


Nigel Farage à s’imposer dans un paysage politique jusqu’alors dominé par le bipartisme du parti travailliste et du parti conservateur, et s’inscrit dans une dynamique internationale plus


large, où des partis comme Vox en Espagne, Fratelli d’Italia en Italie, le RN en France, l’AfD en Allemagne ou La Libertad Avanza en Argentine imposent leur agenda xénophobe sur la question


migratoire. Face à la pression exercée par la droite radicale de Nigel Farage et à l’effritement de sa base électorale, Keir Starmer durcit sa politique migratoire pour tenter de se


maintenir face à une opposition nationaliste de plus en plus organisée. La droitisation du Labour est incontestable, mais elle n’a rien de surprenant : elle s’inscrit dans une trajectoire


engagée de longue date depuis l’arrivée de Keir Starmer à la tête du parti. Sur l’immigration, le parti s’est depuis longtemps aligné sur les positions des conservateurs : soutien aux


dispositifs de répression des traversées de la Manche, criminalisation des exilés, et soutien à la politique génocidaire d’Israël. En septembre 2024, Starmer a d’ailleurs salué publiquement


la politique migratoire de Giorgia Meloni et s’est montré favorable à une coopération étroite avec l’Italie sur la militarisation des frontières et l’externalisation des demandes d’asile.


Cette droitisation s’est également exprimée sur le terrain économique, avec l’abandon des promesses issues de la période Corbyn – comme la gratuité universitaire, la transition écologique ou


l’investissement public – au profit d’un programme d’austérité budgétaire aligné sur les intérêts des marchés. En interne, Starmer a d’ailleurs mené une purge systématique de l’aile gauche


du parti afin de s’assurer une majorité parlementaire solide, face à l’affaiblissement de sa base militante. Dans ce contexte de percée de l’extrême droite et de surenchère xénophobe, le


Labour ne représente aucune alternative progressiste. En revanche, des résistances s’expriment fortement au Royaume-Uni comme l’ont illustré les grèves dans la santé et l’éducation, les


mobilisations pour la Palestine, ou encore le rejet des politiques d’appauvrissement imposées par le gouvernement et rappellent qu’un autre camp existe. Dans un contexte de crise


généralisée, il est plus que jamais nécessaire de faire émerger au Royaume-Uni une gauche de combat capable d’offrir une véritable alternative aux travailleurs.