Saverglass. La direction annonce 139 licenciements après un chantage à l'emploi

Saverglass. La direction annonce 139 licenciements après un chantage à l'emploi


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Le mercredi 14 mai, la direction de Saverglass annonçait la fermeture définitive de l’un des deux fours de l’usine Tourres & Cie du Havre, entraînant la suppression de 139 postes. Ce


four était déjà à l’arrêt depuis octobre 2023, forçant près de 480 salariés à alterner chômage partiel et activité. Déjà sur les précédentes années, la direction avait remercié plus de 120


travailleurs en CDD de l’usine de Tourres & Cie au Havre. Aujourd’hui la casse sociale s’accélère et commence à toucher les travailleurs en CDI. La direction tente ainsi de justifier les


licenciements par une _« situation largement surcapacitaire »_. Pourtant, elle avait proposé fin 2024 une baisse de 7 % des salaires, au nom du « sauvetage temporaire des emplois ». Un plan


brutal qui revenait à choisir entre accepter une baisse de revenu ou risquer la porte, soit un véritable chantage à l’emploi. À peine quelques mois ont passé, la direction a déjà trahi sa


promesse de « sauver les emplois » et montre tout son mépris pour les travailleurs. De plus, la direction de Saverglass justifie sa casse sociale par « _la détérioration des marchés


affectant l’ensemble du secteur de l’emballage en verre_ », mais la multinationale est loin d’être une petite entreprise. En effet, elle s’imposait comme leader mondial de la fabrication et


personnalisation de bouteilles de luxe en verre, avec 64 % du marché en 2021 et affichait une santé économique flamboyante. Cette dernière a même été rachetée par le groupe Orora en décembre


2023 pour près de 1,3 milliard d’euros. Les travailleurs de Saverglass doivent avoir accès à l’ensemble de la comptabilité de l’entreprise pour savoir où tous les profits réalisés sont


passés. Face à cette situation, une intersyndicale composée par la CGT, l’UNSA, la CFDT et la CFTC appelle à la grève le mercredi 21 mai de 7 heures à 8 heures et le jeudi 22 mai de 11


heures à 15 heures. « _Nous ne pouvons pas nous résigner à voir 139 emplois disparaître et laisser la direction dérouler son plan macabre sans encombre, en étant juste observateurs_ »,


affirme un communiqué commun des syndicats sorti le 19 mai. Le texte avance aussi la possibilité de « _grèves surprises et d’autres fortes mobilisations_ ». Ces licenciements s’inscrivent


dans une offensive plus large : fin 2024, la CGT comptait déjà près de 300 plans de licenciement, pour 300 000 emplois menacés. L’impact de cette vague de licenciements se fait déjà


ressentir, avec une hausse de 1,3% du chômage au premier trimestre 2025. Tandis que le patronat veut faire payer la crise aux travailleurs, certains refusent de plier. Le 13 mai, les


salariés d’ArcelorMittal manifestaient devant le siège de l’entreprise à Saint-Denis contre près de 650 suppressions de postes que la direction veut imposer. Plus largement, face à cette


vague de licenciements, une riposte nationale est urgente pour défendre l’interdiction des licenciements, un CDI pour tous les précaires, et la nationalisation sans indemnités ni rachat des


entreprises qui ferment ou licencient, ainsi que leur mise sous contrôle ouvrier. C’est la seule voie pour défendre réellement les intérêts des travailleurs.