Saut répressif à paris 1 : l'administrateur menace des étudiants mobilisés de poursuites disciplinaires

Saut répressif à paris 1 : l'administrateur menace des étudiants mobilisés de poursuites disciplinaires


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Mercredi 23 avril, plusieurs étudiants ont reçu un courriel de la part de l’administrateur provisoire de l’université Paris 1, nommé par le rectorat après l’annulation des élections


étudiantes du début d’année. Cette lettre les informe qu’étant soupçonnés par l’administration d’avoir participé à un blocage à Tolbiac le mardi 22 avril, ces étudiants seront prochainement


convoqués. L’administrateur finit sa lettre sur la menace de « _mesures conservatoires et/ou poursuites disciplinaires_ » à la suite de l’entretien. Ces lettres de convocation sont une


tentative scandaleuse d’intimider les mobilisations étudiantes et réprimer les militants, après deux semestres marqués par des mobilisations étudiantes contre les offensives austéritaires


lancées par le gouvernement contre l’enseignement supérieur et contre la complicité de l’impérialisme français dans le génocide à Gaza. Les menaces de l’administrateur, qui a fait passer en


force des coupes budgétaires de plusieurs millions d’euros, s’inscrivent dans une offensive nationale, alors que le 6 mai sera examiné à l’Assemblée nationale un texte de loi qui élargira


l’offensive répressive contre les soutiens à la Palestine dans les universités et qu’un étudiant ayant occupé la Sorbonne en mai dernier vient d’être condamné à six mois de prison avec


sursis. Durant l’automne, après un an de génocide à Gaza, les étudiants de Paris 1 se sont mobilisés dans leurs campus autour d’une demande claire : que l’université Panthéon-Sorbonne rompe


ses liens avec le génocide via les universités israéliennes complices et les entreprises qui font du profit sur les massacres, et qu’elle rende publics ses partenariats avec les entreprises


privées. À l’hiver, les étudiants et travailleurs de Paris 1 se sont opposés par centaines aux coupes budgétaires brutales, et se sont joints aux milliers d’étudiants, travailleurs et


chercheurs de l’enseignement supérieur mobilisés à travers le pays pour exiger plus de moyens pour l’université. Plus largement, c’est contre l’augmentation des budgets militaires qui se


fait au détriment de l’enseignement supérieur, la recherche, mais aussi la culture et la santé que s’est dressée une partie de la jeunesse et des travailleurs dans les universités. Au milieu


de plusieurs semaines de mobilisation de soutien à la Palestine, la présidence avait créé un diplôme en partenariat avec Thalès en réponse aux demandes d’armement de l’État. Et alors que


des milliers d’étudiants et travailleurs marchaient dans la rue contre l’austérité dans l’ESR, l’administrateur provisoire et le rectorat n’ont fait qu’augmenter le montant des coupes


budgétaires, imposant finalement une coupe de 13 millions d’euros. De véritables crachats à la figure des mobilisations, mais aussi des pas de plus vers l’asservissement de l’université


publique aux intérêts privés et impérialistes. A chaque fois, plutôt que d’écouter les revendications étudiantes, l’université a préféré réprimer les mobilisations. Paris 1 est désormais une


fac où la police entre comme chez elle, les CRS étant appelés par dizaines pour empêcher un blocage à la Sorbonne il y a deux semaines, ou pour interpeller violemment 86 étudiants au sein


de l’université en mai dernier. À cette répression policière s’ajoute désormais une véritable répression administrative de la part de la présidence de Panthéon-Sorbonne. Si la conférence du


Poing Levé et des Soulèvements de la Terre contre la militarisation et l’impérialisme a bien pu se tenir avec plus de 60 personnes dans l’audience, l’administrateur avait menacé la veille de


l’évènement de l’annuler, citant comme raisons deux instances où Le Poing Levé avait réservé des salles pour des évènements pour la Palestine. Les menaces récemment reçues par les étudiants


fichés par l’administration de Paris 1 s’inscrivent dans une intensification de la répression politique. À commencer par les personnes qui soutiennent la Palestine, de syndicalistes comme


Anasse Kazib, poursuivi pour « apologie du terrorisme », à des personnalités politiques comme Rima Hassan, persécutée par l’extrême-droite pour son soutien à la Palestine. À Science Po


Paris, trois étudiants ont été exclus de l’école pour s’être mobilisés contre le génocide à Gaza. L’administration de Paris 1 semble vouloir s’inspirer de la direction de Science Po, pointe


avancée de la répression administrative des étudiants, et commence à s’attaquer aux étudiants fichés comme militants.