
Retailleau annonce avoir engagé la dissolution de la jeune garde : il faut faire front!
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« _Dans quelques heures, la procédure contradictoire contre la Jeune Garde qui doit amener, je l’espère, à sa dissolution, sera engagée_ ». Ce mardi 29 avril, devant les députés,
l’ultra-réactionnaire, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé lancer une nouvelle offensive anti-démocratique d’ampleur en déclenchant la procédure de dissolution contre la
Jeune Garde. Si l’organisation était déjà dans les viseurs du gouvernement notamment depuis janvier, le ministre d’extrême-droite s’est saisi de l’appel à la mobilisation du 1er mai, journée
internationale des travailleurs, pour mener l’offensive. Rejetant dos-à-dos les organisations syndicales et l’organisation antifasciste, le ministre a tenté de justifier cette nouvelle
dissolution sous le prisme, une nouvelle fois, du « _maintien de l’ordre_ » afin que les manifestants défilent « paisiblement », tout en s’en prenant à un attaché parlementaire LFI. Cette
attaque contre la Jeune Garde fait ainsi directement écho aux injonctions de l’extrême-droite qui réclame depuis plusieurs années la dissolution du groupe antifasciste. Cofondé en 2018 par
Raphaël Arnaud – à présent député LFI, déjà visé par l’État en étant fiché S pour « atteinte à sûreté de l’Etat » – le groupe est en effet ciblé de longue date. Ainsi le député RN Julien
Odoul avait enjoint, après le 7 octobre, le ministre de l’Intérieur à prendre position pour une dissolution du collectif lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée
Nationale, avant de réitérer sa demande en février 2025. De même, Marine Le Pen avait elle aussi exprimé sa volonté de dissoudre l’organisation antifasciste. C’est donc sans surprise que dès
le mois de janvier dernier, Retailleau prenait à son compte ces mêmes menaces. Invité d’honneur d’une conférence organisée par le Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure, un think
tank fondé par Thibault de Montbrial, ancien militaire et membre du media d’extrême droite Frontières, il affirmait être favorable à cette dissolution. Devant le parterre ultra-réactionnaire
il disait ainsi : « _la dissolution est un instrument, notamment avec la Jeune Garde, qu’il faut regarder_ ». Mis sur la défensive suite à l’attentat islamophobe ayant conduit à la mort
d’Aboubakar Cissé, Retailleau cherche ainsi à reprendre l’initiative en engageant cette dissolution. Alors que Retailleau multiplie les offensives ultra-réactionnaires depuis son arrivée
place Beauvau, avec la loi narcotrafic ou en instrumentalisant les OQTF pour s’attaquer aux personnes étrangères, l’autoritarisme et l’offensive contre les droits démocratiques est le second
pilier de sa politique. Depuis la loi sur le séparatisme de 2021, les recours aux décrets de dissolution se multiplient. En ce sens, le 20 février 2025, le Conseil d’État a validé la
dissolution du collectif Palestine Vaincra, motivant notamment cette décision grave par le simple fait de commentaires sur les réseaux du collectif émanant de personnes tierces. De même, en
novembre 2023, le Conseil d’État a validé la dissolution de la GALE et de la CRI. Avec cette nouvelle procédure engagée, c’est désormais le mouvement antifasciste que le gouvernement vise.
Face à cette normalisation des dissolutions administratives, il est urgent d’opposer le front le plus large possible en défense des droits démocratiques. Contre les procédures bâillons qui
visent à réprimer le mouvement social, du soutien à la Palestine, aux collectifs contre l’islamophobie comme le CCIF, jusqu’aux collectifs antifascistes, le mouvement ouvrier doit prendre
l’initiative d’une large mobilisation contre la répression et l’offensive anti-démocratique. Face à la cabale de l’extrême droite et d’un ministre ultra-réactionnaire contre une
organisation… antifasciste, il faut à nouveau faire front !