
Salle comble à la ciotat pour « s'ils touchent à l'un d'entre nous »
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Ce mercredi 16 avril, les associations ciotadennes Le Cercle de la Renaissance et La Culture Ça Urge, invitaient Révolution Permanente à projeter le film « S’ils touchent à l’un d’entre nous
», de la réalisatrice et militante Carol Sibony. Ce film, tourné en 2024 dans la chaleur de la lutte, retrace le combat victorieux des ouvriers de l’usine de boulangerie industrielle
Neuhauser, en Moselle, contre le licenciement scandaleux et illégal de leur délégué syndical CGT Christian Porta, également militant à Révolution Permanente. Pour le géant de
l’agro-alimentaire InVivo, qui exploite l’usine depuis 2021, ce licenciement visait à écraser des ouvriers combatifs qui lui avaient arraché de nombreuses victoires au fil des années, comme
les 32 heures payées 35, ou l’embauche en CDI d’une partie de leurs collègues intérimaires. Il est tombé sur un nouvel os. La grève des Neuhauser a été menée de façon exemplaire. En
détaillant sa chronologie et les outils stratégiques déployés par les ouvriers et leurs soutiens, le film entend mettre leur victoire au service de la classe ouvrière. Caisse de grève,
comité de grève réunissant travailleurs syndiqués et non-syndiqués, comités de soutien… La stratégie solide à l’intérieur de l’usine s’est associée à un élargissement politique bien au-delà
de ses murs, grâce au réseau d’alliances anciennes ou nouvelles cultivées par la section syndicale et leurs soutiens. Qu’il s’agisse d’autres syndicats nationaux, du mouvement féministe et
LGBT local, ou encore du mouvement écolo en lutte contre le même ennemi, InVivo : les nombreux alliés ont lourdement pesé dans le rapport de force matériel et médiatique qui a conduit à la
victoire. Reflet de cette coalition, le public attiré par la projection à La Ciotat comprenait de nombreux syndicalistes, militants communistes, et membres de collectifs écologistes,
féministe et du secteur de la culture. En tout, une cinquantaine de personnes s’étaient déplacées, certaines de Marseille ou d’Aubagne. La Ciotat et la Moselle ont de plus des
caractéristiques communes : toutes deux anciens bastions industriels et places fortes de la gauche (La Ciotat est connue pour la longue bataille contre la fermeture de ses chantiers navals),
les deux régions ont pourtant vu Bardella remporter plus de 40 % des voix aux européennes en 2024. Après le film, chaleureusement applaudi, la discussion s’est ouverte sur l’intervention du
délégué syndical d’une usine locale, Ardagh Metal Packaging, actuellement en lutte pour la revalorisation des salaires et l’amélioration des conditions de travail très accidentogènes. Un
cas local concret qui a inspiré de nombreuses conversations lors de l’apéro animé qui a suivi le débat. Durant la discussion, la question de l’implantation des idées d’extrême droite dans la
classe ouvrière est rapidement apparue dans le public, et en particulier, celle de l’impact d’un syndicalisme comme celui des Neuhauser pour les faire reculer. Pour Christian Porta et la
CGT Neuhauser, _la disparition des syndicats combatifs dans les territoires représente non seulement un danger pour tous les salariés, mais aussi un cadeau aux idées réactionnaires_, comme
ils l’écrivaient dans une lettre ouverte au NFP l’été dernier. On le voit dans le film : les moments de lutte sont des moments de politisation intenses. C’est par des démonstrations
victorieuses et en replaçant la politique au centre du militantisme syndical, notamment grâce à la construction de solidarités entre secteurs opprimés, que la CGT Neuhauser se propose de
battre en brèche l’extrême droite. Une réflexion complétée par deux jeunes travailleurs du public, qui soulignent l’importance, hors période de lutte, d’un travail constant de diffusion des
analyses et des outils stratégiques marxistes dans la classe ouvrière, pour « _diriger vers la bonne cible le sentiment d’injustice dont tout le monde a l’intuition_ ». Alors que la
militarisation revient au centre des préoccupations des classes dominantes en Europe, il faut s’attendre à des offensives d’ampleur contre les droits des travailleurs, justifiées par un
discours sur l’unité nationale face à un ennemi extérieur. Un discours qui se prête également à un renforcement de la criminalisation des syndicalistes et militants politiques, en les
peignant, eux, en ennemis de l’intérieur. Face à ça, il est urgent de regrouper les secteurs en lutte pour l’augmentation des salaires, contre les licenciements, la casse des services
publics, la répression et la marche à la guerre, derrière un plan de bataille commun contre le capitalisme et l’internationale réactionnaire. Dans l’optique de la construction d’une telle
riposte à l’échelle internationale, RÉVOLUTION PERMANENTE ORGANISE LE 24 MAI À PARIS UN GRAND MEETING INTERNATIONALISTE ET RÉVOLUTIONNAIRE. Des montées en bus sont prévues depuis de
nombreuses villes, dont Marseille ! Enfin, pour les marseillais et marseillaises intéressé·es par la lutte des Neuhauser, une nouvelle date de projection-débat autour de « S’ils touchent à
l’un d’entre nous » sera annoncée prochainement à Marseille.